samedi 18 avril 2020

QUAND

 

QUAND



Version française – QUAND – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson italienne – QuandoI Luf – 2013



Quand mon corps n’aura plus que son sourire,
Quand la peau tombera de ma figure,






Dialogue Maïeutique

Quand je fais une version française, c’est souvent fois pareil, Lucien l’âne mon ami.

Oui, c’est souvent la même histoire, Marco Valdo M.I. mon ami, mais laquelle ?

Eh bien, Lucien l’âne mon ami, regarde cette chanson-ci qui s’intitule en italien « Quando », titre que j’ai logiquement traduit par « QUAND ».

« QUAND » quoi ?, demande Lucien l’âne. C’est bien court.

Évidemment, ça n’a l’air de rien un mot si court, dit Marco Valdo M.I. ; pourtant comme je m’en vas te l’exposer, il est une des questions essentielles de la vie humaine. Il modélise le futur, il présage son avenir. Et moi, il m’a quasi-instantanément renvoyé vers des bribes d’autres chansons qui nagent en permanence dans mon cerveau mollasse comme des bactéries dans un bain de soufre en ébullition.

Par exemple ?, demande Lucien l’âne.

Eh bien, reprend Marco Valdo M.I., déjà le mot « quand » m’a expédié tout droit à ceci de Boris Vian ce Pater Noster que chantait Serge Reggiani :

« Quand j’aurai du vent dans mon crâne,
Quand j’aurai du vert sur mes osses… »

ou alors, à « Je voudrais pas crever », autre chanson fort d’actualité :

« Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort
 »

Et puis, j’ai soudain buté sur le « T’es rock, Coco » de Léo Ferré :

« Avec nos pieds chaussés de sang
Avec nos mains clouées aux portes
Et nos yeux qui n'ont que des dents
Comme les
têtes qui sont mortes »

Et puis aussi, à la Ballade des Pendus du regretté François Villon, Reggiani cantat :

« Vous nous voyez attachés ici, cinq, six:
Quant à notre chair, que nous avons trop nourrie,
Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poussière.
De notre malheur, que personne ne se moque »,

Et à L’Homme fossile de Pierre Tisserand, avec encore la voix de Serge Reggiani, qui disait :

« Enfin les scientifiques suivant coutumes et us
Voulant me baptiser de par un nom latin
M'ont appelé Pithécanthropus Erectus
Erectus ça me va bien moi qui étais chaud lapin »

Et de fil en aiguille, j’en fus rendu à L’Homme de Cro-Magnon, lequel se languissait de l’invention du fusil :

« Devant le diplodocus en rage
Il se sentait un peu petit
Et se disait dans son langage :
Vivement
qu’on invente le fusil. »

et j’arrête là, déjà tant d’autres frappent à la porte.

Quel bataclan dans ta tête !, Marco Valdo M.I. mon ami.

Oui, un vrai barouf, avoue Marco Valdo M.I., mais le pire, c’est que toute cette foire interfère avec la partie de mon cerveau qui s’efforce de faire une version française. Et ainsi vogue ma galère.

Tout ça est bien beau, dit Lucien l’âne, mais je ne sais toujours rien grand-chose de « QUAND ». Cette chanson, que dit-elle, finalement ?

Que raconte-t-elle ?, Lucien l’âne mon ami ; c’est assez simple à comprendre. Du moins pour ce que j’ai pu en comprendre moi-même et c’est ce que dit la version française. C’est un homme qui anticipe sa vie ou sa mort, ce qui somme faite, est la même chose, la seconde étant le privatif de la première, c’est-à-dire deux états du même être – non-être. Vian disait – je cite de mémoire :

« Un mort, c’est bien.
C’est complet, c’est terminé.
On n’est pas complet tant qu’on n’est pas mort ».

Enfin, je résume : Quand ceci, quand cela… Pour le reste, je te laisse apprécier par toi-même ; cependant, je te rassure, sa rengaine est un peu optimiste :

« Ne pleurez pas ma pierre, souriez dans le vent
Et moi, de loin, je serai content. »
Oh, tant mieux, dit Lucien l’âne. Avec tout ce que tu viens de dire, tu m’as mis l’eau à la bouche et je meurs (figurativement) d’envie de la parcourir. Alors tissons le linceul de ce vieux monde imaginatif, fantasmatique, lunatique, prophétique et cacochyme.


Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Quand mon corps n’aura plus que son sourire,
Quand la peau tombera de ma figure,
Quand la nuit durera tout un hiver,
Quand j’irai en enfer,


Quand les nuages n’auront plus de neige
Et quand les pieds n’iront plus dans les chaussures,
Quand les poissons parleront dans la mer
Et les oiseaux s’arrêteront dans le ciel,
Quand la pluie montera vers le ciel,
Quand Mahomet priera Dieu le Père.


Ne pleurez pas ma pierre, souriez dans le vent
Et moi, de loin, je serai content.
Ne pleurez pas ma pierre, souriez dans le vent
Et moi, de loin, je serai content.


Quand la paix n’aura plus de frontières,
Quand le loup et l’agneau dormiront l’un près de l’autre,
Quand vos yeux pourront rêver
Sans un miroir pour s’admirer.


Quand la poussière redeviendra vie,
Quand le silence deviendra poésie,
Quand la lune aura mille couleurs,
Quand aux cartes gagneront les cœurs,
Quand je serai dans mon lit
Avec l’espérance qui me sourit.


Ne pleurez pas ma pierre, souriez dans le vent
Et moi, de loin, je serai content.
Ne pleurez pas la pierre, souriez dans le vent
Et moi, de loin, je serai content.


Ne pleurez pas ma pierre, souriez dans le vent
Et moi, de loin, je serai content.
Ne pleurez pas la pierre, souriez dans le vent
Et moi, de loin, je serai content.


Ne pleurez pas ma pierre, souriez dans le vent
Et moi, de loin, je serai content.
Ne pleurez pas la pierre, souriez dans le vent
Et moi, de loin, je serai content.


Ne pleurez pas ma pierre, souriez dans le vent
Et moi, de loin, je serai content.
Ne pleurez pas ma pierre, souriez dans le vent
Et moi, de loin, je serai content.