OÙ VOLE LE VAUTOUR
Version
française – OÙ VOLE LE VAUTOUR – Marco Valdo M.I. – 2018
Paroles
d’Italo Calvino
Musique
de Sergio Liberovici
Dialogue
maïeutique
Voici,
Lucien l’âne mon ami, une histoire d’oiseaux.
Ça
nous changera, dit Lucien l’âne en se dandinant.
Sans
doute aucun, répond Marco Valdo
M.I., mais il ne s’agit pas d’une chanson douce. Bien au
contraire, c’est encore une chanson de guerre, écrite par un qui
avait vécu la guerre, connu la Résistance et qui avait continué sa
vie dans le même sens par la suite. Son engagement le suivi tout au
long de son existence, comme il a suivi Carlo Levi, dont ce
personnage était l’éditeur, l’ami et le familier – Carlo a
fait plusieurs années son portrait à l’occasion de son
anniversaire. Tu auras certainement reconnu Italo Calvino, dont on
avait ici même déjà proposé la version française de deux
chansons : Outre
Pont et Le
Sentier, tirées de son roman Le
sentier des nids d’araignée.
Évidemment
que j’avais reconnu Italo Calvino, dit Lucien l’âne en riant de
toutes ses dents. Comment faire autrement quand on a devant soi Marco
Valdo lui-même. Ce serait ne pas reconnaître Voltaire en présence
de Candide, ignorer Cervantès en présence de Rossinante et de son
cavalier, Sancho en présence de son âne. Cela dit, que raconte
cette terrible histoire d’oiseaux ?
C’est,
en un très rapide résumé, Lucien l’âne mon ami, une histoire
d’oiseaux au pays de l’amour. C’est un condensé un peu brut,
un peu fruste, je le reconnais volontiers, mais c’est une bonne
base de départ pour comprendre cette allégorie de la fin de la
guerre. Non pas l’instauration de la paix, mais la fin de la
guerre.
Ah
bon, soupire Lucien l’âne, j’en accepte l’augure. Mais les
oiseaux, qui sont-ils ? Des merles, des pies, des pinsons, des
mésanges, des chouettes ou des corneilles ?
Rien
de tout ça, Lucien l’âne mon ami. Ce sont des rapaces et plus
exactement, des vautours et ces oiseaux-là, dans la symbolique de la
chanson, qui reprend elle-même une croyance populaire, ce sont des
oiseaux fauteurs ou porteurs, c’est comme on voudra, de guerre(s).
Cependant, la chanson suppose la fin de la guerre (une belle théorie,
soit dit en passant), ils ne trouvent plus à se poser nulle part.
Personne ne veut d’eux et les voilà sans emploi et bien
malheureux.
Il
me souvient, Marco Valdo M.I. mon ami, que tu avais écrit une
chanson où il était question d’un vautour et que cet oiseau
gigantesque apparaissait dans le titre.
En
effet, Lucien l’âne mon ami, je suis toujours stupéfait de ta
mémoire. Tu as parfaitement raison, j’avais écrit – il y a déjà
un certain temps – une chanson en partant de certains souvenirs de
Carlo Levi, une chanson intitulée « Le
Vautour de la Paix » ;
c’est d’ailleurs une des chansons lévianes. Je l’ai d’ailleurs
reprise dans le livre qui reprend certaines d’entre elles et qui
porte comme titre « Le
Guerrier afghan »
(https://www.publier-un-livre.com/fr/le-livre-en-papier/600-le-guerrier-afghan).
Nos
amis, conclut Lucien l’âne, du moins ceux qui ont le temps,
pourront faire la comparaison. En attendant, reprenons notre tâche
et tissons encore le linceul de ce vieux monde guerrier, belliqueux,
polémicole, belliforme, paradis des vautours et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Car,
c’est la terre de l’amour.
Car,
c’est la terre de l’amour.
Seuls
passent
Car,
c’est la terre de l’amour.
Je
porte au loin les chants
Des
gamins, des gamines,
Le
ahanement du bûcheron,
Car,
c’est la terre de l’amour.
Nous
ne voulons maintenant
Car,
c’est la terre de l’amour.
Mes
fils à une belle
Et
tendre demoiselle
Qui
dans son lit saura les aimer
Car,
c’est la terre de l’amour.
Je
ne veux pas qu’elle explose
En
flammes
Car,
c’est la terre de l’amour.
Avaient
le regret,
En
complot se rassemblaient
Cette
bande qui tournait
Toujours
plus bas.
Car,
c’est la terre de l’amour.