LEÇON D’HISTOIRE ANCIENNE
Version
française – LEÇON D’HISTOIRE ANCIENNE
– Marco Valdo
M.I. – 2018
d’après
la version italienne LEZIONE DI STORIA ANTICA de Krzysztof Wrona
d’une
AMBIORIX, ROI DES ÉBURONS | Ambiorix |
« Gallia
est omnis divisa in partes tres
Quorum unam incolunt Belgae aliam Aquitani
Tertiam qui ipsorum lingua Celtae nostra Gali apelantur
Ave Caesar morituri te salutant ! »
Quorum unam incolunt Belgae aliam Aquitani
Tertiam qui ipsorum lingua Celtae nostra Gali apelantur
Ave Caesar morituri te salutant ! »
Dialogue
maïeutique
Lucien
l’âne mon ami, je suppose que tu te souviens un peu de ton latin
et que comme moi (et des millions d’autres), il te serait aisé de
traduire ces quelques lignes ci-dessus, et même, d’en situer
l’auteur et de donner le titre de l’ouvrage dont les trois
premières lignes sont extraites.
Bien
évidemment, Marco Valdo M.I. et tu as eu raison de remettre Gallia
avec deux « l », car ainsi était-ce dans l’ancienne
Rome. Comme tu le devines, un âne comme moi a dû rabâcher et
entendre rabâcher ce texte comme le chardon sauvage. C’est le
début du « De bello gallico », le début de la Guerre
des Gaules de Jules César, un modèle pour bien des généraux ;
un des derniers en date s’appelait coïncidemment Charles De
Gaulle, avec 2 « l », cette fois ce qui évite d’en
faire un Charles de Gaule, sorte d’empereur héréditaire à
retardement. Certains pensent qu’il s’en est fallu de peu.
Bref,
pour en revenir au texte de César, il est un autre passage qu’on
répète à l’envi dans les écoles de Belgique, mais sans aller
au-delà de la citation tronquée et ce texte, je le cite de mémoire
en latin et en français :
« Hōrum
omnium fortissimī sunt Belgæ, »
« Parmi
eux tous, les plus forts sont les Belges »…
On
croirait un commentaire footballistique comme ceux que pondent nos
brillants journalistes. C’est en quelque sorte le « Nos
ancêtres les Gaulois… » dont l’école française assomma
les populations africaines, asiatiques, océaniennes et américaines
qui étaient sous la domination de la République.
Pour
en venir à la chanson, elle décrit assez bien la réalité de
l’intervention de Jules César dans la vie des hommes, où il fit
ce que firent ceux qui l’avaient précédé dans la Rome
républicaine et que feront ceux qui le suivront dans l’Empire
romain. À ce stade, il convient de se souvenir que Jacek Kaczmarski
est un auteur polonais et de ce fait, habitait un pays sujet aux
invasions impériales.
Et
toujours susceptible de l’être, dit Lucien l’âne. Cette
perspective était, sans doute, plus nette quand
Jacek Kaczmarski écrivit
la chanson (1979), mais le vent tourne à nouveau et pourrait soudain
amener la tempête de ce côté.
Peut-être,
dit Marco Valdo M.I., la chose n’est pas à exclure. Il est des
habitudes dont l’Histoire a du mal à se défaire. Mais laissons là
ces supputations horrifiques. J’aimerais pour finir régler un
vieux compte avec Jules César et dire deux mots de son style tant
vanté. La chanson se termine
sur cette phrase énigmatique : « Et
Jules
César
s’applique
à
la concision
de
son
style ! »,
qu’à
mon sens, il faut interpréter comme une variante du lavage des mains
de Ponce Pilate ou la position du chameau dans la chanson : « Le
chameau s’en fout ! ». Il
faut cependant accorder la chose à Jacek Kaczmarski : le style
de César est concis…
Si !,
s’empresse de dire Lucien l’âne. Il l’est, je l’ai lu.
Je
te l’accorde aussi, reprend Marco Valdo M.I., il l’est vraiment.
C’est un style militaire qui fait la joie du militaire (sûrement)
et rase avec la maîtrise de Figaro le civil amateur de poésie, de
finesse et d’intelligence. Depuis de nombreux autres généraux
(Ulysse S. Grant, par exemple ou
Jacques Massu) se sont essayés à la dissertation – c’est une
manie et on pourrait en remplir une bibliothèque style empire, avec
des abeilles en ornement.
Tranchons,
Lucien l’âne mon ami. Le style de César est un style militaire,
c’est tout dire ; un style pompier, avec le casque au ras des
sourcils et un front de grande guerre. Cependant, il faut se dire que
tant que durera la Guerre
de Cent Mille Ans, les militaires seront des acteurs
incontournables et des protagonistes inévitables de la comédie
humaine. Taratata !
D’accord,
Marco Valdo M.I. mon ami. Maintenant, reprenons notre tâche avec
encore plus d’ardeur et nous qui nous voulons et nous pensons
civils, tissons le linceul de ce vieux monde militaire, galonné,
casqué, botté, discipliné et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
« La
Gaule est divisée
en trois parties :
Une
habitée par les Belges, une autre par les Aquitains,
La
troisième par ceux qu’on appelle dans leur langue Celtes ;
dans la nôtre, Gaulois.
Ave
César, ceux qui vont mourir te saluent ! »
Sur
l’Europe tonne le pas martial des légions
Qui
annoncent la fin inéluctable de la république,
Pourrissent
les collines de la Gaule de sang loyal
Et
Jules César écrit ses mémoires.
« La
Gaule entière est divisée en trois parties :
Une
habitée par les Belges, une autre par les Aquitains,
La
troisième par ceux qu’on appelle dans leur langue Celtes ;
dans la nôtre, Gaulois.
Ave
César, ceux qui vont mourir te saluent ! »
« La
Gaule entière est divisée en trois parties :
Une
habitée par les Belges, une autre par les Aquitains,
La
troisième par ceux qu’on appelle dans leur langue Celtes ;
dans la nôtre, Gaulois.
Ave
César, ceux qui vont mourir te saluent ! »
« La
Gaule entière est divisée en trois parties :
Une
habitée par les Belges, une autre par les Aquitains,
La
troisième par ceux qu’on appelle dans leur langue Celtes ;
dans la nôtre, Gaulois.
Ave
César, ceux qui vont mourir te saluent ! »