SANS
SENS
Version française — SANS SENS — Marco Valdo M.I. — 2022
D’après la version anglaise – MAKES NO SENSE de Farzana Marie (Poétesse afghane résidant en Arizona)
d’une chanson en langue persane (afghane) — دخت افغان — - Dokhte Afghan (Fille afghane) — Nadia Anjuman — 2005
Poème :
Nadia
Anjuman
Musique : Farid
Zoland
Interprétée par : Sohaila
Zaland [سهیلا
زلاند] ;
Molly
Fairhurst
LA FEMME AFGHANE
Shamsia Hassani – ca. 2020 (s.d.)
Le texte de la chanson est le poème de Nadia Anjuman intitulé ebeth [dari : عبث] / Sans signification, mis en musique par Farid Zoland, frère de la célèbre chanteuse afghane Sohaila Zaland, éclipsée par les restrictions imposées par le régime taliban. Les personnes qui regardent le clip vidéo sur la chaîne Tolo de la télévision afghane pourraient être amenées à croire que le chanteur et le public sont des expatriés afghans. Ce n’est pas le cas, quelques semestres se sont écoulés depuis que les femmes afghanes se produisent ou font des reportages à la télévision et peuvent circuler sans hijab sans difficulté, du moins dans les centres urbains les moins arriérés.
Dans la deuxième et la troisième interprétation, le poème est récité en dari.
Droits de l’homme et reconnaissance internationale
Les fondamentalistes islamiques au pouvoir en Afghanistan se donnent beaucoup de mal pour rétrograder le temps, c’est bien connu. Moins connue et beaucoup moins débattue est la question de la reconnaissance internationale de l’émirat islamique. Les pays européens et les États-Unis sont contre la reconnaissance tant que le régime ne donne pas de garanties sur le respect des droits de l’homme et la gestion du territoire. Les pays voisins, en revanche, sont plus accommodants, tant pour des raisons économiques que pour éviter qu’un effondrement de l’Afghanistan ne donne lieu à un exode incontrôlable de millions de réfugiés et à l’intensification du trafic de drogue.
La conséquence la plus importante de la non-reconnaissance est le maintien des sanctions économiques imposées à l’Afghanistan. Les sanctions sont une arme de pression contre les talibans, mais en réalité, elles affament directement et indirectement la population, rendant l’existence de millions de personnes toujours plus précaire. Sans parler de la décision de M. Biden d’allouer la moitié des fonds afghans, soit 7 milliards de dollars gelés aux États-Unis, aux familles des victimes du 11 septembre, plutôt qu’en aide humanitaire directe comme cela avait été annoncé précédemment. Les Talibans ont proposé de mettre en place un organisme commun pour la gestion de l’aide humanitaire et du programme « nourriture contre travail » déjà en place.
Cependant, sans une forme de reconnaissance internationale, tout plan visant à aider concrètement la population reste sur le papier et un nombre croissant de millions d’Afghans vivent sous le seuil de pauvreté.
[Riccardo Gullotta].
La musique n’a plus de sens — pourquoi composer,
Abandonnée par le temps, me taire, chanter.
Pour ma langue, mes mots sont un poison,
Mon violeur étouffe mes chansons.
Personne, nulle part, ne voit, ne s’inquiète
Que je pleure, rie, meure ou vive encore
Ici, dans cette cellule entre chagrin et remords ;
pourquoi vivre, si ma langue est scellée, encore.
Tout doux, cœur, pour cueillir le doux printemps,
Mes ailes brisées vont apaiser ce tremblement.
Les mélodies coulent de ma mémoire, fanée par le silence,
Et encore, les chansons affluent des soupirs de l’âme.
La pensée du jour où ma cage, je briserai,
Me fait, soûlote sans souci, gronder,
Car je ne suis pas un saule tremblant au vent, et
Femme afghane, je gémirai et je chanterai !