mercredi 18 mars 2015

FRANÇOIS VILLON


FRANÇOIS VILLON


Version française – FRANÇOIS VILLON – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson allemande – Vom François Villon – Bertolt Brecht – 1918


Une ballade (« chansonnette », comme Brecht même écrit dans la dernière strophe) dédiée à François Villon (1431 ou 1432 – après le 1463), titulaire d'une maîtrise ès lettres à Paris à 21 ans, continuellement impliqué dans des bagarres, vols et homicides, banni de la ville en 1463 et dès cet instant disparu toujours dans le néant, de profession poète et maudit…



Longtemps, il a fui le vent et la pluie.

Et à la fin, il eut un gibet comme récompense.



François Villon était un enfant de pauvres gens
Un vent glacé balançait son berceau.
De sa jeunesse sous la neige et le vent
Seul le ciel libre tout là-haut était beau .
François Villon, qu'un lit ne couvrit jamais,
A conçu vite et tôt qu'un vent plus frais lui plaisait.

Les pieds en sang et le derrière irrité
Lui ont appris que les pierres sont plus pointues que les rochers.
Il a appris tôt à jeter des pierres sur les autres
Et à se rouler sur la peau des autres.
Et allongé sous sa couverture :
Il a trouvé tôt et facilement, que s'étendre lui plaisait.

Il ne put pas picoler à la table de Dieu
Et du ciel jamais ne descendit une bénédiction.
De son couteau, il lui fallut trouer des gens
Et mettre son cou dans leur nœud coulant.
C'est pour ça qu'il demanda qu'on lui lèche le cul
Quand il mangeait et cela lui plaisait.

La douce récompense du ciel ne l'a pas touché.
La police cassa tôt la fierté de son âme
Et pourtant, c'était aussi un fils de Dieu. –
Longtemps, il a fui vent et la pluie.
Et à la fin, il eut un gibet comme récompense.


François Villon mourut en fuyant la fosse
Avant qu'on ne l'attrape, vite, dans les buissons par ruse –
Mais son âme insolente vit bien encore
Aussi longtemps que cette chanson qui est immortelle .
Comme il étirait ses quatre membres et crevait,
Il trouva là un peu tard, que s'allonger lui plaisait.