Victor
Chanson
québécoise
Paroles
et musique : Jean-François LESSARD – 2010
http://www.youtube.com/watch?v=UJeFpJdUHNU#t=12
Victor,
elle s'intitule Victor, la chanson ?
Exactement.
Et comme tu le vois à son auteur et son interprète –
Jean-François Lessard, c'est une chanson québécoise. Avant d'aller
plus avant en ce qui concerne la chanson elle-même, deux mots de la
chanson québécoise en général et pour en dire ce que tu devines,
à savoir qu'on n'en connaît pas grand chose de ce côté de la mer
océane. Pour ajouter que ce n'est pas qu'on n'aimerait pas la
connaître... Surtout celle d'aujourd'hui. Car pour celle d'hier ou
d'avant-hier, elle a su trouver son chemin. Mais comment faire ?
Le
mieux serait sans doute que l'un ou l’autre habitant du Québec
fasse le relais auprès des CCG.
Bon...
En attendant, je reviens à la chanson intitulée Victor et à ce
qu'elle raconte. Elle raconte l'histoire de Victor Jara, Víctor
Lidio Jara Martínez, assassiné comme bien d'autres par les
militaires chiliens, dans le stade de Santiago suite au coup d'État
du 11 septembre (9/11) ... 1973, fomenté et réussi à l'incitation
et avec l'aide et l'appui des Zétazunis. Elle ira se mettre aux
côtés des bien 30 chansons de Victor Jara et d'autant de chansons
le concernant présentes dans les CCG
[[http://www.antiwarsongs.org/do_search.php?lang=it&idartista=93&stesso=1]].
Comme dit Jean-
François Lessard :
C'est
pas une fable, c'est pas un conte
C'est
une histoire pour mes enfants
Afin
qu'ils sachent qu'un vrai héros
Ça
peut n'avoir comme arme qu'un tour de chant
En
effet, dit l'âne Lucien, la chanson est une arme – on le sait bien
ici – et puis, nous elle nous aide à tisser le linceul de ce vieux
monde rongé par l'ambition, le progrès, l'économie, les finances,
le marché, tous animaux boulimiques, indécents, avides, moteurs de
la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin
d’asseoir leur domination, leur prospérité et leurs énormes
fesses. Un si vieux monde tremblant, gâteux et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Depuis
qu'on laisse tomber la nuit
Sur
nos cauchemars d'insomniaques
On
trouve toujours des liturgies
Des
Superman paradisiaques
Mais
on parle rarement de ceux
Qui
ont su faire de leur vivant
Trembler
les riches trembler les dieux
Que
sanctifie l'histoire des grands
Et
quand ta voix de Santiago
Me
chante les fantômes du Chili
C'est
dans mes veines et dans mes os
Que
je sens résonner leur vie
C'est
pas une fable, c'est pas un conte
C'est
une histoire pour mes enfants
Afin
qu'ils sachent qu'un vrai héros
Ça
peut n'avoir comme arme qu'un tour de chant
Un
onze septembre que l'oncle Samedi
A
oublié depuis longtemps
On
t 'a menotté pour un drame
Blindé
contre les sentiments
Car
il y a les gens les ordinaires
Et
tous les rêves qu'ils ont dans le cœur
Puis
viennent l'argent els militaires
Et
tout ce qu'ils ont de dictateurs
C'est
pas une fable, c'est pas un conte
C'est
une histoire pour mes enfants
Afin
qu'ils sachent qu'un vrai héros
Ça
peut n'avoir comme arme qu'un tour de chant
Ils
t'ont installé dans un stade
Comme
si c'était pour un spectacle
Devant
tes six mille camarades
Le
souffle court, prêts au massacre
On
n'écrit pas tous bien notre vie
Et
trop rarement devant la mort
Un
refrain fut si bien choisi
Comme
tu as su le faire Victor
Parlé :
« On
a amené Victor au milieu du stade et on lui a ordonné de mettre les
mains sur une table. Dans celles de l'officier, il y avait une hache.
D'un coup sec, il a coupé les doigts de la main gauche, puis d'un
autre coup, ceux de la main droite .Le corps de Victor s'est
écroulé. Le hurlement des 6000 prisonniers a retenti dans le stade.
L'officier s’est précipité sur lui en criant : « Chante
maintenant pour ta puta madre » et il a continué à le rouer
de coups. Tout d'un coup, Victor s'est levé et il s'est dirigé vers
les gradins. Puis, on l'a entendu dire à la foule : « On
va faire plaisir au commandante ». Levant ses mains
dégoulinantes de sang, d'une voix brisée, il a commencé à chanter
l'hymne de l'Unité populaire, que tout le monde a repris en chœur.
C'en était trop pour les militaires ; on a tiré une rafale et
Victor s'est lié en avant. D'autres rafales se sont fait entendre,
destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec lui. Il y eut
un véritable écroulement de corps tombant criblés de balles. Les
cris des blessés étaient épouvantables. Mais Victor ne les
entendait plus. Il était mort. » [ Extrait du texte original
de Manuel Cabezas]
C'est
pas une fable, c'est pas un conte
C'est
une histoire pour mes enfants
Afin
qu'ils sachent qu'un vrai héros
Ça
peut n'avoir comme arme qu'un tour de chant