Du
Pain aux Oiseaux
Chanson
française – Du Pain aux Oiseaux – Jean Yanne – 1957
Oh,
Lucien l'âne mon ami, tu connais sans doute Jean Yanne et tu as
certainement dans l'oreille et en tête – dans ta tête d'âne, la
souvenance d'un personnage et d'une œuvre pleins de gouaille et
assez abrupts par certains côtés.
Bien
sûr, je connais le dénommé Jean Yanne et, je te dirais même que
je l'aime beaucoup et que je garde en mémoire bien de ses chansons,
de ses sketches, de ses textes et de ses films – comme acteur et
comme réalisateur. J'espère d'ailleurs retrouver quelques-unes de
ses chansons dans les Chansons contre la Guerre. Même si elles sont
parfois, j'aurais l'idée de dire, toujours – si elles sont un
mélange alchimique de vitriol comique et d'acide ironique.
D'accord,
Lucien l'âne mon ami, nous apporterons quelques autres pierres de Jean
Yanne au monument des Chansons contre la guerre, car celle-ci, je l'avais déjà insérée il y a quelques temps déjà en 2008. Mais, ici et
maintenant (hic et nunc), je voulais te faire connaître cette chanson
– jamais publiée sur disque, jamais gravée – écrite, composée
et chantée par Jean Yanne... Une chanson de sa jeunesse... On y
découvre un autre personnage et sans une des plus émouvantes
chansons antimilitaires.
Allons-y.
Moi, du Jean Yanne, je suis toujours preneur d'autant qu'il tissait à
sa manière – comme nous à la nôtre – le linceul de ce vieux
monde empesé, polémophile, criminel, assassin et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Moi,
je donnais du pain pour les oiseaux
Je ramassais le chien qui buvait au ruisseau
J'étais riche d'amour beaucoup plus que d'argent
Mais je riais de tout et n'avais pas vingt ans
Je ramassais le chien qui buvait au ruisseau
J'étais riche d'amour beaucoup plus que d'argent
Mais je riais de tout et n'avais pas vingt ans
Si
je refusais Dieu qui me refusait tout
C'est sûr qu'entre nous deux, je tenais le bon bout
Lui qui ne donnait rien mais voulait qu'on le prie
Moi qui donnais l'amour sans rien d'autre en retour
C'est sûr qu'entre nous deux, je tenais le bon bout
Lui qui ne donnait rien mais voulait qu'on le prie
Moi qui donnais l'amour sans rien d'autre en retour
Un
matin vint chez moi, botté, vêtu de bleu
Celui qui me tendit un papier fabuleux
Portant un nom de ville, un nom de régiment
Et me donnant le droit de tuer sans châtiment
Celui qui me tendit un papier fabuleux
Portant un nom de ville, un nom de régiment
Et me donnant le droit de tuer sans châtiment
Pour
avoir refusé l'uniforme à mon dos
A vingt ans dépassés, j'ai passé le falot
Des hommes médaillés du bas-ventre au képi
Pour ce fait, ont jugé que j'avais mal agi
A vingt ans dépassés, j'ai passé le falot
Des hommes médaillés du bas-ventre au képi
Pour ce fait, ont jugé que j'avais mal agi
Moi
qui rêvais de ciel et de bateaux
Me voici enfermé au fin fond d'un cachot
Ma cellule est bien triste et n'a pas de hublot
Mais au mur un artiste a gravé quelques mots
Me voici enfermé au fin fond d'un cachot
Ma cellule est bien triste et n'a pas de hublot
Mais au mur un artiste a gravé quelques mots
Je
chanterai encore et chanterai toujours
Car même si la mort ou le manque d'amour
Font tomber le malheur ou la terre sur mon dos
J'ai donné tout mon cœur et du pain aux oiseaux
Car même si la mort ou le manque d'amour
Font tomber le malheur ou la terre sur mon dos
J'ai donné tout mon cœur et du pain aux oiseaux