lundi 14 février 2022

JEUNES SOLDATS

 

JEUNES SOLDATS



Version française – JEUNES SOLDATS – Marco Valdo M.I. – 2022

d’après la version italienne – GIOVANE SOLDATO

d’une chanson russe – Боец молодойKino / Киноs.d.





JEUNES SOLDATS





 

Dialogue maïeutique



Peu importe finalement, Lucien l’âne mon ami, de quelle guerre il est question. Pour les jeunes (et les moins jeunes) qui y sont mêlés, qui sont emmêlés dans la mêlée, les dés du destin roulent toujours pareils à eux-mêmes : incertains, imprévisibles, mais certainement maléfiques.

« Et de ces batailles, perdues par vous,

Des voix maléfiques accourent vers nous. »


Oh, dit Lucien l’âne, c’est toujours le cas dans n’importe quel épisode de la Guerre de Cent Mille Ans, une foutue garce, on envoie des gens au casse-pipe. Comme quoi, la guerre est une terrible foire.


Donc, Lucien l’âne mon ami, pour en revenir à la chanson de Kino, la voix qui parle est celle d’un énigmatique et anonyme sage et elle s’adresse aux jeunes soldats qui s’en vont la fleur au fusil, qui s’en allaient hier, qui s’en iront demain encore. C’est la voix de la sagesse. Elle tente (mais y arrivera-t-elle, les paris sont ouverts ; ce n’est pas dit) de les dissuader. Elle l’avait déjà souvent dit et redit, mais ceux-là n’ont pas obéi et sont partis. Elle l’avait dit et redit dans tant de chansons comme par exemple : Quand un soldat de Francis Lemarque ou Regardez-les de Léo Ferré.


C’est ainsi depuis si longtemps, dit Lucien l’âne, et pour ce qui est des paris, je ne suis pas un certain Blaise Pascal qui, selon Jacques Prévert, aimait les paris stupides.


Je ne me souviens pas d’un temps où on ne glorifiait pas les héros, dont de façon générale et rituelle, la plus grande majorité se devait de mourir au combat ou était forcée de le faire.


Maintenant, reprend Marco Valdo M.I., il me faut dire que j’ai un peu modifié la chanson. Car si dans la version première, elle s’adressait à un jeune soldat, je l’ai tournée de sorte qu’elle s’adresse à tous les jeunes soldats. La guerre n’est jamais une affaire individuelle et il me paraissait utile de proposer l’injonction finale à l’ensemble des belligérants. D’ailleurs, c’est une magnifique idée que d’inciter les soldats à se muer en pompiers.


Ne jouez pas avec le feu, le destin est un mirage.

Le feu n’éteint jamais le feu,

Il faut vous armer de courage,

Vous devez être l’eau pour le feu.

On les fêtera comme les pompiers de Viggiù.


Oh oui, dit Lucien l’âne, il y a bien trop d’incendies et de catastrophes dans ce monde sans y rajouter des guerres, filles d’égos infantiles ou carrément débiles. Je ne sais trop comment qualifier des glorieux idiots qui guident les troupeaux humains vers le massacre. Alors, plus encore, tissons le linceul de ce vieux monde maléfique, impulsif, infantile, imbécile et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane






Vous avez choisi votre voie, vous allez vous battre,

Faut espérer que les baïonnettes ne vous frappent pas,

Et ne tombez pas, ne vous endormez pas,

Pour sauver votre peau et atteindre

Lobjectif : rentrer avec la victoire.


Jeunes soldats…

Jeunes soldats…


Le sage dit : Vous pouviez choisir,

Vous avez vous-mêmes décidé,

Mais le destin est sans pitié !

Vous ne m’avez pas obéi et décidé de partir.

Et de ces batailles, perdues par vous,

Des voix maléfiques accourent vers nous.


Jeune
s soldats…

Jeunes soldats…


Les gars, à la fin, dit le sage,

Ne vous précipitez pas, c’est un long voyage,

Ne jouez pas avec le feu, le destin est un mirage.

Le feu n’éteint jamais le feu,

Il faut vous armer de courage,

Vous devez être l’eau pour le feu.