TU L'APPELLES DIEU
Version
française – TU L'APPELLES DIEU – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson
italienne – Tu
lo chiami Dio – Bisca
99 Posse – 1995
Seulement, j'ai vu mourir trop de gens Au nom du saint-esprit, du fils et du père. |
Décapante
critique du monde religieux.
Réflexion sur les guerres saintes.
Pour les très nombreuses personnes qui sont mortes « au nom du père, du fils et du saint-esprit »
Réflexion sur les guerres saintes.
Pour les très nombreuses personnes qui sont mortes « au nom du père, du fils et du saint-esprit »
De
fait, l'ami Lucien l'âne, il s'agit bien de ça dans cette chanson,
mais il y a autre chose qui me paraît plus radical, plus profond
aussi et surtout, plus original. D'abord, il y a là deux
interlocuteurs et deux Dieux, chacun le sien. Un des interlocuteurs
s'en tient au Dieu officiel, celui reconnu par l'Église, estampillé,
en quelque sorte, « Made in Vatican » et l'autre
interlocuteur, celui qui parle dans la canzone, entretient
d'excellentes relations avec son Dieu personnel ; il l'appelle :
« Mon Dieu à moi ». Et ainsi avance la canzone, en
alternant « Ton Dieu » et « Mon Dieu à moi ».
Là,
je ne suis pas bien. Il y aurait donc deux sortes de Dieux ?
Exactement
et ils sont très différents ces deux Dieux. L'officiel, c'est un
Dieu imposé, évanescent et théorique ; il niche dans le
ciel ; c'est un Dieu imposant, une marionnette gigantesque aux
mains de l'Église, une sorte d'épouvantail dont elle use pour
apeurer les gens, pour justifier les massacres et les croisades, pour
assurer sa domination sur l'humaine nation. En somme, c'est le Dieu
de la Guerre
de Cent Mille Ans [[7951]] que les riches font aux pauvres pour
accroître leurs richesses, renforcer leurs privilèges, perpétuer
l'exploitation… En plus, il est inaccessible, planqué là-haut
dans son ciel de pacotille.
Celui-là,
je le connais, c'est un ectoplasme et puis, il a déjà fait tant de
dégâts, tant de malheur, c'est un Dieu destructeur, c'est un grand
dictateur ; il a déjà tellement servi qu'il est usé de tous
les côtés ; il s'effrite. Mais l'autre dont parle la canzone,
quel est-il ? Que fait-il ?
L'autre
est un Dieu personnel, concret, vivant et un agréable compagnon de
vie, qui se tient dans la panse humaine et se laisse caresser. Je te
cite la canzone :
« Mon
Dieu à moi ne vit pas au ciel, il ne sait pas voler.
Quand j'ai besoin de lui, il ne me faut pas prier.
Il ne divise pas les eaux, il ne multiplie pas les pains.
Mon Dieu à moi, c'est ma panse et je la caresse avec mes mains. »
Quand j'ai besoin de lui, il ne me faut pas prier.
Il ne divise pas les eaux, il ne multiplie pas les pains.
Mon Dieu à moi, c'est ma panse et je la caresse avec mes mains. »
En
somme, il veille au bien-être quotidien de la personne. Être à
soi-même son propre Dieu, voilà qui plaît à l'âne. Un Dieu qui
ne pousse ni à l'intolérance, ni à l'inquisition, ni à la
croisade, ni à rien, ni à se soumettre à une foi, à une église,
à une religion, car pour lui se soumettre, ce serait cesser
d'exister.
Voilà
un Dieu comme je les aime, dit Lucien l'âne en brayant de
satisfaction, car pour l'âne, ce Dieu sera à l'image de l'âne,
pour la femme, à l'image de la femme, pour l'hirondelle, il lui
poussera des ailes… Un tel Dieu est bien utile, ce n'est plus un
seulement Dieu du ciel, c'est un alter-ego réel et allant ainsi à
deux, à condition de bien s'aimer soi-même et donc l'aimer aussi,
on ne s'ennuie pas dans la vie.
De
fait, avec un tel Dieu, on n'est jamais seul et il vous suit
partout ; un ami fidèle et discret qui mourra de votre mort.
Dès lors, vu ainsi, un Dieu est acceptable et regarde bien où la
logique conduit : un tel Dieu ne peut être qu'athée, condition
sine qua non de sa propre existence au sein de son empire ventral. Je
me demande même si ce Dieu intestinal ne se résoudrait pas
finalement dans une ultime bactérie… ou dans l'interaction confuse
et entropique de ces milliards d'êtres grouillant dans la panse.
Restons-en
là, dit Lucien l'âne et reprenons notre tâche ; tissons le
linceul de ce vieux monde croyant, dominateur, dogmatique, religieux
et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Tu
l'appelles Dieu mais moi, je ne le connais pas
Je le trouve un peu louche et de mes amis, il n'est pas
Dieu doit être important car en lui est concentré
Le sens sacré de l'empire créé
Je le trouve un peu louche et de mes amis, il n'est pas
Dieu doit être important car en lui est concentré
Le sens sacré de l'empire créé
Dieu
doit être important mais attention attention,
Je ne discuterai pas de Dieu avec celui qui prône une religion.
Tu l'appelles Dieu, mais moi, je ne le connais pas
Il vit au ciel ton Dieu et nous sommes ici-bas.
Je ne discuterai pas de Dieu avec celui qui prône une religion.
Tu l'appelles Dieu, mais moi, je ne le connais pas
Il vit au ciel ton Dieu et nous sommes ici-bas.
Ses
contradictions, mon Dieu à moi ne les justifie pas
Il ne renvoie pas à demain, il s'engage et se bat,
Il ne doit pas incarner mes aspirations ;
Il mange avec moi, nous avançons à tâtons.
Il ne renvoie pas à demain, il s'engage et se bat,
Il ne doit pas incarner mes aspirations ;
Il mange avec moi, nous avançons à tâtons.
Seulement,
j'ai vu mourir trop de gens
Au nom du saint-esprit, du fils et du père.
Mille générations tourmentées par le doute,
Torturées avec calcul, c'est dément, c'est dément.
Au nom du saint-esprit, du fils et du père.
Mille générations tourmentées par le doute,
Torturées avec calcul, c'est dément, c'est dément.
J'ai
vu des femmes en des combats inhumains,
Violées dans leur intimité et traitées de putains.
Mille générations plongées dans le doute et les tourments,
Torturées avec calcul, c'est dément, c'est dément
Violées dans leur intimité et traitées de putains.
Mille générations plongées dans le doute et les tourments,
Torturées avec calcul, c'est dément, c'est dément
J'ai
vu des vies détruites dans le sourire d'un prêtre
Qui parlait de foi, calme et rassurant.
Mille générations, c'est dément, c'est dément
Et lui sourit calme dans son cloître
Qui parlait de foi, calme et rassurant.
Mille générations, c'est dément, c'est dément
Et lui sourit calme dans son cloître
Tu
l'appelles
Dieu
mais moi, je
ne le connais pas.
Ma spiritualité ne s'exprime pas au travers du culte ;
Mon Dieu à moi ne vit pas au ciel, il ne sait pas voler.
Quand j'ai besoin de lui, il ne me faut pas prier.
Il ne divise pas les eaux, il ne multiplie pas les pains.
Mon Dieu à moi, c'est ma panse et je la caresse avec mes mains.
Ma spiritualité ne s'exprime pas au travers du culte ;
Mon Dieu à moi ne vit pas au ciel, il ne sait pas voler.
Quand j'ai besoin de lui, il ne me faut pas prier.
Il ne divise pas les eaux, il ne multiplie pas les pains.
Mon Dieu à moi, c'est ma panse et je la caresse avec mes mains.