jeudi 29 août 2013

CE DOIT ÊTRE AINSI... CE SERA AINSI !

CE DOIT ÊTRE AINSI... CE SERA AINSI !

Version française - CE DOIT ÊTRE AINSI... CE SERA AINSI ! – Marco Valdo M.I. – 2013
d'après la version italienne de Riccardo Venturi
d'une chanson allemande - So soll es sein - So wird es sein – Wolf Biermann – 1967/68





Quoi qu'il arrive, la terre sera rouge :
Rouge vif ou rouge mort, mais rouge
Mêlons-nous en un peu : que ça bouge !

Ce doit être ainsi
Ce doit être ainsi
Ce sera ainsi !

La paix n'est rien de plus qu'une parole
D'imposteur, qui sert au massacre
Aucun peuple ne doit plus pleurnicher après la paix !

Ce doit être ainsi
Ce doit être ainsi
Ce sera ainsi !

Oui, nous, nous voulons le bien-être,
Au lieu de n'avoir le bien-être qu'à la fin!–
L'homme ne vit pas seulement de pain !

Ce doit être ainsi
Ce doit être ainsi
Ce sera ainsi !

La liberté est une belle nana
Elle a un corps sculpté de haut en bas
Ce n'est pas une grasse truie bourgeoise !

Ce doit être ainsi
Ce doit être ainsi
Ce sera ainsi !

Liberté, – liberté d'une démagogie de liberté –
Prenez-vous la liberté, autrement elle ne viendra jamais !
Des libéraux aussi il faut nous libérer !

Ce doit être ainsi
Ce doit être ainsi
Ce sera ainsi !

Montrer du doigt le bourgeois
Cela ne suffit pas ! Sur les pattes, on le frappera
Ce gras gros porc de bourgeois !

Ce doit être ainsi
Ce doit être ainsi
Ce sera ainsi !

Aucun couple amoureux ne sera plus poussé par nous
Dans l'éternelle prison du mariage
La fabrique d'humains doit fermer !

Ce doit être ainsi
Ce doit être ainsi
Ce sera ainsi !

Les indics ne trouveront plus de travail
Cela créera une armée de chômeurs
Putain, quelle belle prophétie !!

Ce doit être ainsi
Ce doit être ainsi
Ce sera ainsi !

Elle-même – finalement ! – la révolution
Ré-vo-lu-ti-o-nne déjà –
Se jettera la première pierre sur soi !

Ce doit être ainsi
Ce doit être ainsi
Ce sera ainsi !

Quoi qu'il arrive, la terre sera rouge :
Rouge vif ou rouge mort, mais rouge
Mêlons-nous en un peu : que ça bouge !

Ce doit être ainsi
Ce doit être ainsi

Ce sera ainsi !

mardi 27 août 2013

On ne voit ça qu'ici, à Berlin

On ne voit ça qu'ici, à Berlin

Canzone française – On ne voit ça qu'ici, à Berlin – Marco Valdo M.I. – 2013
Histoires d'Allemagne 94
An de Grass 95

Au travers du kaléidoscope de Günter Grass : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.







« Les ours sont lâchés, comme on dit à Berlin »




Comme toutes les précédentes, cette Histoire d'Allemagne raconte un moment et cette fois-ci, un moment berlinois de l'année 1995.C'est en fait la transposition d'un récit en chanson et comme pour chacune des précédentes, on entend un narrateur particulier ; en l'occurrence, ici, cette fois, un journaliste parlé, du genre reporter ou envoyé spécial d'on ne sait quelle radio qui suit une manifestation en direct. Cette manifestation, qui se répète depuis dans presque toutes les villes du monde, un peu comme les défilés militaires ou les carnavals, c'est une « love parade » (www.youtube.com/watch?v=bc7EYqjWi3w). Pour ce qui est des tenues – shorts, minis, brassières, seins à l'air et torses nus, ça change des défilés militaires, quoique... on pourrait les y associer... Ce pourrait être drôle...


Non ! Ne dis pas des choses pareilles... Ils seraient capables de le faire et les jeunes de suivre le mouvement. Et si les jeunes se mettent à la remorque des militaires, il faut tout craindre. Souviens-toi du « Tous à Berlin ! » de 1914.


À propos de « Tous à Berlin ! », c'est en fait le leitmotiv de ce reportage enthousiaste et chaotique, où le reporter – sorte de Tintin en délire – laisse pointer sans trop s'en douter un certain nombre de régurgitations allemandes. Un peu comme si l'Histoire laissait poindre son inconscient tout au long du Ku'damm. Ku'damm : un mot d'ailleurs étrange et porteur d'un sens sensuel, du moins pour un locuteur de culture française. Si tu vois ce dont je veux parler...


Voir, voir... Enfin, j'imagine, dit Lucien l'âne en se gondolant.


Donc, pour écarter toute équivoque, le Ku'damm est une longue avenue qui traverse Berlin et qui au fil du temps est devenue une sorte de long couloir commercial, de haut-lieu du lèche-vitrine, de la chalandise, du m'as-tu vu, de l'esbauderie, de l'esbauberie, de la traînerie, des manifestations et cortèges divers. Son nom complet est moins équivoque, c'est Kurfürstendamm. Mais pour en revenir au récit, il indique nettement une évolution de la société, car ce cortège festif et bruyant a perdu toute connotation et toute signification d’engagement contre le système... Bien plus, il est « sponsorisé » par les marques de cigarettes, d'alcools, de bières ou de préservatifs. On est loin des marches antiatomiques, des manifestions contre l'Otan, des jeunes révoltés des années 60... On est dans le nombrilisme comme point focal de l’existence...
« Se faire voir, se faire entendre, danse, danse
Paix sur la terre ! On est tous là, tous des amis
Sono, techno, hétéros, homos, métal, basses, basses
C'est super avec tout ce monde, c'est hyper-super ici »

C'était un tournant et nous y sommes encore... On s'y enfonce de plus en plus. Et en effet, comme le répète en échos infinis, cette foule bigarrée et auto-déférente : « C'est dingue ! ».
Et puis, une voix off conclut :
« Le monde est foutu ; ici, c'est parfait
Mais qui ramassera les déchets demain ? »
Et comme en sourdine transparaît soudain, la liaison historique, la relation ombilicale avec l'histoire de Berlin et de l'Allemagne :

« Les balades sur le Ku'damm, c'est dingue
1989, ici, on a dansé sur le Mur, c'était hier
1931, ici, on a chassé le juif, c'était avant-hier
Le « Ku'damm-Pogrom », c'est dingue ! »


Mais quand même, ces serpents d'amour, ces love-machins, ces raves, ces parties... Il me semble que ce n'est que la suite de cette autre branche des années 60 où des gens fleuris se rassemblaient aux sons des ukulélés en musant Peace and Love et en levant les bras au ciel.


Mieux que ça, Lucien l'âne mon ami, on trouvait déjà ce genre de choses aux temps de la République de Weimar ; il s'agissait déjà de penser à autre chose...
« Et nous ne pouvons quand même pas dire oui
À un peuple qui pourrait commettre à nouveau le pire
Refaire un Reich, revouloir un Empire
À un pays où le groupe écrase l'individu
Où les tueurs se promènent tout nus
Portent des casques d'acier et font de la gymnastique.
Rassurez-vous, je ne parlerai pas de politique » [[37875]]




Moi non plus, je ne parlerai pas de politique... Enfin, presque. Ainsi, à propos, ce « Berlin sera toujours Berlin » me rappelle une chanson française, dans laquelle s'annonçait l'avenir... C'est « Paris sera toujours Paris » ; elle date de 1939 (http://www.youtube.com/watch?v=4E6sEetFfg0) et à son tour et au cinéma, Lauzier en 1984 faisait un sort à ce même « Paris sera toujours Paris » (http://www.youtube.com/watch?v=lrhj4hHtxFQ)... Chanson et film qui donnent encore aujourd'hui à réfléchir et pas seulement à Paris ; car c'est pareil dans les autres métropoles ; tout se mélange et de ville en ville, des banlieues aux villages, le monde se métisse. Cela dit, pour moi, ce que montre Lauzier en 1984 – à l'époque, une utopie et maintenant, assez proche de la réalité – m'a l'air assez chouette et comme dit la dame protagoniste : « Paris sera toujours Paris ».




Bien évidemment que le « Berlin sera toujours Berlin » renvoie à « Paris sera toujours Paris » et comment faire autrement ?


Alors, mon ami Marco Valdo M.I., nous qui aimons vivre parmi les gens qui ne font pas un foin de leur « appartenance », tissons le linceul de ce vieux monde sponsorisé, médiatisé, publicisé, acheté, vendu, revendu, loué, reloué et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane








Berlin sera toujours Berlin
Capitale de l'Empire,
Ville prête toujours à tout accueillir
Le meilleur comme le pire.

Maintenant, Messieurs, Mesdames
Je vous parle du Ku'damm en direct de Berlin
La descente du Ku'damm, tout un programme
Un truc pareil, on ne voit ça qu'ici, à Berlin
Deux-trois cent mille dans le Ku'damm
Les ours sont lâchés, comme on dit à Berlin
Le love serpent glisse et fait sursauter
De l'église du Souvenir au lac d'Halensee
Les balades sur le Ku'damm, c'est dingue
1989, ici, on a dansé sur le Mur, c'était hier
1931, ici, on a chassé le juif, c'était avant-hier
Le « Ku'damm-Pogrom », c'est dingue !
Carnaval de Rio au bord de la Spree, à Berlin, ici
Aujourd’hui, c'est une immense rave-party
Se faire voir, se faire entendre, danse, danse
Paix sur la terre ! On est tous là, tous des amis
Sono, techno, hétéros, homos, métal, basses, basses
C'est super avec tout ce monde, c'est hyper-super ici
La demoiselle en rose : « Je me sens moi... »
La rousse à poil : « Je montre mon nombril »
Les minis laquées : « C'est le pied ! Ce truc-là»
« Le must, c'est le look ! »
« On valorise notre look ! »
La mode, le design, les marchands de tabac
Camel en tête, font un tabac.
Les jeunes, ça ne les dérange pas
Réconciliés qu'ils sont avec le capital
Sur le Ku'damm, c'est dingue
Ils dansent en slip dans la capitale.
Les montagnes d'ordures, c'est dingue
Extasy, comble de volupté à Berlin
Love parade, danse, rythme et paix
Le monde est foutu ; ici, c'est parfait
Mais qui ramassera les déchets demain ?


Le « Ku'damm-Pogrom », c'est dingue
Les balades sur le Ku'damm, c'est dingue
Love party sur le Ku'damm, c'est dingue
C'est dingue, dingue, dingue, dingue.
Extasy, comble de volupté à Berlin
Love parade, danse, rythme et paix
Le monde est foutu ; ici, c'est parfait
Mais qui ramassera les déchets demain ?
Ville prête toujours à tout accueillir
Le meilleur comme le pire.
Berlin sera toujours Berlin

Capitale de l'Empire, 

vendredi 23 août 2013

Jésus Java

Jésus Java

Chanson française – Jésus Java – Jean Yanne – 1971
Texte : Jean Yanne
Musique Michel Magne
Interprète : Anne Germain
















Alors, Lucien l'âne mon ami, pour parfaire ton éducation religieuse et chrétienne, je t’apporte une nouvelle chanson qui fait partie de notre grande série « Alléluia, Dansons avec Jésus ». Tu as déjà entendu bien évidemment Alléluia [[45278]] où dès les premiers vers apparaît Jésus lui-même dans une de ses plus belles réussites miraculeuses : la marche sur l'eau. À toutes fins utiles, je te signale que Jésus est un des plus grands experts en miracles de toute l'histoire, c'est du moins ce que racontent les bibles et les prêcheurs ; ensuite, Avec Maria [[45249]] où apparaît Marie (les apparitions de Marie sont une étrange manie dont le caractère ubiquiste en étonne plus d'un ; tout comme ses changements de couleur : on connaît des Maries blanches et des Maries noires – rien à voir avec le pétrole) – je te précise pour la bonne compréhension des choses que la dénommée Maria (en français : Marie) est la mère du dénommé Jésus. On a présenté ici aussi plus récemment encore un Jésus Tango de derrière les fagots des bûchers de l'Inquisition espagnole, où en ces temps-là, la pauvre interprète (la dénommée Ginette Garcin – Paix à son âme!) aurait immanquablement terminé sa danse [[45309]] et nous aussi, d'ailleurs.


Oh, dit Lucien l'âne en relevant le front et en pointant ses oreilles noires comme une soutane de jésuite, on pourrait y revenir bientôt aux bûchers, aux conversions forcées et toutes ces sortes de facéties. Dans certains pays, on vous pend ou on vous lapide pour moins que ça... C'est tout le charme des religions quand elles sont énergiques.


Bien évidemment et si l'on n'y prend garde, elles finiront par étouffer l'humanité entière... Mais comment s'en débarrasser (des religions, pas de l'humanité) ? Telle est la question. Mais revenons à notre chanson, elle s'intitule Jésus Java. Elle est donc très proche de Jésus Tango... Comme tu le sais, si le tango est argentin, la java, elle, est bien française. J'en tiens pour preuve Fréhel et sa Java bleue [http://www.youtube.com/watch?v=F2b8_-DHh5Q] et Nougaro qui mit en face à face le Jazz et la Java [http://www.youtube.com/watch?v=PM5O hz4WaKA]. Donc, une chanson bien française... Mais pour le contenu, c'est autre chose... On dirait le discours d'une de ces témoins, une de ces apôtres ou de ces apostoliques ou de ces évangélistes qui viennent sonner aux portes et raconter mille fadaises à propos de Jésus qui aurait revenu (pour rester dans le conditionnel de la chanson) ... Mais toi, Lucien l'âne mon ami, qui t'y connais spécialement en danse grecque antique et la qualifia en son temps de panharmonique, peux-tu m'indiquer un mot qui pourrait caractériser le rôle en quelque sorte thaumaturgique de Jésus dont tu as pu apprécier dans ces Jésus Tango et Jésus Java, tout l'effet thérapeutique par la danse...


De fait, dit Lucien l'âne, nous les Grecs, comme tu le sais, nous avions nos dieux – tout un tas et d'ailleurs, ils sont toujours là, n'en déplaise aux monothéistes rabiques. Et parmi tous nos dieux, il y a Dionysos qui bien avant l'invention du Christ et de tout ce qui s'en suivit, connaissait et pratiquait la danse thérapeutique. Il en connaissait les vertus particulières. Les bacchanales ne sont rien d'autre que des Jésus Tangos ou des Jésus Javas avant la lettre. Cela dit, même s'il a plagié les dieux grecs, Jésus est un grand thérapeute et par la danse encore plus, semble-t-il. Mais le mot que je peux te proposer change selon qu'il s'agit d'une thérapie de groupe et en ce cas, je dirais volontiers « choréthérapie » ou d'une danse en individuel avec Jésus, là il s'agirait plutôt d'une orchéthérapie ; je ne te cache pas que cette dernière me semble une méthode extrêmement sensuelle... On peut donc le qualifier, pour répondre à ta question, de Choréthérapeute ou d'Orchéthérapeute, selon les cas.


Par ailleurs, Jésus, c'est l'éternel revenant. Je me demande même si ce n'est pas lui qui hante les châteaux d'Écosse ou le Loch Ness. Cependant, il n'y a rien à redire à la chanson de Jean Yanne, elle fait plus vrai que vrai... Enfin, presque... Car la réalité dépasse souvent la fiction – j'allais dire l'affliction... et de fait, aux paumés du système, une foule d'églises et de prêcheurs en tous genres proposent leur Jésus. Parfois même, ça marche. En somme, il suffit d'y croire. Jésus est un placebo... Quant au salut, on ne sait trop de quoi il peut bien être fait, mais c'est un produit qui se vend bien – par la vente au porte à porte ou dans de grandes réunions de fans.


Allons, Marco Valdo M.I., mon ami, reprenons notre tâche et recommençons à tisser le linceul de ce vieux monde fanatique, crédule, évangélisé, berné, abusé, trompé et cacochyme.



Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane








Si j'aurais pas connu Jésus
Sûr que je m'aurais sentie perdue
Car quand tu m'as quittée,
Le seul qui m'a aidée
C'est notre voisin du dessus
C'est Jésus

Si j'aurais pas connu Jésus
Ma vie aurait été foutue
Celui qui m'a conseillée,
Celui qui m'a montré
Le chemin du salut
C'est Jésus

Les solitaires, les déracinés
Les traîne-misère, les abandonnés
Les laissés-pour-compte,
Tous les morts de honte
Ceux qu'ont plus rien à espérer
Les pauvres hères, les défragmentés
Les Black Panthers, les traumatisés
Ceux que la vie dégoûte
Il faut qu'ils m'écoutent
C'est Jésus qu'il leur faut aimer

Si j'aurais pas connu Jésus
Sûr que je m'aurais sentie perdue
Car quand tu m'as quittée,
Le seul qui m'a aidée
C'est notre voisin du dessus
C'est Jésus

Si j'aurais pas connu Jésus
Ma vie aurait été foutue
Celui qui m'a conseillée,
Celui qui m'a montré
Le chemin du salut
C'est Jésus

Les filles de peine, les stigmatisés
Les schizophrènes, les épouvantés
Les laissés-pour-compte,
Tous les morts de honte
Ceux qu'ont plus rien à espérer
Les érogènes, les démaquillés
Les indigènes, les désemparés
Ceux que la vie dégoûte
Il faut qu'ils m'écoutent
C'est Jésus qu'il leur faut aimer


Ave Maria, Ave Maria
Ave Maria 

jeudi 22 août 2013

CONTRE

CONTRE



Version française – CONTRE – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson italienne – Contro - Nomadi – 1993




(Pour plus d'info sur la photo, voir : http://elfobruno.wordpress.com/2013/06/26/sugli-f35-tra-ragione-e-visione/)




Parlé :

Les instincts bestiaux de l'homme ont semé tristesse, mort, douleur et même un peu d'accoutumance.
Mais le courage et la dignité de celui qui ne se rend pas, se rebelle et va à contre-courant existent encore .
« Contre » : c'est l'envie de lutter, l'envie de changer.


Contre les fusils, les chars et les bombes
Contre les juntes militaires, contre les tombes
Contre le ciel qui désormais est comble
De tant d'engins nucléaires
Contre tous les chefs au pouvoir qui ne sont pas sincères.

Contre les massacres de Sabra et Chatila
Contre les martyrs fous de l'IRA
Contre les sanctions iniques, contre les croisades américaines
Pour tous les gens qui souffrent et qui meurent de faim.

Contre qui tient les gens sous le feu
Contre qui commande et mène le jeu
Contre qui parle de fraternité, d'amour, de liberté
Et puis, finance guerres et atrocités.

Contre le racisme sud-africain
Contre la droite du gouvernement israélien
Contre qui a commis des massacres, et n'a pas encore payé
Pour tous les gens maintenant las qui veulent la vérité.

Contre toutes les intolérances
Contre tous les étouffoirs
Contre les vieux fondamentalismes et les nouveaux impérialismes
Contre l'amnésie de l'histoire.

Contre qui fait de la guerre un devoir
Contre qui veut domination et pouvoir
Contre l'honneur à la gloire, contre l'honneur à la sainteté
Pour tous les gens qui crient liberté.


mardi 20 août 2013

Jésus Tango

Jésus Tango


Chanson française – Jésus Tango – Jean Yanne - 1972

Texte : Jean Yanne
Musique : Michel Magne
Interprète : Ginette Garcin



http://www.youtube.com/watch?v=xWdthBvpFJ0





Qu'est-ce qu'on disait l'autre jour ? T'en souviens-tu, Marco Valdo M.I., mon ami, de la promesse que tu fis à Lorenzo de lui faire connaître quelques chansons de Jean Yanne ? Tu nous en as déjà présenté deux ou trois de ses chansons pour petits chanteurs à la croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. Des chansons angéliques, de vrais pâtés de foi. Alléluia ! la dernière fois et cette fois, que sera-ce ? Une java, un tango ? Une danse miraculeuse et pénétrante...


Lucien l'âne mon ami, je te l'ai déjà dit, mais j'ai comme l'impression que tu lis dans mes pensées et que souvent même, tu me devances. Et bien oui, c'est une danse et pas n'importe quelle danse, une danse plus catholique, plus chrétienne que ça, tu meurs ! Une danse de bonne sœur, tu sais ces vierges qui se marient avec Jésus. Le tango de la conversion pourrait-on dire avec l'accent espagnol ou argentin. D'ailleurs, elle s'intitule tout simplement Jésus Tango et elle relate une conversion. Un grand moment de la chanson religieuse.... Bon, d'accord, un peu dopée à l'acide comique autant qu'à l'opium liturgique.


Elle doit faire fureur dans les couvents... De quoi rallier les pénitentes les plus impénitentes. Un monument de propagande chrétienne( http://www.youtube.com/watch?v=D4tq23zDITM ) ... si, si, je t'assure, ça marche.


Mais remarque, Lucien l'âne mon ami, cependant, elle me semble fonctionner comme un révélateur du mécanisme sectaire qui est à la base de toute conversion, de toute soumission à un gourou, à une croyance miraculeuse, à un sauveur, fût-il un imbrattatele autrichien (un barbouilleur germanique )... dans la misère et hop, le sauveur arrive... Il n'y a plus qu'à le suivre et tout ira bien...Ça marche à tous les coups... Au plan individuel comme pour les grandes foules. Que la vierge soit blanche ou noire ou que le sauveur soit barbu ou moustachu...


Oh, Marco Valdo M.I., je savais que les humains étaient frappés, mais à ce point... Reprenons notre tâche tranquille et remettons-nous à tisser le linceul de ce vieux monde enjôleur, emberlificoteur, pourri de propagande et de réclame, manipulé et manipulateur et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane





Je vivais comme une ombre
J'avais les idées sombres
Faisant partie du nombre
Des désespérados

Je ne savais quoi faire
Pour chasser ma misère
Quand on est solitaire
Hay, on a froid dans les os

Quand dans une chapelle,
Sous la blanche et très belle
Statue de la douce immaculée conception,
J'ai senti la foi naître
Et au fond de mon être,
Du seigneur Jésus-Christ
J'eus la révélation

Dans les bras de Jésus
Maintenant tous les jours, je danse
Et désormais, mon existence
Vaut la peine d'être vécue

Dans les bras de Jésus
Maintenant tous les jours, je chante
Pour moi, la vie n'est plus méchante
Et de joie, je suis éperdue
Dans les bras de Jésus

Dans les bras de Jésus
Maintenant tous les jours, je chante
Pour moi, la vie n'est plus méchante
Et de joie, je suis éperdue
Dans les bras de Jésus
Ole !


LA COLLINE

ILS DORMENT SUR LA COLLINE

Version française – Ils dorment sur la colline – Marco Valdo M.I. – 2009 – revue et corrigée 2013
Chanson italienne – Dormono sulla collina – Fabrizio De André e Giuseppe Bentivoglio - 1971



Cette chanson de Fabrizio De André est la première d'un album (intitulé d'un vers de cette chanson : « Ni à l'argent, ni à l'amour, ni au ciel ».) entièrement dédié à une anthologie « Spoon River Anthology » de textes du poète étazunien Edgar Lee Masters (Garnett, Kansas, 1868 – Melrose Park, Pennsylvanie, 1950).
Édité en recueil en 1915, « The Spoon River Anthology » rassemble les épitaphes des habitants de Spoon River, village issu de la fusion imaginaire de Lewistown et de Petersburg, bourgades de l'Illinois.
Comme le signale Riccardo Venturi, c'est une chanson à deux titres : « La Colline » et « Ils dorment sur la colline ».

Par ailleurs, il se confirme qu'il faut toujours se relire... Car, il y a de fortes chances, qu'on ait laissé traîner quelques erreurs. On peut alors se corriger et enlever un peu de la cendre dont il convient de se couvrir le front...

Marco Valdo M.I.



Où s'en est allé Elmer
Qui se laissa mourir de fièvre ?
Où est Herman brûlé dans la mine ?
Où sont Bert et Tom ?
Le premier tué dans une rixe
Et l'autre qui sortit mort déjà de prison.
Qu'en est-il de Charley ?
Qui tomba tandis qu'il travaillait
Du pont et vola, vola sur la chaussée.
Ils dorment, ils dorment sur la colline
Dorment, dorment sur la colline.
Où sont Ella et Kate ?
Mortes ensemble par erreur
Une d'avortement, l'autre d'amour.
Et Maggie tuée dans un bordel
Par les caresses d'un animal ?
Et Edith consumée par un étrange mal ?
Et Lizzie qui mena sa vie
Au loin, et d'Angleterre,
Fut ramenée en ce coin de terre ?
Elles dorment, elles dorment sur la colline
Dorment, dorment sur la colline.

Où sont les généraux
Qui s'agitaient dans les batailles
Avec des cimetières de croix sur la poitrine ?
Où donc les fils de la guerre
Partis pour un idéal
Pour une tromperie, pour un amour fini mal ?
On a renvoyé chez eux
Leurs dépouilles dans des piquets
Étroitement liées pour qu'ils aient l'air entiers.

Ils dorment, ils dorment sur la colline
Dorment, dorment sur la colline.

Où est Jones le musicien
Qui fut surpris par ses nonante ans
Et qui aurait bien joué encore de sa vie ?
Lui qui offrit son visage au vent
Sa gorge au vin et jamais une pensée
Ni à l'argent, ni à l'amour, ni au ciel.
On croirait l'entendre
Remâcher encore les cochonneries
Mangées dans la rue aux heures perdues.
On croirait l'entendre encore
Dire au marchand de liqueurs

«Est-ce toi qui vends ce que j'ai acheté de meilleur ? »