UN HOMME PLUS FORT QUE MOI
Version française — UN HOMME PLUS FORT QUE MOI — Marco Valdo M.I. — 2023
Chanson italienne — Potrà esserci un uomo più forte di me ? — Margot — 1975
L’HOMME FORT
Walter Quirt — 1940
Dialogue Maïeutique
Contrairement à ce que laisserait penser le titre, dit Marco Valdo M.I., il ne s’agit nullement d’une rodomontade, d’une vantardise d’un matamore, des élucubrations d’un fier-à-bras ; ce serait même plutôt l’inverse.
L’inverse, demande Lucien l’âne ?
Oui, l’inverse, répond Marco Valdo M.I., car il s’agit à première lecture du propos d’une femme ou d’un homme, c’est selon l’interprète, qui entend bien ne pas e soumettre à la domination sans réagir.
À première lecture ?, dit Lucien l’âne. Faut-il entendre d’autres niveaux de signification ?
Eh oui, dit Marco Valdo M.I., comme (presque) toujours, il y a de multiples sens à la chanson. Par exemple, elle peut dire le propos d’un esclave qui va se révolter et fuir dès que possible ; ou celui d’une femme qui entend échapper à l’emprise d’un homme (ou d’une femme ou de plusieurs), ou d’un enfant qui finit par fuguer… Mais on peut tout aussi bien en faire une autre sorte de lecture en voyant la chose sous un éclairage plus collectif. Par exemple, un pays, une population, des gens en butte à une oppression, une invasion, une discrimination, une occupation, bref : à la loi du plus fort.
Oui, dit Lucien l’âne, la « loi du plus fort », celle qui conduit la Guerre de Cent Mille Ans, mais encore ?
Encore ?, reprend Marco Valdo M.I, la conclusion de la chanson est claire, parfaitement limpide et va tout à fait dans le sens de nos devises « Ora e sempre : Resistenza ! » et « Ne jamais se soumettre ! », elle dit :
« Vaine est la loi du plus fort,
Vaine est la loi du plus fort. »
Voilà une fort bonne conclusion, dit Lucien l’âne, et j’ajouterais volontiers à l’intention de l’envahisseur, de l’occupant, de l’oppresseur qui il soit, où qu’il soit et d’où qu’il vienne : À bon entendeur, salut ! Ainsi, continuons à tisser le linceul de ce vieux monde oppresseur, envahisseur, agresseur, absurde et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M. I. et Lucien Lane
Pourrait-il y avoir un homme plus fort que moi ?
Si méchant, paresseux et féroce
Que tant qu’il se repose là,
À penser pour lui, il me force.
Il se repose et paresse dans l’oisiveté,
Il m’ordonne de lui trouver,
Rassembler, préparer et lui donner
Tout ce qu’il veut posséder.
Cet homme peut exister, mais encore
À chaque instant, il doit me surveiller
Et me lier chaque fois qu’il dort
Sans jamais me laisser fuir et le tuer.
Un homme capable d’endurer
Peur et sueur un jour entier.
Un tourment bien plus grand
Que celui qu’il voulait éviter,
Un tourment bien plus grand
Que celui qu’il m’a infligé.
Si un instant son œil se fatigue,
Si son attention se perd,
Si un bruit lui fait tourner la tête,
Un saut et deux pas dans le vert
Et jusqu’à la mort, j’irais
Par les sentiers de la forêt.
Vaine est la loi du plus fort,
Vaine est la loi du plus fort.