vendredi 17 mai 2019

PAS UNE DE MOINS

 

PAS UNE DE MOINS


Version française – PAS UNE DE MOINS – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson guatémaltèque (langue espagnole) – Ni una menosRebeca Lane – 2017





« Ni Una Menos » est un cri collectif contre la violence machiste. Elle est née de la nécessité de dire « Assez de féminicides ! », car en Argentine, toutes les 30 heures, une femme est assassinée simplement car elle est une femme. L’appel venait d’un groupe de journalistes, de militants, d’artistes, mais il s’est amplifié lorsque la société s’en est emparé et en a fait une campagne collective. (La campagne)« Ni Una Menos » a été rejointe par des milliers de personnes, des centaines d’organisations à travers le pays, des écoles et des militants de tous les partis politiques. Parce que la demande est urgente et que le changement est possible, Ni Una Menos s’est imposée dans l’agenda public et politique.




J’aimerais avoir de jolies choses à écrire,
Mais je dois me décider et je me décide à la colère.
Aujourd’hui, 5 femmes ont été assassinées
Et chaque heure, au moins 20 femmes violées
Au Guatemala, c’est une journée ordinaire.
Multiplie et tu sauras pourquoi nous sommes en colère.
Je ne vais pas me gêner vis-à-vis de ceux qui refusent de comprendre
Que c’est une urgence et que nous sommes prêtes.
Je ne suis pas pacifiste, qu’on ne me demande pas des choses que je n’offre pas.
Je n’ai pas demandé de piédestal et je ne le mérite pas.
J’en ai marre de marcher dans la peur, comme les autres.
Je suis agressive, car c’est ma façon de me défendre.


Moi, je n’ai pas de privilège qui protège ce corps
Dans la rue, ils pensent que je suis d’un blanc parfait,
Mais je suis noire comme mon drapeau et courageuse
En mon nom et au nom de mes bisaïeules.
La guérisseuse après tant de coups, connut la mort,
Car l’homme qui l’aimait, en réalité la détestait.
L’autre qui a été abandonnée avec un enfant
Et quand elle tomba infirme, elle a dû l’envoyer dans un hospice.


Pour moi, à l’âge de 15 ans.
Une gifle m’a percé le visage,
Car aucun humain ne s’est montré
Le jour où un délinquant a laissé mon téton marqué.
C’est aussi pour la fillette de 9 ans
Enceinte, car son frère la viola.
Une enfant sans droits, car le clergé
Considère que l’avortement est pire que ce qu’on lui a fait.
Je m’en tiens aux faits.
Je ne vais pas expliquer avec des dessins à ces hommes.
Qui croient qu’avec leur intelligence, ils viendront nous éduquer
Du haut de leur privilège.


Moi, je n’ai pas de privilège qui protège ce corps.
Dans la rue, on pense que je suis d’un blanc parfait,
Mais je suis noire comme mon drapeau et courageuse
En mon nom et au nom de mes bisaïeules.
Dans les rues nous sommes des milliers
Du Mexique au Chili et dans le monde entier.
Sur pied de guerre, vivantes, nous revendiquons
Nous n’avons pas peur. Toutes et pas une de moins, nous revendiquons.


On dit que je suis hystérique et outrancière
Mais aujourd’hui, je chante en mon nom
Et celui de toutes mes sœurs. Ne nous accusez pas de violence.
C’est de la légitime défense.
Nous ne sommes plus impuissantes, nous sommes en résistance,
Mais je suis noire comme mon drapeau et courageuse
En mon nom et au nom de mes bisaïeules.