mardi 8 février 2022

DEMAIN, LA GUERRE

 


DEMAIN, LA GUERRE


Version française – DEMAIN, LA GUERRE – Marco Valdo M.I. – 2022

d’après la traduction italienne de Riccardo Venturi – Domani guerra – 2022

d’une

Chanson russe – Завтра война (Zavtra vojna) – Kino / Кино – 1990


Paroles et musique : Viktor Coj (Tsoi)
Album : Чёрный альбом (« Black Album »)



LA LUNE SUR LE DNIEPER

Arkhip Kouïndji - 1880




Le très court morceau (35 secondes) qui clôt le « Black Album » de 1990 de Kino. Le « Black Album » est appelé ainsi en raison de sa couverture entièrement noire, qui ne contient que le nom de Kino. Il s’agit en fait d’un album sans nom, appelé par beaucoup seulement “Kino” (1990) ; le nom « Album Noir », par lequel il est maintenant communément appelé, est dû aux auditeurs (un peu comme “Indiano” de Fabrizio De André). Dans l’album original de 1990, même les chansons n’avaient pas de titre et étaient seulement numérotées de 1 à 8 ; ce n’est qu’en 1994 que les « titres de travail » des morceaux ont été révélés, qui ont depuis été indiqués. [RV]




Dialogue Maïeutique



J’avoue, Lucien l’âne mon ami, qu’une des gageures lors de la publication de chansons ou de leur version française est de trouver une illustration appropriée et en ce qui me concerne, si possible, une œuvre picturale – peinture, lavis, aquarelle, fresque, murale, dessin, croquis, gravure, que sais-je ? – ou photographique.


Et pourquoi donc, Marco Valdo M.I. mon ami ?


Mais tout simplement, répond Marco Valdo M.I., parce que j’aime ça.


C’est une excellente raison, répond Lucien l’âne.


Cette fois, reprend Marco Valdo M.I., l’illustration est un tableau d’un peintre ukrainien Arkhip Ivanovitch Kouïndji ; un tableau de 1880 qui représente la Lune scintillante au-dessus du Dniepr. Je rappelle que le Dniepr est ce fleuve venu de Russie par la Biélorussie et traverse de part en part l’Ukraine, arrose sa capitale Kiev pour finir son long parcours en un delta marécageux dans la Mer Noire. En l’occurrence, ce tableau situe très exactement le lieu et l’histoire que raconte cette chanson, celle d’un garçon qui se promène le long du fleuve sous la Lune en étant tout à fait inconscient de la guerre qui se prépare à éclater.


Ah, dit Lucien l’âne, celle à quoi immanquablement on pense, c’est sans doute celle qu’on imagine sur le point de se déchaîner – je dis ainsi car elle est en cours depuis des années, si ce n’est bien plus – dans laquelle, comme on le signalait à propos de l’autre chanson de Kino, GÉNÉRAL, cent mille (100 000) soldats russes s’apprêtent à venir « venir libérer les Ukrainiens d’eux-mêmes ».


Exactement, Lucien l’âne, et dernier mot, il convient de signaler que le peintre Arkhip Ivanovitch Kouïndji est lui aussi annexé par la Russie.


Pour le reste, dit Lucien l’âne, qui vivra, verra. Tissons le linceul de ce vieux monde morne, sombre, brumeux, blême, bleu, bleui, bleuté, bleuâtre, gris, grisâtre, grisé, grisouillard et cacochyme.




Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane







Au-dessus des champs, brume.

Au-dessus de la rivière, brume.

Viendra, viendra pas,

C’est un mensonge toutefois.

Dans le ciel, la lune est là,

Derrière elle, un mur d’étoiles danse,

Au-dessus de la ferme, on entend un chant.

Un petit garçon s’avance

Et ne perçoit pas un instant

Que demain, la guerre commence.