samedi 28 mars 2015

Frédéric



Frédéric

Chanson française – Frédéric – CLAUDE LEVEILLEE – 1962
Paroles et Musique: Claude Léveillée 1962




Québec, 1962. Claude Léveillée avait écrit cette chanson en s'inspirant de son idole au piano: Frédéric Chopin. En 2004, il fut terrassé par un ACV, suivi d'un autre l'automne de la même année, ce qui l'a paralysé en mettant fin à son grand talent de pianiste, ce qui est un deuil épouvantable pour lui. Il nous a hélas quittés le matin du 9 juin 2011, victime d'un problème cardio-vasculaire à l'âge de 78 ans, laissant derrière lui plus de 400 chansons.


On n'était pas des poètes,
Ni curés, ni malins,
Mais papa nous aimait bien.
Tu te rappelles le dimanche ?
Autour de la table,
Ça riait, discutait,
Pendant que maman nous servait...










Ah, enfin ! La voilà ta chanson de paix… dont tu me rebattais les oreilles l'autre soir dit Lucien l'âne en redressant le front. Je croyais que tu l'avais oubliée…


Mais pas du tout, comme tu vois, Lucien l'âne mon ami. D'ailleurs, tu sais bien que cette chanson de Frédéric, elle hante les têtes et les oreilles de tous ceux qui l'ont entendue et pour certains même depuis un demi-siècle. Et comme on va le découvrir, ce n'est absolument pas une chanson contre la guerre, sauf évidemment si l'on considère, comme je le fais, comme tu le fais, que les chansons qui racontent des moments de paix sont parmi les meilleures chansons contre la guerre. Donc, c'est aussi une chanson contre la guerre. Cela est dit une fois pour toutes.


Juste, une fois pour toutes… Mais je suis à peu près sûr qu'il te faudra encore dire des choses du genre à propos d'autres chansons, sans trop savoir pour l'instant desquelles il pourrait bien s'agir.


Ça, on verra bien. Pour ce qui est de cette chanson, elle a déboulé dans le paysage avec son début, comment dire : explosif. Une proclamation qui fait chaud au cœur que ce « Je me fous du monde entier »… Une phrase à la Nizan. Tu sais, celui qui disait : « J'avais vingt ans et je ne laisserai dire à personne que c'est le plus bel âge de la vie. Tout menace de ruine un jeune homme : l'amour, les idées, la perte de sa famille, l'entrée parmi les hommes. Il est dur d'apprendre sa partie dans le monde »… Les premières lignes d'Aden Arabie. En réalité, c'est la même histoire. Et puis, vient cet arrêt sur certain instant de grand bonheur où on avait l'impression que la vie vaut d'être vécue… Je n'en dirai pas plus, tu n'as qu'à l'écouter.


Écoutons, écoutons… et puis, reprenons cette tâche que nous nous sommes donnée de tisser le linceul de ce vieux monde empli de morts-vivants, d'enfants-soldats, de maniaques de l'énergie et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane








Je me fous du monde entier
Quand Frédéric me rappelle
Les amours de nos vingt ans,
Nos chagrins, notre chez-soi,
Sans oublier
Les copains des perrons
Aujourd'hui dispersés aux quatre vents.
On n'était pas des poètes,
Ni curés, ni malins,
Mais papa nous aimait bien.
Tu te rappelles le dimanche ?
Autour de la table,
Ça riait, discutait,
Pendant que maman nous servait,
Mais après...

Après, la vie t'a bouffé
Comme elle bouffe tout le monde,
Aujourd'hui ou plus tard,
Et moi, j'ai suivi.
Depuis le temps qu'on rêvait
De quitter les vieux meubles,
Depuis le temps qu'on rêvait
De se retrouver tout fin seuls,
T'as oublié Chopin,
Moi, j'ai fait de mon mieux.
Aujourd'hui, tu bois du vin,
Ça fait plus sérieux.
Le père prend un coup de vieux
Et tout ça, fait des vieux.

Je me fous du monde entier
Quand Frédéric me rappelle
Les amours de nos vingt ans,
Nos chagrins, notre chez-soi,
Sans oublier
Les copains des perrons
Aujourd'hui dispersés aux quatre vents.
On n'était pas des poètes,
Ni curés, ni malins,
Mais papa nous aimait bien.
Tu te rappelles le dimanche ?
Autour de la table,
Ça riait, discutait,
Pendant que maman nous servait,
Mais après...

Après, ce fut la fête,
La plus belle des fêtes,
La fête des amants
Ne dura qu'un printemps.
Puis, l'automne revint,
Cet automne de la vie,
Adieu, bel Arlequin !
Tu vois qu'on t'a menti.
Écroulés les châteaux !
Adieu, le clair de lune !
Après tout, faut ce qu'il faut
Pour s'en tailler une,
Une vie sans arguments,
Une vie de bons vivants.

Je me fous du monde entier
Quand Frédéric me rappelle
Les amours de nos vingt ans,
Nos chagrins, notre chez-soi,
Sans oublier
Les copains des perrons
Aujourd'hui dispersés aux quatre vents.
On n'était pas des poètes,
Ni curés, ni malins,
Mais papa nous aimait bien.
Tu te rappelles le dimanche ?
Autour de la table,
Ça riait, discutait,
Pendant que maman nous servait...

La la la...
Tu te rappelles, Frédéric ?
Allez, au revoir !

ANTIPATRIARCHE

ANTIPATRIARCHE

Version française – ANTIPATRIARCHE – Marco Valdo M.I. – 2015
à partir de la version italienne de Lorenzo Masetti

d'une chanson espagnole – AntipatriarcaAna Tijoux – 2014




Tu ne me muselleras pas, tu ne me feras pas taire







Antipatriarche est une chanson qui est née, je dois être extrêmement honnête, je me suis toujours sentie extrêmement ignorante en ce qui concerne le féminisme, car nous avons un machisme social intrinsèque. Sans nous en rendre compte, nous répétons des modèles de machisme, car ils nous sont imposés dans l'éducation dès le jeune âge, à travers la télé, et l'école. Et il m'a toujours semblé que le féminisme était quelque chose d'éloigné, et honnêtement, je me suis mis à lire Gabriela Mistral et Simone de Beauvoir. Gabriela Mistral, poétesse chilienne, prix Nobel et formidable féministe, libertaire. Et je suis tombé amoureuse de son œuvre, de sa poésie. Et cela aussi a fait une sorte de clic, de mise en question et de réflexion en ce qui concerne la condition de femme. En outre, j'ai examiné l'histoire y compris révolutionnaire de gauche latino-américaine, et je me suis rendu compte qu'il y a seulement des hommes et qu'il n'y a pas de femmes. Il y a seulement des figures masculines. De cela est née alors la nécessité de se demander ce qu'il en était des femmes et de l'invisibili de la femme. Antipatriarche est une chanson qui naît, raconte et cherche la fierté, mais pas la fierté à deux sous, mais à partir l'identité de genre et aussi contre la violence envers la femme qui est tellement récurrente en Amérique latine, le féminicide, etc.



Je peux être ta sœur ta fille, Tamara Pamela ou Valentina
Je peux être ta grande ami
e et même, ta compagne de vie
Je peux être t
a grande alliée, celle qui conseille et celle qui apaise
Je peux être
n'importe laquelle, tout dépend du surnom que tu me donnes
Je décide de mon temps quand je v
eux et où je veux
Indépendant
e je suis née, indépendante je décide

Je ne marche pas derrière toi, je marche à ton côté
Tu ne m'humilieras pas, tu ne crieras pas sur moi
Tu ne me soumettras pas , tu ne me frapperas pas
Tu ne me dénigreras pas, tu ne m'obligeras pas
Tu ne me muselleras pas, tu ne me feras pas taire
Ni soumise ni obéissante
Femme forte insurgée
Indépendante et courageuse
Casser les chaînes de l'indifférence
Ni passive ni opprimée
Femme jolie qui donne la vie
Émancipée en autonomie
Antipatriarche et joyeuse
Et à libérer….
Je peux être chef ménage, employée ou intellectuelle
Je peux être protagoniste de notre histoire et agit
atrice
Des gens, de la communauté, celle qui organise le voisinage
Celle qui organise l'économie de sa maison, de sa famille
Femme jolie
se lève
Pour briser les chaînes de la peau


Je ne marche pas derrière toi, je marche à ton côté
Tu ne
m'humilieras pas, tu ne crieras pas sur moi
Tu ne me
soumettras pas , tu ne me frapperas pas
Tu ne me dénigrer
as pas, tu ne m'obligeras pas
Tu ne me muselleras pas, tu ne me feras pas taire
N
i soumise ni obéissante
Femme forte insurgé
e
Indépendant
e et courageuse
Casser les chaînes
de l'indifférence
N
i passive ni opprimée
Femme jolie qui donne la vie
Émancipée en autonomie
Antipatriarche et jo
yeuse
E
t à libérer….