LA GUERRE
Version
française – LA GUERRE – Marco Valdo M.I. - 2018
d’après
la version italienne de Riccardo Venturi – LA GUERRA – 2018
de
la
Texte
et musique :
Jacek Kaczmarski
De
"Suplement" [2006]
(Album
supplémentaire
a Syn
Marnotrawny,
l’"opera omnia" de
J.K.)
Je
vis dans le sous-bois parmi de
vieux arbres
|
Dialogue
maïeutique
« Je
ne le fais pas
souvent,
au contraire, presque jamais. Pourtant,
dans ce cas, je voudrais attirer l’attention sur ce chef-d’œuvre
de Jacek Kaczmarski. Un chef-d’œuvre,
si tant
est que, pas très connu
même en
Pologne
(mais ici je demande évidemment confirmation
Christophorus Corvinus). Je saisis
l’occasion pour faire
une
autre chose pour moi fort
rare de
demander une traduction française à Marco Valdo M.I., parce qu’il
me semble que cette chanson « préhistorique » (ou mieux,
qui
parle de la préhistoire d’aujourd’hui)
raconte
bien la « guerre
de 100 000
ans ».
Dobranoc. Riccardo Venturi ». Telle
était, en italien que j’ai retranscrit en français « à ma
mode », l’invitation que R.V. nous a faite de « traduire »
cette chanson polonaise, qu’il avait lui-même traduite en italien.
Évidemment, tout ça a l’air bien complexe, mais c’est le
fonctionnement normal des Chansons contre la Guerre, un site où
rigoureusement personne n’est capable de comprendre toutes les
chansons ou les textes qui s’y publient directement dans leur
langue originale. Aux dernières nouvelles, on y rencontre 144
langues, sans compter que ces langues n’utilisent pas
toujours
les mêmes alphabets, les mêmes signes et caractères, ni même la
même notation, la même écriture.
Oh,
dit Lucien l’âne, voilà qui est preuve d’une belle solidarité
internationale et interlinguistique.
En
effet, Lucien l’âne mon ami, mais tu m’avais interrompu au
moment où je voulais te préciser encore – chose que tu connais
certainement, que toutes ces langues non seulement sont différentes,
mais en plus, elles n’écrivent pas toutes dans le même sens. Et
puis, ce dont on se rend moins compte a priori, c’est que du point
de vue informatique, ce site, c’est de la jonglerie de précision.
Mais n’importe, je voulais dire aussi que comme toutes les autres
transcriptions que firent les copistes à travers les âges, il y a
des modifications, des erreurs, des glissements qui s’intercalent.
Ha,
dit Lucien l’âne, c’est un vrai problème aussi.
Certes,
dit Marco Valdo M.I., mais pour bien fixer les choses, voici ce qui
peut se passer schématiquement. On a donc une chanson A dans la
langue A – par chance, on possède le texte original de la main de
l’auteur ou une édition plausible (ainsi, pour l’instant, on
laisse de côté la transcription à l’oreille ou une lointaine
copie d’une chanson ancienne ou une série de versions
dissemblables) ; le premier traducteur B en fait une version B
dans la langue B (on suppose qu’il connaît quand même un peu la
langue A) ; le deuxième traducteur C utilise la version B, car
il ne comprend pas A et même, il ne peut pas la lire en raison des
caractères ou de l’écriture utilisée et il en fait une version
C, etc. On suppose qu’ils sont tous compétents dans leur propre
langue et que leur version est fiable au moins dans sa propre langue.
C’est
bien ce que j’imaginais, Marco Valdo M.I. mon ami. Dans ce cas, B
fait confiance au texte A, C à B, et ainsi de suite.
Et
c’est le cas, dit Marco Valdo M.I. et souvent même, sans aucun
moyen de vérifier les étapes antérieures. D’où l’intérêt et
la nécessité de préciser clairement sur quelle version on
s’appuie. Ici, par exemple, la version italienne de Riccardo
Venturi d’une chanson polonaise de Jacek Kaczmarski. Idéalement,
il faudrait dater la version de référence.
Oui,
en effet, dit Lucien l’âne. On peut avoir plusieurs versions d’un
même texte établies pas un même traducteur à des époques
différentes.
Maintenant,
reprend Marco Valdo, quelques mots à propos de cette chanson pour
dire qu’elle a de la chance que R.V. l’a traduite en italien et
qu’il m’a sollicité pour une version française et ceci quelle
que soit la « valeur » ou la « qualité » de
la version française que j’en ai faite.
Je
sais, dit Lucien l’âne, mieux vaut une mauvaise version française
que pas de version française du tout. Cela dit, j’espère qu’elle
est quand même correcte. S’agissant de cette Pologne souvent si
mal embarquée dans l’Histoire, si malmenée par ses voisins et par
ses propres dirigeants et pour ce que j’en sais, encore aujourd’hui
où elle sombre dans l’idiotisme nationaliste, xénophobe et
réactionnaire, concluons en réaffirmant la nécessité de tisser le
linceul de ce vieux monde trop nombriliste, conservateur,
réactionnaire, passéiste, borné, national, croyant, crédule et
cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane