L’Heure
des Rêves
Chanson
française – L’Heure des Rêves – Marco Valdo M.I. – 2017
À l’heure des songes,
Dans un lit moelleux,
Le temps prolonge
Le merveilleux.
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Vois-tu
Lucien l’âne mon ami, dans notre monde agité par une incessante
guerre, par des troubles divers, où chacun est assailli par mille et
mille tracas, par mille et mille ennuis, il existe cependant un
moment, un instant, une heure où on peut rencontrer la paix.
La
paix, dit Lucien l'âne perplexe. Un moment de vraie paix ? Où
donc ? Ce doit être un moment magique.
Là,
dit Marco Valdo M.I., Lucien l’âne mon ami, tu
m’épates. Je n’aurais pas songé à le qualifier ainsi cet
instant, mais c’est très exactement le mot qui convient. Il y a un
moment magique où la paix peut exister, entièrement. Et c’est de
ce moment que parle la chanson et tu conviendras, mon ami l’âne,
que même rien qu’une heure, une minute seulement, connaître la
paix est une véritable bénédiction.
J’en
conviens, Marco Valdo M.I. mon ami, mais j’aimerais que tu précises
un peu la chose, que tu me dévoiles ce moment mystérieux.
Eh
bien,
en fait, il n’y a pas de mystère, déclare Marco Valdo M.I., car
ce moment est connu de
tous ; car tous, au moins parfois, en font l’expérience et
j’imagine que toi également. C’est un moment universel ou
presque ; c’est l’heure des rêves, le glissement entre le
sommeil et le réveil, cet espace-temps imprécis, indéterminé,
quasiment insaisissable. C’est un moment qui nous fait ressentir la
vie autrement, où la paix est notre vraie nation, celle d’après
la fin de la Guerre
de Cent Mille Ans ,
quand tous les hommes (les femmes, les hommes, les enfants, les vieux
de toutes les couleurs et de tous les genres) seront égaux,
aimables, libres et où il ne viendra même plus à l’idée d’aucun
de vouloir tirer profit des autres. Comme tu le vois, c’est un
moment précieux, un instant de répit et de trêve, juste un rêve
qu’on fait dans l’avant-matin.
Oh,
ça me fait penser qu’il y en a
même un
célèbre de ces rêves,
celui d’un pasteur noir qui s’était écrié : « I
have a dream… ».
Vraiment, j’aime déjà cette
chanson, dit Lucien l’âne ravi.
Et,
dit Marco Valdo M.I., tu fais bien d’aimer cette chanson, car elle
a le mérite de sa vérité ; elle ne cherche pas à endormir,
ni à maquiller le monde ; c’est une bonne fille, une bonne
fée aussi ; elle apaise juste un instant, ne fût-ce qu’un
instant et elle n’asservit. Elle est le rêve et elle ne saurait se
confondre avec le réel ; elle fixe ses limites et n’y enferme
pas le rêveur.
Moi
j’aime que ce soit comme ça, dit Lucien l’âne en souriant. Une
bouffée d’air et on replonge dans les remous des jours.
D’ailleurs, il nous faut y replonger et reprendre notre tâche et
tisser, tisser le linceul de ce vieux monde aride, avide, avare,
agité, ambitieux et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Le
sable glisse dans les clepsydres
Avec
un frisson subtil.
Il
court sur un fil
Comme
une coque légère
Emportée
par le vent.
À
ce frisson, je m’endors.
À
ce frisson, je m’endors,
Et
le vent, le vent
Clame
haut et fort
Le
clair matin violent.
Ce
lit tiède
M’ensommeille
Encore.
Dehors,
C’est
l’hiver
Et
la neige couvre la terre.
Je
glisse sur un fil,
Vers
le matin ;
Vers
le matin,
Léger
et subtil.
Voilà
l’heure invisible
Des
rêves
Où
le soleil déjà explose.
Sonnent
les trompettes,
Appellent
les sirènes,
Bourdonnent
les cloches,
Tournent
les aiguilles.
Dehors
tombe l’eau,
Les
voix des filles
Percent
les rideaux.
À
l’heure des songes,
Dans
un lit moelleux,
Le
temps prolonge
Le
merveilleux.
On
voit des choses
Qui
n’existent pas.
Derrière
la porte close,
On
entend les pas
De
l’heure active
Qui
arrivent.