samedi 2 septembre 2017

L'Heure des Rêves

L’Heure des Rêves
Chanson française – L’Heure des Rêves – Marco Valdo M.I. – 2017

À l’heure des songes,
Dans un lit moelleux,
Le temps prolonge
Le merveilleux.

Vois-tu Lucien l’âne mon ami, dans notre monde agité par une incessante guerre, par des troubles divers, où chacun est assailli par mille et mille tracas, par mille et mille ennuis, il existe cependant un moment, un instant, une heure où on peut rencontrer la paix.

La paix, dit Lucien l'âne perplexe. Un moment de vraie paix ? Où donc ? Ce doit être un moment magique.

Là, dit Marco Valdo M.I., Lucien l’âne mon ami, tu m’épates. Je n’aurais pas songé à le qualifier ainsi cet instant, mais c’est très exactement le mot qui convient. Il y a un moment magique où la paix peut exister, entièrement. Et c’est de ce moment que parle la chanson et tu conviendras, mon ami l’âne, que même rien qu’une heure, une minute seulement, connaître la paix est une véritable bénédiction.

J’en conviens, Marco Valdo M.I. mon ami, mais j’aimerais que tu précises un peu la chose, que tu me dévoiles ce moment mystérieux.

Eh bien, en fait, il n’y a pas de mystère, déclare Marco Valdo M.I., car ce moment est connu de tous ; car tous, au moins parfois, en font l’expérience et j’imagine que toi également. C’est un moment universel ou presque ; c’est l’heure des rêves, le glissement entre le sommeil et le réveil, cet espace-temps imprécis, indéterminé, quasiment insaisissable. C’est un moment qui nous fait ressentir la vie autrement, où la paix est notre vraie nation, celle d’après la fin de la Guerre de Cent Mille Ans , quand tous les hommes (les femmes, les hommes, les enfants, les vieux de toutes les couleurs et de tous les genres) seront égaux, aimables, libres et où il ne viendra même plus à l’idée d’aucun de vouloir tirer profit des autres. Comme tu le vois, c’est un moment précieux, un instant de répit et de trêve, juste un rêve qu’on fait dans l’avant-matin.

Oh, ça me fait penser qu’il y en a même un célèbre de ces rêves, celui d’un pasteur noir qui s’était écrié : « I have a dream ». Vraiment, j’aime déjà cette chanson, dit Lucien l’âne ravi.

Et, dit Marco Valdo M.I., tu fais bien d’aimer cette chanson, car elle a le mérite de sa vérité ; elle ne cherche pas à endormir, ni à maquiller le monde ; c’est une bonne fille, une bonne fée aussi ; elle apaise juste un instant, ne fût-ce qu’un instant et elle n’asservit. Elle est le rêve et elle ne saurait se confondre avec le réel ; elle fixe ses limites et n’y enferme pas le rêveur.

Moi j’aime que ce soit comme ça, dit Lucien l’âne en souriant. Une bouffée d’air et on replonge dans les remous des jours. D’ailleurs, il nous faut y replonger et reprendre notre tâche et tisser, tisser le linceul de ce vieux monde aride, avide, avare, agité, ambitieux et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


Le sable glisse dans les clepsydres
Avec un frisson subtil.
Il court sur un fil
Comme une coque légère
Emportée par le vent.
À ce frisson, je m’endors.
À ce frisson, je m’endors,
Et le vent, le vent
Clame haut et fort
Le clair matin violent.

Ce lit tiède
M’ensommeille
Encore.
Dehors,
C’est l’hiver
Et la neige couvre la terre.
Je glisse sur un fil,
Vers le matin ;
Vers le matin,
Léger et subtil.

Voilà l’heure invisible
Des rêves
Où le soleil déjà explose.
Sonnent les trompettes,
Appellent les sirènes,
Bourdonnent les cloches,
Tournent les aiguilles.
Dehors tombe l’eau,
Les voix des filles
Percent les rideaux.

À l’heure des songes,
Dans un lit moelleux,
Le temps prolonge
Le merveilleux.
On voit des choses
Qui n’existent pas.
Derrière la porte close,
On entend les pas
De l’heure active
Qui arrivent.