mercredi 2 septembre 2015

ALEKOS

ALEKOS



Version françaiseALEKOS – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – AlekosGermano Bonaveri – 2015

Alekos en prison



Voici, Lucien l'âne mon ami, une chanson que celui-même dont nous avions mis en langue française une douzaine de chansons et qui avait – souviens-t-en – interprété nos mots, je parle évidemment de Gemano Bonaveri consacre à Alekos, surnom d'Alexandre Panagoulis, un poète grec des plus engagés dans la lutte contre la dictature et ses séquelles. Alekos est mort assassiné à 36 ans au terme d'une dernière course-poursuite en voiture dans les rues d'Athènes pour échapper aux tueurs du ministre de la Défense de la « démocratie » renaissante. Il vaut la peine de lire la notice [https://fr.wikipedia.org/wiki/Al%C3%A9xandros_Panago%C3%BAlis] que Wiki lui consacre, elle est plus éclairante.


Je vais m'y mettre dès que j'aurai un instant libre. Mais, dis-moi, Marco Valdo M.I. mon ami, qu'en est-il de la chanson ?

En fait, dit Marco Valdo M.I., la chose semble lointaine et perdue das les brumes qui entourent le glissement de la Grèce vers l'abîme où sans doute, sa chute nous entraînera, nous aussi… Mais enfin, pour faire bref, Panagoulis fut salué comme un héros par les gens du peuple et c'est ce héros que Germano Bonaveri fait revivre dans le « ciel des héros » et revivant, Alekos interpelle les vivants d'à présent : Germano Bonaveri, le spectateur, quiconque vient l'écouter, toi, moi… Et c'est très beau, et c'est terrible. De plus, la chanson renvoie à un poème que Panagoulis avait écrit de manière prémonitoire et qui se terminait par cette phrase qui porte la chanson : « Quel froid ici / Dans le ciel des héros ! ». Je t'ai fait également une version française de ce poème : « Temps de colère ». Ainsi, Alekos – tout au long de la chanson – se plaint du froid… Mais comme les choses dans cette Guerre de Cent Mille Ans [[7951]] n'ont pas fondamentalement changé ni por les Grecs, ni même pour ceux d'ici et d'ailleurs, il conclut : « Quel froid ici ? Ici, il fait plus doux que chez vous. »

Sans doute est-ce d'autant plus juste quand on voit ce qui se passe en Grèce à présent. À quel jeu de massacre, jouent les grands d'Europe ? On dirait qu'on plonge ce pays et sa population dans une ère glaciaire, de plus en plus froide et dont on ne voit pas la fin. Il faut absolument souligner tant qu'il en est encore temps que ce qui touche, ce qui frappe la population de la Grèce ne concerne pas seulement les Grecs. Car… la même folie s'étend subrepticement à l’ensemble de l'Europe – pur ne parler que d'elle. Marco Valdo M.I. mon ami, tu avais bien raison de dire : « REGARDEZ BIEN CE QU'ILS FONT AUX GRECS, CAR ILS VOUS LE FERONT DEMAIN » et moi, j'ajoute : « Quel froid ici ! » Alors reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde vampirique, étouffant, étrangleur et cacochyme.


Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.



Quel froid ici
Dans le ciel des héros !

Dit entre nous,
Si je pouvais, je retournerais ;
Ici, il n'y a pas d'espoir
De réchauffer mes os.
Quel froid ici
Dans le ciel des héros !

Quel mal, on a !
Ne jamais oublier :
Ta liberté
Est de décider que tu peux.
Quel froid ici
Dans le ciel des héros !

Mots
Vides
Comme des tombes,
Bouches
Crasseuses
Comme des égouts
Ils encrassent
Comme la merde sur la rue.

Quel froid ici
Dans le ciel des héros !


Les cerfs-volant sont déjà tombés au vent,
Des tas de terre noire dans les mains
Inconscients et fous comme des enfants.
Reste auprès de moi jusqu'à demain
Et je te raconterai ce qui s'est passé,
Je te montrerai ce qui se passe même maintenant :
Des hommes incapables sans hésitation
Mettent en pièces la nation.

Quel froid ici
Dans le ciel des héros !

Quel froid ici
Dans le ciel des héros !

Quel froid ici ?
Ici, il fait plus doux que chez vous.


TEMPS DE COLÈRE 

Version française de la version italienne
TEMPO DI COLLERA ,
d'un poème d'Alekos Panagoulis



Vous, tombes qui marchent,
Insultes vivantes à la vie,
Assassins de votre pensée,
Mannequins anthropomorphes.

Vous qui enviez les bêtes,
Qui offensez l'idée de l'être,
Qui demandez refuge à l'ignorance,
Vous permettez à la Peur de vous servir de guide.

Vous qui vous avez oublié le Passé,
Qui voyez le Présent avec des yeux embués,
Qui n'avez pas d'intérêt pour le futur,
Qui respirez seulement pour mourir.

Vous qui avez des mains seulement pour applaudir
Et qui demain applaudirez
Plus fort que tout le monde comme toujours
Et comme hier, et comme aujourd'hui.

Sachez donc,
Excuses vivantes de toute tyrannie,
Que je hais les tyrans autant
Que j'ai nausée de vous.


Quel froid ici
Dans le ciel des héros !