dimanche 19 juin 2016

LA MUSIQUE DU VENT


LA MUSIQUE DU VENT

Version française – LA MUSIQUE DU VENT – Marco Valdo M.I. a – 2016
Chanson italienne – La musica del vento – Sine Frontera2016













Voici, Lucien l’âne mon ami, une chanson de l’année et en soi, c’est intéressant pour qui s’intéresse à cette voix d’ailleurs, d’en dehors qu’est la chanson pour autant que la chanson s’y prête, qu’elle ne se prenne pas pour une sirène commerciale. Donc, un chanson de l’année, une chanson millésimée, comme l’indique la date de publication du disque qui la reproduit, lequel porte le très beau titre de « Restiamo umani » – « Restons humains ».

Oh, Marco Valdo M.I. mon ami, je t’arrête tout de suite à propos de ce « Restons humains », j’ai de forts soupçons qu’en tant qu’espèce animale, l’humanité elle-même, du moins dans les temps présents, n’a pas pris conscience de sa place relative dans le monde et de son immense prétention : elle voit les choses et le monde à l’envers, et ce titre me paraît lui aussi un rien décalé. À mon sens, il vaudrait mieux dire « Devenons humains », « Soyons humains ! », sur le mode de l’optatif, marqué au sceau d’un futur.

Sur ce point, Lucien l’âne mon ami, je ne peux que te donner raison. L’humanité, considérée comme l’art d’être un humain, est encore à faire, même s’il en existe déjà de belles esquisses, mais c’est loin d’être généralisé. Et d’évidence, ne pourraient rester humains que ceux qui le seraient déjà et c’est bien là le problème. Mais, si tu le veux bien, j’en reviens à la chanson dont il est intéressant de noter la contemporanéité. La chanson évolue, ses sujets de préoccupations aussi ; elle porte la marque du temps. Celle-ci est nettement une chanson de paix, chansons qui sont les plus sûres chansons contre la guerre.

Oui, oui, Marco Valdo M.I., que l’on fasse des chansons de paix, de celles qui chantent au cœur et à l’esprit, des chansons qui chantent, qui rêvent et qui pensent.

Avec celle-ci, cette chanson du vent, on y est. Elle chante en effet au cœur et à l’esprit ; elle rêve aussi ; elle pense. Dans sa forme, elle sonne comme une litanie, un motet répétitif, elle s’apparente au lai, au madrigal, au rondeau, à l’antienne. C’est une chanson à l’ancienne. Elle se doit d’être hors mode pour être indémodable, car elle dit des choses intemporelles.
Et au fur et à mesure que je la traduisais, résonnait en mon for intérieur une poésie française, une chanson française, née au cœur de la guerre, sous le manteau gris de l’occupation en 1942 et grandie au jour après la libération. Elle a, elle aussi, cette même forme incantatoire, cette répétition obsédante du thème et sans doute, l’auras-tu reconnue, il s’agit de Liberté de Paul Éluard [[5726]]. Une chanson de résistance elle aussi, une sœur de ce « Lo avrai », où nous avons puisé notre antienne : « Ora e sempre : resistenza ! »

Certes que je la connais, Marco Valdo M.I. mon ami, et tous les enfants de langue française qui ont été à bonne école la connaissent cette « Liberté ». Elle commence d’ailleurs ainsi :
« Sur mes cahiers d’écolier…
J’écris ton nom.
Et elle se termine comme ça :
« Je suis né
pour te connaître
Pour te nommer
Liberté ».
Concluons et reprenons notre tâche qui consiste à tisser le linceul de ce vieux monde malade du commerce, avide, cupide, sottement concurrentiel et cacochyme

Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I.




Je chante pour cette terre fatiguée,
Pour
celui qui lève le drapeau blanc,
Pour la paix
retrouvée,
Pour les
visages souriants,

Je joue la musique du vent.

Pour les fleuves et les marées,
Pour le droit aux idées,
Pour les glaces et les poissons,
Pour les tribus en extinction,

Je joue la musique du vent.

Chanter pour un monde meilleur,
Respirer l’air à la lumière,
Et sentir sur la peau la chaleur,
D’un jour qui s’éclaire,
D’un jour meilleur.

Je chante pour cette longue nuit,
Pour le courage de celui qui n’a pas menti,
Pour le temps et les distances,
Pour les rêves et les espérances,

Je joue la musique du vent.

Je chante pour ces blanches cimes,
Pour nos jambes fatiguées,
Pour la vie et les saisons,
Pour les demain et bonnes occasions,

Je joue la musique du vent.

Chanter pour un monde meilleur,
Respirer l’air à la lumière,
Et sentir sur la peau la chaleur,
D’un jour qui s’éclaire,
D’un jour meilleur.