LE CROISÉ
Version
française – LE CROISÉ – Marco Valdo M.I. - 2015
Chanson
italienne – Il
crociato – Joe Fallisi – 2006
Texte
inédit envoyé par
Joe.
« Pour illustrer la barbarie de la conquête et les attitudes particulières de ses acteurs, voilà les réflexions de deux parmi rares critiques blancs contemporains des événements. Le missionnaire dominicain espagnol Bartolomé de Las Casas écrivait dans sa Brevísima relación de la destruyción de las Indias (1552) :
« Pour illustrer la barbarie de la conquête et les attitudes particulières de ses acteurs, voilà les réflexions de deux parmi rares critiques blancs contemporains des événements. Le missionnaire dominicain espagnol Bartolomé de Las Casas écrivait dans sa Brevísima relación de la destruyción de las Indias (1552) :
« Ils
entraient dans les villages et ne laissaient ni enfants, ni vieux, ni
femmes enceintes ou parturientes, si ce n'est après les avoir
éventrées et coupées en morceaux. Ils pariaient lequel savait
déchirer un homme d'un seul coup de couteau, ou lui coupait la tête
d'un coup de pique, ou lui mettait à nu les viscères. Ils
arrachaient les petits du sein des mères et leur claquaient la tête
sur les roches. D'autres, de dessus leurs épaules, les lançaient
dans les fleuves ; ils les embrochaient sur une épée avec leurs
mères. Ils élevaient de longs gibets auxquels ils attachaient des
groupes de treize personnes, en honneur et référence à notre
Rédempteur et ses douze apôtres ; ils y mettaient feu et ils les
brûlaient vifs. Les hommes et les nobles, ils les tuaient ainsi :
sous les gibets, ils alimentaient un feu ténu, pour qu'ils
rendissent l'âme lentement, en des hurlements atroces. J'ai vu
toutes les choses que j'ai dites et bien d'autres, innombrables. Ne
serait-il pas convenable d'appeler diables ces chrétiens et de
confier les Indiens aux diables de l'enfer plutôt qu'aux chrétiens
des Indes ? ».
Et,
quelques années après, le voyageur italien Girolamo Benzoni dans
son Historia del Mondo Nuovo (1565) : « En voyant la manière
de vivre et les très grandes cruautés qu'on commettait partout, les
Indiens n'ont non seulement jamais voulu admettre que nous soyons
chrétiens, mais encore maintenant certains ne veulent pas croire que
notre réalité est que nous sommes nés sur la terre et disent ainsi
qu' « on a congelé la mer et nourri l'écume et que nous
sommes venus sur la terre pour détruire le Monde.Disant que les
vents ruinent les maisons, tronquent les arbres et le feu les brûle,
mais que ceux-là dévorent tout, consument la terre, forcent les
fleuves, ne sont jamais tranquilles, ni au repos, vont toujours en
courant d'un côté et de l'autre en cherchant l'or et l'argent, en
ne s'en rassasiant jamais ; ensuite, les jouent, font la guerre,
se tuent, volent, jurent, renient, ils ne disent jamais le vrai, et
sont privés de nos maintiens. Et finalement, ils maudissent la Mer
qui a mis dans la terre de si mauvais et de si âpres fils. »
(on peut trouver les deux les citations à l'intérieur du cap. II -
pp. 33-52 - P. Coppo, Passages. Éléments de critique de
l'anthropologie occidentale, I libri dell’Oroboro, Edizioni
Colibrì, Milano 1998. Cfr. N. Chomsky, An 501, la conquête
continue. L'épopée de l'impérialisme du génocide colonial à nos
jours, Gamberetti Editrice, Roma 1993.)
Commettre
des massacres abominables au nom du « Rédempteur » et de
la « civilisation » était du reste une attitude avec de
solides racines chez les chrétiens d'Occident. Il suffit de
rappeler, bien avant l'Inquisition, le comportement des croisés dans
le victorieux assaut de Jérusalem de 1099 : « Une fois une
brèche faite, les croisés purent monter l'escalier d'assaut et
entrer par effraction dans Jérusalem. Les portes furent ouvertes, et
les chrétiens s'essaimèrent au cri de « Dieu le veut, Dieu
nous aide ! » dans les rues. Et commença l'horrible massacre
des fugitifs :
« Les
nôtres les poursuivirent de près, en les tuant à coups d'épée,
jusqu'au temple de Salomon, où ils firent un tel massacre qu'on
pataugeait dans le sang jusqu'aux chevilles. Pas une maison ne fut
épargnée. Le simple meurtre de vieux, de femmes et d'enfants ne
leur suffisait pas . Pour cela, certains furent forcés de se jeter
des tours, d'autres furent jetés des fenêtres pour que la rupture
de l'os du cou leur donne une mort lente ; et les enfants furent
arrachés du sein maternel et lancés contre des murs et des poutres
pour en faire jaillir le cerveau. Certains, enfin, furent rôtis à
feu lent, à d'autres, ils ont déchiré le ventre pour vérifier
s'ils avaient avalé de l'or ou des bijoux.
« Ce
furent des choses admirables à voir, » trouve le clerc
Raimondo d'Agiles. « D' innombrables sarrasins furent
décapités , d'autres tués avec les flèches, d'autres flanqués
des créneaux des tours, d'autres encore torturés pendant des jours
et puis, livrés aux flammes. Les routes étaient couvertes de tas de
têtes, de mains et de pieds coupés, et partout il fallait s'ouvrir
un passage entre des chevaux morts et des cadavres humains. »
Personne n'échappa au massacre. Les Juifs, réfugiés dans la
synagogue principale, furent enfermés dedans et tous brûlés.
Entre
40 et 70.000 êtres humains, selon les chroniqueurs, perdirent la vie
en un jour de la main des pèlerins venus au nom de la croix. Et un
autre chroniqueur écrit : « Personne n'a jamais vu, ni entendu
de tel massacre parmi les païens. » Et ce même chroniqueur,
ayant fait le relevé des meurtres et des pillages, se hâte
d'ajouter : « Dès lors, heureux et pleurant de joie, les
nôtres allèrent vénérer la tombe de Notre Sauveur » (J.
Lehman, I crociati, Garzanti, Milano 1996, pp. 127-128) Cfr.
Historiens arabes des croisades, par F. Gabrieli, Einaudi, Torino
1987 ; . À Maalouf, les croisades vues des Arabe, SIX, Torino 2001 ;
Bernard Lewis, What went wrong ? Western impact and Middle Eastern
response, Oxford University Press, 2002 ; plus en général, sur le
rôle de la chrétienté :
http://www.uaar.it/documenti/cultura/numeri/numeri04.html.
On peut lire semblable évocation horrible chez Ludovico Ariosto : «.../leurs destriers nageront jusqu'au ventre/dans le sang humain dans toute la campagne... » (Orlando furioso, III, 55). »
On peut lire semblable évocation horrible chez Ludovico Ariosto : «.../leurs destriers nageront jusqu'au ventre/dans le sang humain dans toute la campagne... » (Orlando furioso, III, 55). »
(de
J. Fallisi, Maradona e l’emisfero australe, in preparazione)
Quand
je pense à cette histoire
Quand
je pense à cette histoire
De
toutes les manières possibles, détruisez !
Quand
je pense à cette histoire
Quand
je pense à cette histoire
Quand
je pense à cette histoire