DON QUICHOTTE
Version française — DON QUICHOTTE — Marco Valdo M.I. — 2023
Chanson italienne — Don Chisciotte — Tullio Bugari — 2019
Paroles : Tullio Bugari
Musique : Silvano Staffolani
DON QUICHOTTE COIFFÉ DU PLAT
Charles-Antoine Coypel — 1716
Dialogue Maïeutique
Encore un Don Quichotte, dit Lucien l’âne. Il en vient de partout. Cela dit, il faut bien reconnaître que ce personnage, venu de la lointaine Espagne, celle de Cervantès, qui fut esclave du bey, sans s’oxyder le plat à barbe qu’il porte sur la tête, luit d’une aura très particulière.
Oui, oui, Lucien l’âne mon ami, ce vieux rêveur sur sa haridelle, suivi d’un seul pendard, s’en va encore poursuivant les chimères. Et à te connaître, toi me suivant pareillement, il faut penser que c’est mieux ainsi. Oui, penser, tout simplement, car, mon ami, que faisons-nous d’autre ici à ânonner nos rimes ?
Je me le demande, en effet, répond Lucien l’âne. Cependant, que faire d’autre ?
S’obstiner, s’obstiner, comme l’âne que tu es, Lucien mon ami, et à travers les âges, porter la parole sage, tranquille, paisible de celui qui n’a d’autre raison que la raison, d’autre être que son être et que son pas porte au prochain pas. Cependant, la route est longue et les roses n’ont pas encore décloses qui te libéreraient du sort maléfique qui te contraint à m’accompagner.
Et qu’y gagnerais-je, dit Lucien l’âne, à redevenir humain par ces humains-là qui courent en vain après leur humanité ?
Probablement, dit Marco Valdo M.I., y perdrais-tu ta singulière vie et tu ne te retrouverais même plus dans le brouhaha chaotique qui nous casse les oreilles.
J’aimerais mieux pas, disait en anglais Bartleby, le clerc new-yorkais et je pense comme lui. Alors, tissons le linceul de ce vieux monde malade du cœur, des reins et de la tête et, décidément, cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Ce soir, moi, je suis Don Quichotte,
Moi, sans destrier,
Moi, sans écuyer,
Un Don Quichotte perdu vraiment,
Il me reste seulement
Les souvenirs de mes moulins à vent
Je suis le Quichotte
Qui s’obstine encore
À se perdre corps et biens,
À voir quelque chose
Là où personne
Ne voit rien.
Je suis le Quichotte
À la recherche de la cause
Et du sens des choses.
Dans les mots, je cherche la rime
Qui dedans s’est perdue ;
Dans les mots, je cherche la rime
Qui dedans s’est perdue.
Je suis le Quichotte
Qui s’obstine encore
Aux questions à chercher
Des réponses.
Je ne suis pas pressé,
Je veux juste une trêve.
Je suis le Quichotte
Et avec Sancho même,
Je trouve d’abord le rêve
Et puis, je le dilue
Dans le présent réel
Du malaise actuel.
Je suis le Quichotte
Des moulins à vent.
Je défiais les puissants
Le sourire au visage.
Maintenant, tout est radotage,
Ils détestent le présent.
Je suis le Quichotte
À la recherche de la cause
Et du sens des choses.
Dans les mots, je cherche la rime
Qui dedans s’est perdue ;
Dans les mots, je cherche la rime
Qui dedans s’est perdue.