jeudi 27 août 2020

NON, NON, NOUS NE VOULONS PAS DE VOTRE MONDE !



NON, NON, NOUS NE VOULONS

PAS DE VOTRE MONDE !


Version française – NON, NON, NOUS NE VOULONS PAS DE VOTRE MONDE ! – Marco Valdo M.I. – 2020
Paroles et musique : Klaus der Geiger [Klaus Christian von Wrochem]


Le Cirque du Monde
Marc Chagall




Dialogue Maïeutique
Cette fois, Lucien l’âne, je viens de terminer une version française d’une chanson allemande populaire de la fin du siècle dernier, dont le titre est en soi tout un programme : Nein, nein, wir woll'n nicht eure Welt Non, non, nous ne voulons pas de votre monde ! L’auteur exerce son art de musicien de rue depuis 1970 sous le nom de Klaus der Geiger – autrement dit, Colas le violoneux, mais c’est un violoneux virtuose qui a été formé à l’école classique à Cologne et ailleurs et à d’autres musiques (folk, jazz, rock). Dans sa vie, son art musical et dans les textes de ses chansons, il inscrit la protestation contre la société – contre la guerre, le racisme, la xénophobie et la pollution, une manière de protestation anarchiste ; il se dit lui-même anarchiste et il décrit l’anarchisme comme l’utopie vivante du XXIe siècle, à laquelle il offrait une voix.

Klaus der Geiger – Colas le Violoneux, tu dis, répond Lucien l’âne, ça me rappelle une chanson de Fabrizio De André, « Il suonatore Jones » que tu avais mise en français sous le titre de Jean le Violoneux. Mais au fait, comment s’appelle-t-il réellement ?

Voilà, répond Marco Valdo M.I., Klaus de Geiger est né Klaus Christian von Wrochem en pays saxon en 1940.

Pour en venir à la chanson, avec son titre, dit Lucien l’âne, il me semble que son titre est pour la plupart des gens du monde une antienne ancienne. En fait, c’est le refrain que l’on entend depuis la nuit des temps, que dure la Guerre de Cent Mille Ans.

C’est exactement ce que j’en ai pensé en la mettant en français, répond Marco Valdo M.I. ; à quelques détails près, elle aurait pu être écrite au temps de La Marseillaise ou de l’Internationale ; d’ailleurs son refrain dit quelque chose de similaire à celui-ci de l’Internationale :

« Debout, les damnés de la terre !
Debout, les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère,
C’est l’éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
Foules, esclaves, debout, debout !
Le monde va changer de base,
Nous ne sommes rien, soyons tout ! »

Évidemment, comme on peut l’imaginer, le violon (Geiger) – instrument facile à transporter et très apprécié en Europe centrale – accentue la coloration populaire du refrain.

En effet, dit Lucien l’âne, c’est une chose qui aurait pu être chantée à bien des époques et de bien des manières ; au moins depuis deux siècles. C’est d’ailleurs une chanson de protestation qui pourrait être utilisée aujourd’hui un peu partout dans le monde et sans doute aussi pour longtemps encore. Ce qui est bien, c’est qu’elle va droit au but et dit les choses sans fard.

On verrait bien, enchaîne Marco Valdo M.I., les nouvelles générations s’emparer de cette chanson de lutte pour continuer le combat tant qu’il y aura des riches et des puissants ou plus exactement, tant qu’il y aura des hommes avides d’argent et de pouvoir.

Certes, dit Lucien l’âne, et comme j’ai dit, ça risque de durer encore ; quant à nous, tissons le linceul de ce monde avide, arrogant, ambitieux, moralement aride et analphabète et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Non, non, nous ne voulons pas de votre monde,
Nous ne voulons pas de votre pouvoir
Et nous ne voulons pas de votre argent immonde.
Nous ne voulons pas entendre parler de votre bazar ;
Nous voulons réduire tout ce foutoir.

Votre progrès n’a de sens que s’il fait augmenter les prix
Et il nous faut payer le triple pour tout ce que vous donnez ;
Vous salissez la nature, vous tuez l’imagination, vous abîmez la santé,
Pour vous, tout ce qui compte, ce sont vos boni.

Non, non, nous ne voulons pas de votre monde,
Nous ne voulons pas de votre pouvoir
Et nous ne voulons pas de votre argent immonde.
Nous ne voulons pas entendre parler de votre cirque ;
Nous voulons détruire tout cette boutique.

Vous faites de grandes fêtes, vides de sens et pleines d’ennui ;
Vous construisez des tours et vous torturez l’humanité ;
Vous faites des contrôles de jour comme de nuit,
Vous êtes le pire fléau de l’humanité.

Non, non, nous ne voulons pas de votre monde,
Nous ne voulons pas de votre pouvoir
Et nous ne voulons pas de votre argent immonde.
Nous ne voulons pas entendre votre musique ;
Nous voulons abolir tout votre clique.

Vous pouvez nous frapper, vous pouvez nous chasser ;
Vous savez très bien que cela ne veut rien dire,
Car nous sommes la vie, hé hé !
Et vous, les fossoyeurs de l’avenir.


Non, non, nous ne voulons pas de votre monde,
Nous ne voulons pas de votre pouvoir
Et nous ne voulons pas de votre argent immonde.
Nous ne voulons pas entendre parler de vos affaires
Nous voulons liquider toute la misère.