NON,
NON, NOUS NE VOULONS
PAS DE VOTRE MONDE !
Version
française – NON, NON, NOUS NE VOULONS PAS DE VOTRE MONDE ! –
Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson
allemande – Nein,
nein, wir woll'n nicht eure Welt – Klaus
der Geiger – 1998
Paroles
et musique : Klaus der Geiger [Klaus Christian von Wrochem]
Le
Cirque du Monde
Marc
Chagall
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Dialogue
Maïeutique
Cette
fois, Lucien
l’âne, je viens de terminer une version française d’une chanson
allemande populaire de la fin du siècle dernier, dont le titre est
en soi tout un programme : Nein,
nein, wir woll'n nicht eure Welt
Non,
non,
nous
ne
voulons
pas
de votre monde ! L’auteur
exerce son art de musicien de rue depuis 1970 sous le nom de Klaus
der Geiger – autrement dit, Colas
le violoneux, mais c’est un violoneux virtuose qui a été formé à
l’école classique à Cologne et ailleurs et à d’autres musiques
(folk, jazz, rock). Dans
sa vie, son art musical et dans les textes de ses chansons, il
inscrit la protestation contre la société – contre la guerre, le
racisme, la xénophobie et la pollution, une manière de protestation
anarchiste ; il se dit lui-même anarchiste et il décrit
l’anarchisme comme l’utopie vivante du XXIe
siècle,
à laquelle il offrait une voix.
Klaus
der Geiger – Colas
le Violoneux,
tu dis, répond Lucien l’âne, ça me rappelle une chanson de
Fabrizio De André, « Il
suonatore Jones » que tu avais mise en français sous le
titre de Jean
le Violoneux. Mais au fait, comment s’appelle-t-il réellement ?
Voilà,
répond Marco Valdo M.I., Klaus de Geiger est né Klaus Christian von
Wrochem en pays saxon en 1940.
Pour
en venir à la chanson, avec son titre, dit Lucien l’âne, il me
semble que son titre est pour la plupart des gens du monde une
antienne ancienne. En fait, c’est le refrain que l’on entend
depuis la nuit des temps, que dure la
Guerre de Cent Mille Ans.
C’est
exactement ce que j’en ai pensé en la mettant en français, répond
Marco Valdo M.I. ; à quelques détails près, elle aurait pu
être écrite au temps de La Marseillaise ou de l’Internationale ;
d’ailleurs son refrain dit quelque chose de similaire à celui-ci
de l’Internationale :
« Debout,
les damnés de la terre !
Debout,
les forçats de la faim !
La
raison tonne en son cratère,
C’est
l’éruption de la fin.
Du
passé faisons table rase,
Foules,
esclaves, debout, debout !
Le
monde va changer de base,
Nous
ne sommes rien, soyons tout ! »
Évidemment,
comme on peut l’imaginer, le
violon (Geiger) – instrument facile à transporter et très
apprécié en Europe centrale – accentue la coloration populaire du
refrain.
En
effet, dit Lucien l’âne, c’est une chose qui aurait pu être
chantée à bien des époques et de bien des manières ; au
moins depuis deux siècles. C’est d’ailleurs une chanson de
protestation qui pourrait être utilisée aujourd’hui un peu
partout dans le monde et sans doute aussi pour longtemps encore. Ce
qui est bien, c’est qu’elle va droit au but et dit les choses
sans fard.
On
verrait bien, enchaîne Marco Valdo
M.I., les nouvelles générations
s’emparer de cette chanson de lutte pour continuer le combat tant
qu’il y aura des riches et des puissants ou plus exactement, tant
qu’il y aura des hommes avides d’argent et de pouvoir.
Certes,
dit Lucien l’âne, et comme j’ai dit, ça risque de durer
encore ; quant à nous, tissons le linceul de ce monde avide,
arrogant, ambitieux, moralement aride et analphabète et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Non,
non, nous ne voulons pas de votre monde,
Nous
ne voulons pas de votre pouvoir
Et
nous ne voulons pas de votre argent immonde.
Nous
ne voulons pas entendre parler de votre
bazar ;
Nous
voulons réduire
tout ce
foutoir.
Votre
progrès n’a de sens que s’il fait augmenter les prix
Et
il nous faut payer le triple pour tout ce
que vous donnez ;
Vous
salissez la
nature, vous
tuez
l’imagination, vous abîmez
la santé,
Pour
vous, tout ce qui
compte, ce sont vos boni.
Non,
non, nous ne voulons pas de votre monde,
Nous
ne voulons pas de votre pouvoir
Et
nous ne voulons pas de votre argent immonde.
Nous
ne voulons pas entendre parler de
votre
cirque ;
Nous
voulons détruire
tout
cette
boutique.
Vous
faites de grandes
fêtes, vides
de sens et
pleines d’ennui ;
Vous
construisez des tours
et vous torturez
l’humanité ;
Vous
faites des
contrôles de
jour comme de nuit,
Vous
êtes le pire
fléau de l’humanité.
Non,
non, nous ne voulons pas de votre monde,
Nous
ne voulons pas de votre pouvoir
Et
nous ne voulons pas de votre argent immonde.
Nous
ne voulons pas entendre votre
musique ;
Nous
voulons abolir
tout
votre
clique.
Vous
pouvez nous frapper,
vous pouvez nous chasser ;
Vous
savez très bien que cela ne veut rien dire,
Car
nous sommes la vie, hé
hé !
Et
vous, les fossoyeurs de l’avenir.
Non,
non, nous ne voulons pas de votre monde,
Nous
ne voulons pas de votre pouvoir
Et
nous ne voulons pas de votre argent immonde.
Nous
ne voulons pas entendre parler de vos
affaires
Nous
voulons liquider
toute
la
misère.