samedi 20 juin 2015

HISTOIRE DU CHIEN FIDO

HISTOIRE DU CHIEN FIDO


Version française – HISTOIRE DE FIDO – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – La storia del cane Fido – Lorenzo De Antiquis – 1958




Le 9 juin 1958, Fido
Est mort attendant son maître.
D'un homme et d'un chien, c'est le tableau 
Dans le cœur, il demeure
Un véritable amour et son histoire…



Il s'agit d'une histoire absolument vraie, que je connaissais depuis des années puisque, il y a nombreuses années, j'avais une amie née précisément à Borgo San Lorenzo ; et j'ai vu en personne, plus d'une fois, le monument du chien Fido sur la place Dante dans la petite ville de Mugello. C'est justement cette fille qui me raconta l'histoire pour la première fois. 
La retrouver cette nuit contée par un aède est pour moi une sorte de magie qui réveille des souvenirs lointains.

Riccardo Venturi, 11 novembre 2004, à 3.44 du matin.



L'HISTOIRE DU CHIEN FIDO
du Sito della Unicoop Firenze
de Stefano Giraldi


Lorsqu'on parle d'une fable, on pense à une histoire imaginaire ou à un mythe hors de la réalité. L'histoire que nous vous racontons est par contre un fait réellement arrivé, l'histoire d'un chien du nom de Fido, elle se passe dans la belle vallée du Mugello.

Carlo Soriani, un ouvrier de Luco del Mugello, un village près de Borgo San Lorenzo, au temps de la seconde guerre mondiale trouva dans un fossé un petit chien blessé. Soriani ramassa ce chiot et le ramena chez lui où il lui donna les premiers soins et une niche.

Le petit chien, une fois guéri, se prit d'une grande affection pour son nouveau maître et chaque jour se rendait à l'arrêt du car qui ramenait les ouvriers de Borgo San Lorenzo pour attendre son  retour. Mais en ce terrible décembre de 1943, au cours des bombardements aériens sur Borgo San Lorenzo, Carlo Soriani mourut.

Fido ne désespéra pas de voir revenir son bon maître et pendant bien 14 ans, il se rendit ponctuellement à l'arrivée du car pour attendre, malheureusement inutilement, que l'ouvrier en descende. La guerre était finie, l'Italie changeait et le fidèle Fido avait vieilli, mais chaque jour, il se présentait encore à l'arrêt du car et attendait.
En 1957, le maire de Borgo honora Fido d'une médaille d'or, à la grande émotion de la femme de Soriani, présente à la cérémonie. Le 9 juin1958, Fido mourut : il fut enterré près de la tombe de son maître Carlo Soriani, dans le cimetière communal de Luco del Mugello. La commune de Borgo San Lorenzo décida de rappeler cette extraordinaire histoire d'amour et de fidélité et confia la tâche au sculpteur Salvatore Cipolla de réaliser une statue en bronze du chien. La statue se trouve toujours sur la Place Dante, à côté de la mairie de Borgo San Lorenzo.



Ma grand-mère, qui se prénommait Agnès, faut dire que son père était berger, me disait toujours : « Dépêche-toi de croire ça, sinon on t’en racontera d'autres ». Cependant, elle en connaissait des histoires de chiens fidèles et elle m'en a raconté beaucoup, car pour ce qui est des chiens, les bergers, ils en savent quelque chose. Et Agnès, qui fut elle-même bergère, Agnès, l’histoire de Fido, elle t’aurait dit qu'elle est véridique. D’ailleurs, toute l'Odyssée, témoigne pour lui, au point que mon ami Mathelyne, berger sur le Larzac, avait nommé son chien Ithaque, lequel avait la taille d'un jeune veau. Eh bien, Lucien l'âne mon ami, je te demande ton avis aussi à propos de Fido et de son fidèle attachement.

Pour moi, il ne fait aucun doute. Il n'y a que les humains pour en douter. Je m'en vais te conter une histoire a contrario. Au temps très lointain où je promenais sur mon dos une sorte de savant philosophe du côté de Syracuse[http://www.youtube.com/watch?v=VMTQUqlmxXM] (c'est l'auteur qui chante cette version : un gars qui n'avait pas de voix, mais un micro ; il faisait chavirer les vieilles dames – un genre à lui tout seul ; mon cousin disait qu'il chante en « dégueulando »), dans une excursion aux pieds de l'Etna, j'avais rencontré un chien, tu sais aussi un de ses chiens qui vivent dans les paysages, gardent quelques animaux… un chien qu'une meute attaquait durement… Avec mon philosophe sur le dos, je chargeai cette bande de corniauds, qui s'en allèrent comme une volée de corbeaux… Des années plus tard, dans le même coin, ce fut mon tour d'être assailli par deux hommes qui voulaient me prendre, je fus soudain secouru par un chien terrible et furieux. C'était lui ; il mit ces goujats en fuite. Oui, les chiens ont de la mémoire et une mémoire fidèle et reconnaissante. Mais je t’en prie, écoutons la chanson et retournons à notre tâche qui consiste à tisser le linceul de ce vieux monde où parfois, on trouve de belles histoires et de quoi trouver le courage de mener une vie longue et parfois rude.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane





… un soir d'hiver, en 1941, Carlo Soriani, un ouvrier de Luco del Mugello, une fraction de Borgo S. Lorenzo, pédalait sur sa vieille bicyclette, en direction de sa maison…

Temps de guerre, la nuit est pluvieuse
La route boueuse,
Le noir total.
Un ouvrier pédale, mais il entend
Un gémissement :
Quelqu'un se trouve mal.
« Qui est-ce ? » se demande
Carlo Soriani, homme aimable
Au cœur très sensible.
Ce chiot dans le fossé
Blessé, souillé le noie de pitié.

Il le ramasse et le presse sur sa poitrine,
Il ferme sa veste
Et son chemin, il reprend.
Arrivé chez lui, sa femme et ses enfants
Donnent caresses et baisers
À ce chien bébé.
Maintenant, il a trouvé une niche,
Une maison, Fido est heureux
avec son sauveur.
Il suit le maître où qu'il veille,
Ponctuel, à l'aube 
le réveille.

Part de Luco chaque jour un car,
Qui revient au soir
Et Fido le sait de toujours.
Pour travailler chaque jour,
Son maître sur cette carriole
Se rend à la ville.
Fido fait la fête, remue la queue
Quand au soir revient son maître.
Sauts de joie, d'affection, d'amour
Il exprime de bon cœur
Son bonheur.

La haine envahit, la guerre est féroce,
Terrible croix,
Pour l'humanité.
Un bombardement jette l'effroi
Borgo S. Lorenzo
Est durement frappé.
30 décembre, cent morts.
Carlo Soriani ne reviendra plus.
Pauvre Fido, cherche son patron.
Il ne connaît pas la raison
Pour laquelle il ne revient plus.

Déchirement continu, douleur immense,
Du chien erre
Qui ici et là cherche .
Revient la paix, passe la guerre,
Mais Fido tenace continue
Il reste plein d'espoir.
Sur place, il monte dans le car
Chercher son maître tous les soirs.
Pauvre Fido, disent les gens
Et le chien patient
Reste là et se couche.
Quatorze ans maintenant ont passé
Les temps ont changé
C'est l'heure du « boum » économique.
Fido est déjà vieux mais stoïque
Sur la place continue d'attendre
La tête basse.
Le 9 juin 1958, Fido est mort
Attendant son maître encore.
D'un homme et d'un chien, voici l'affaire
Dans mon cœur, demeure
Un véritable amour et son histoire…

… sur la place Dante de Borgo S. Lorenzo au milieu d'un parterre, un monument en bronze du chien « Fido », œuvre du sculpteur Cipolla, rappelle la fidélité de ce chien.