jeudi 27 février 2014

SEULEMENT UNE GUERRE

SEULEMENT UNE GUERRE

Version française – SEULEMENT UNE GUERRE – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson italienne – Solo una guerra – Klaxon2002


OMBRE




On avait appelé mon ami
Il n'a pas eu la force de déclarer
Que ce n'était pas une guerre pour lui,
Qui ne savait pas tirer

Il n'avait jamais eu de raison, c'est certain
De cracher sur la vie d'un homme
Il n'avait jamais eu peur de rien,
C'était un homme d'honneur et de courage

Mais on l'avait forcé à combattre
Des gens comme lui
On l'avait forcé à penser des choses
Qui n'étaient pas de son univers à lui

Il n'avait pas envie de tuer
Mais il a tué pour vous
Il n'avait pas envie de pleurer
Mais il a pleuré pour vous

Il n'avait jamais cru à ses ragots,
Mais l'église l'a voulu avec soi.
Il n'avait jamais joué au héros,
Un héros pourquoi ?

Il ne savait pas combattre
Mais il a combattu pour vous
Il avait seulement l'envie de vivre
Mais il est mort pour vous


Seul un numéro restera de lui
Et je crois pas davantage et puis
C'est pour lui que je ne veux pas la guerre,
Que je ne veux plus combattre

AU CIMETIÈRE DE MONTMARTRE

AU CIMETIÈRE DE MONTMARTRE

Version française – AU CIMETIÈRE DE MONTMARTRE – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson allemande – Auf dem Friedhof am Montmartre – Wolf Biermann – 1979
Paroles et musique de Wolf Biermann



Henri et Mathilde
à Frankfort




Au début des années 30, Heinrich Heine abandonna l'Allemagne (« Deutschland, ein Wintermärchen », comme il l'écrivit une dizaine d'années plus tard) pour la plus libre France. La censure de ses œuvres dans son pays le frappa dès 1835, mais le poète ne pouvait pas imaginer qu'elle serait encore plus féroce cent ans après, lorsque ses livres – avec ceux de tant d'autres auteurs – ne furent pas seulement interdits, mais furent brûlés dans des autodafés (Bücherverbrennungen) organisés par les nazis en mai 1933…



Au cimetière de Montmartre
Les cieux de l'hiver pleurent.
Et moi avec mes petites chaussures, je saute
Par-dessus les flaques, où nagent
Les saletés qui se défont doucement
Les crottes des chiens de Paris
Et j'ai les pieds trempés, quand
Je trouve la tombe d'Heine Henri.

Là, gèlent sous le marbre blanc,
Au fond de l'exil, ses ossements.
Avec lui, là, rêve Dame Mathilde
Et ainsi, il n'est pas seul à geler.
Mais elle ne s'appelle plus Mathilde
Dans la pierre, on lit gravé
Son grand nom, à lui, là, en grand,
Et dessous : Madame Heine, uniquement

Quand les Allemands à leur arrivée,
Ont planté leurs croix gammées
Sur la ville aux bords de la Seine,
Il les gêna ce nom d'Henri Heine !
Et moi je ne sais pas comment, mais je sais
Ceci seulement qu'ils l'ont effacé
Et qu'il fut réécrit
Par des Français dans la nuit.

Au cimetière de Montmartre
Les cieux de l'hiver pleurent.
Et moi avec mes petites chaussures, je saute
Par-dessus les flaques, où nagent
Les saletés qui se défont doucement
Les crottes des chiens de Paris
Et ainsi j'avais les pieds trempés, quand
J'ai trouvé la tombe d'Heine Henri.