Jules
César
Chanson
française – Grand Jojo – 1982
http://www.youtube.com/watch?v=M8JP0SUz-FY
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=M8JP0SUz-FY
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=M8JP0SUz-FY
Mon
cher Lucien l'âne, mon ami, toi qui as connu la Rome Antique, toi
qui as circulé tout au travers de l'Empire, toi qui as accompagné
les légions au travers des territoires, franchi les Alpes, surmonté
les Pyrénées, tu as certainement dû rencontrer Jules César,
l'envahisseur de la Gaule, celui qui plus tard écrivit – tant il
avait pris de raclées dans nos paysages vallonnés et boisés : «
Horum omnium fortissimi sunt Belgae, propterea quod a cultu atque
humanitate provinciae longissime absunt, minimeque ad eos mercatores
saepe commeant atque ea quae ad effeminandos animos pertinent
inportant, proximique sunt Germanis, qui trans Rhenum incolunt,
quibuscum continenter bellum gerunt. ». J'imagine que cette
péripétie de l'histoire gauloise, tu as dû l'entendre des milliers
de fois lors des campagnes des Gaules par les légions romaines, dont
parle si bien notre ami Ricet Barriet dans sa version des bords de
Marne, intitulée La Java des Gaulois. [[40011]]
Oui,
certes, mais Marco Valdo M.I. mon ami, je l'ai même porté sur mon
dos, ce vieux guerrier chauve avec sa couronne grise sur la tête ;
je l'ai même supporté dans son triomphe avec ses lauriers, qu'il
lui fallait remettre en place constamment, car ils glissaient sur son
crâne comme un skieur sur la neige. Je l'entends encore qui serinait
à longueur d'étapes, pendant que marchaient d'un pas alerte ses
légions, son « Veni, vidi, vici ». Entre nous, c'était une vaste
blague, il n’arrêtait pas de se faire lanterner par les Gaulois,
qui se retiraient à son approche et revenaient une fois les
matamores passés. Mais peux-tu me dire pourquoi tu me parles de tout
ça ?
Je
peux le dire... comme pouvait le dire évidemment l'éminent Sar,
incarné par Pierre Dac, philosophe disciple de Mordicus d'Athènes.
Pour ton plaisir et celui de tous nos amis, je t'offre une version de
ce sketch du grand Sar de l'Indre, sans doute le plus célèbre duo
des compères Francis Blanche et Pierre Dac, sketch où l'on entend
le fameux « Il peut le dire »
[http://www.youtube.com/watch?v=YXCIwSgXYX0], mais aussi une autre
version sans doute plus connue encore
http://www.youtube.com/watch?v=SIKtYsdKOJw ].
Donc,
je te parle de tout cela pour te faire comprendre le lien qu'il y a
entre cette canzone du Grand Jojo et les Chansons contre la Guerre.
Les fauteurs de guerre, les puissants de ce monde et comme il
apparaît ici, ceux de l’Antiquité déjà, ont toujours eu le goût
des triomphes et de la pompe qui les magnifiaient. A contrario, les
moquer, les ridiculiser, les brocarder a toujours été un moyen de
les dénoncer, de les affaiblir et de les combattre. Dans la Guerre
de Cent Mille Ans (et dès lors, dans toutes les guerres, qui n'en
sont jamais que des épisodes partiels), la lutte symbolique, la
lutte autour de la respectabilité du pouvoir, de ses manifestations
les plus diverses, de ses préceptes et de ses représentants a
toujours constitué un enjeu essentiel, une des dimensions
fondamentales de l’affrontement. D'où le crime de lèse-majesté
ou les sanctions prévues pour protéger la personne « inviolable »
du Chef, qu'il soit Roi, Empereur, Caudillo, Conducator ou Président.
L'homme est aussi un être symbolique, son monde est aussi un monde
symbolique. Il suffit de réfléchir un instant au rôle du drapeau,
des médailles, des hymnes, des sonneries, des cortèges, des
uniformes et hors de la sphère militaire, le rôle du costume, de la
cravate, de l'apparence, de l'automobile, de la coupe de la chemise,
jusqu'à la manucure et la coupe cheveux... La Guerre de Cent Mille
Ans s'insinue et se mène jusque dans les apparences.
Jusque
là, Marco Valdo M.I., je t'ai suivi et je suis parfaitement
d'accord. Mais, dis-moi, la canzone elle-même ?
Comme
son titre te l'indique, elle chansonne Jules César, dont il te
souviendra qu'il fut un général romain, un consul et finalement, si
je ne me trompe, un « dictateur à vie », précurseur de l'Empire.
C'est en quelque sorte l'archétype de tous les Empereurs (son nom de
César et ses variantes Czar, tsar... désignera l'Empereur), le
symbole et le rêve de tous les candidats au pouvoir suprême, de
tous les « bâtisseurs d'empire » de l'Occident. Peu importe,
faut-il le préciser, qu'ils soient formellement « empereurs »,
qu'il y ait formellement un empire ou que leur empire soit une peau
de chagrin ou une bulle en suspension dans l'air du temps. Donc,
brocarder César, le mettre en jupette face à l'Histoire, lui ôter
son falzar ou autrement dit, son pantalon, c'est – par extension ou
par un biais – s'en prendre à tous ceux-là – empereurs,
dictateurs, présidents... qui se complaisent et se gonflent de leur
pouvoir ou de leur fonction. Une telle chanson dans le Portugal de
Salazar, l'Espagne de Franco, l'Italie de Mussolini (pour en rester
aux pays latins) aurait valu à son auteur de redoutables
remontrances, si ce n'est pire. Thyl et Chveik [[8859]] l'avaient
appris à leurs dépens. Ceci reste vrai même si l'intention
première de l'auteur de la chanson était tout simplement d'amuser
et de faire rire son public.
Sur
ce dernier point, Marco Valdo M.I. mon ami, tu as raison ; il est
dangereux de faire rire et par ailleurs, parfois, la chanson prend
son autonomie et impose d'elle-même son sens profond. Aussi, souvent
la chanson, celle-ci en particulier, tisse le linceul de ce vieux
monde dictatorial, impérial, respectueux de l'ordre établi,
compassé, triomphal, césarien et cacochyme.
Heureusement
!
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Je
vais vous raconter l'histoire banale
De Jules César qui était empereur
Il avait un long nez comme une banane
Et ses oreilles étaient comme des… choux-fleurs !
Le soir doucement sur ses chaussettes
En pyjama en-dessous de son peignoir
Il retrouvait Cléopâtre en cachette
Mais ça personne ne pouvait le… savoir !
Jules César
On l'appelait Jules César
Il ne mettait pas de falzar
Pour qu'on voie ses belles jambes
Ses jolies jambes
Ses jambes de Superstar
Quand Jules César revenait de la guerre
Tout fier et victorieux sur son grand char
Il ordonnait qu'on distribue de la bière
Qu'on buvait à la santé de… César !
Les gladiateurs dans l'arène
Passaient avec des sandwiches boudin noir
La fiesta durait parfois six semaines
Il fallait l'avoir vu pour… le croire!!
Cléopâtre un jour lui a dit peut-être
Je vivrai chez toi, je quitterai mon rez-de-chaussée
Fou de joie, il cria par la fenêtre : Yodel lala itou
Tous les Romains ont dit il est… cinglé!
De Jules César qui était empereur
Il avait un long nez comme une banane
Et ses oreilles étaient comme des… choux-fleurs !
Le soir doucement sur ses chaussettes
En pyjama en-dessous de son peignoir
Il retrouvait Cléopâtre en cachette
Mais ça personne ne pouvait le… savoir !
Jules César
On l'appelait Jules César
Il ne mettait pas de falzar
Pour qu'on voie ses belles jambes
Ses jolies jambes
Ses jambes de Superstar
Quand Jules César revenait de la guerre
Tout fier et victorieux sur son grand char
Il ordonnait qu'on distribue de la bière
Qu'on buvait à la santé de… César !
Les gladiateurs dans l'arène
Passaient avec des sandwiches boudin noir
La fiesta durait parfois six semaines
Il fallait l'avoir vu pour… le croire!!
Cléopâtre un jour lui a dit peut-être
Je vivrai chez toi, je quitterai mon rez-de-chaussée
Fou de joie, il cria par la fenêtre : Yodel lala itou
Tous les Romains ont dit il est… cinglé!
Jules
César
On l'appelait Jules César
Il ne mettait pas de falzar
Pour qu'on voie ses belles jambes
Ses jolies jambes
Ses jambes de Superstar
On l'appelait Jules César
Il ne mettait pas de falzar
Pour qu'on voie ses belles jambes
Ses jolies jambes
Ses jambes de Superstar
Jules
César
On l'appelait Jules César
Il ne mettait pas de falzar
Pour qu'on voie ses belles jambes
Ses jolies jambes
Ses jambes de Superstar
On l'appelait Jules César
Il ne mettait pas de falzar
Pour qu'on voie ses belles jambes
Ses jolies jambes
Ses jambes de Superstar