jeudi 15 mai 2014

MONSIEUR LE PRÉSIDENT

MONSIEUR LE PRÉSIDENT


Version française – MONSIEUR LE PRÉSIDENT – Marco Valdo M.I. – 2014
d'après la version italienne de Linda Kohlerova
d'une chanson tchèque – Pane prezidente – Jaromír Nohavica – 2006
http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=it&id=47312




LE PRÉSIDENT EN EXERCICE

































Voici donc une chanson tchèque..., dit Lucien l'âne en riant de plaisir. Moi, j'aime les chansons tchèques... une chanson du pays de Chveik, le terroriste malgré lui [[http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=it&id=8859]] et d'Adam Juracek, autre grand perturbateur... Le pays aussi de leurs auteurs Jaroslav Hasek et Pavel Kohout... Ce doit être drôle, cette chanson ou en tous cas, assez ironique, j'imagine...


Oui, mon ami Lucien l'âne, une chanson tchèque drôle et de surcroît, à portée universelle. En somme, comme les héros auxquels tu viens de faire allusion. Au passage, tu remarqueras que la chanson commence très exactement comme Le Déserteur [[1]] de Boris Vian, chanson qui inaugura ce site des Chansons contre la Guerre.

De toute façon, c'est une bonne idée d'écrire au Président, car – en général – les présidents ou tous les chefs d'État, quel que soit leur titre, sont évidemment les premiers responsables de toutes les misères qui accablent les populations. Ils sont les premiers collaborateurs du système...


En effet, Lucien l'âne mon ami, tu ne crois pas si bien dire. D'une part, rien ne les oblige à jouer ce rôle, ni même à le jouer comme ça... Donc, pour ce qui est de la chanson... Elle parle de la guerre et de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres pour les asservir, pour étendre toujours leur domination, pour multiplier leurs bénéfices, pour accroître leurs profits, pour assurer leurs richesses, blinder leurs propriétés et bétonner leurs privilèges... Elle parle de la guerre qui se déroule actuellement en Tchécoslovaquie, laquelle se scinda, il y a quelques temps déjà... Une guerre au cœur de l'Europe, une guerre de l'Europe contre ses populations: la guerre sociale menée au nom de l'économie contre les gens. Et si j'ai souvent, et toi aussi, lancé le cri : « Regardez ce qu'ils font aux Grecs, ils vont vous le faire aussi... », cette chanson montre que les Tchèques ( et sans doute, bien d'autres) subissent pareil traitement. Les lanternes libérales brûlent aussi les Tchèques. [[http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=it&id=7920]]


Oui, je me souviens bien de cette chanson, dit Lucien l'âne en riant. On y disait notamment :
« Monsieur prend sa vessie libérale
pour une lanterne démocratique.
Et alors ? Et alors ?
Et alors, et alors ?
Il se brûle !!! » 
Enfin, voyons celle-ci et reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde malade du libéralisme, de la concurrence, des économistes, avide, cupide et cacochyme.



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane






Monsieur le Président, garant de la Constitution
Je vous fais une lettre pour demander votre intercession
Karel, mon grand fils et ma petite Eva :
Depuis un an ne viennent pas me voir et ne m'écrivent pas.

Vous me comprendrez
Vous qui savez tant
Vous m’écouterez, vous interviendrez
Vous me sauverez
Monsieur le Président,
Je demande un peu de bonheur, seulement
Pour quoi d'autre d'ailleurs, avons-nous fait sonner
Sur la place Venceslas, tant de clés.

Monsieur le Président, je me plains
La bière, le yogourt, le champagne
Les saucisses, le trolley, le pain
Les timbres, les cahiers
Le veau, la Grèce, l'Allemagne
Pratiquement tout n'arrête pas d'augmenter.

Vous me comprendrez
Vous qui savez tant
Vous m’écouterez, vous interviendrez
Vous me sauverez
Monsieur le Président,
Je demande un peu de bonheur, seulement
Pour quoi d'autre d'ailleurs, avons-nous fait sonner
Sur la place Venceslas, tant de clés.
Monsieur le Président de la République Tchèque
On m'a brutalement viré de la fabrique
Pendant 30 ans, pourtant, tout allait bien
Et maintenant sont arrivés de jeunes crétins
Qui s'agitent comme des pantins

Vous me comprendrez
Vous qui savez tant
Vous m’écouterez, vous interviendrez
Vous me sauverez
Monsieur le Président,
Je demande un peu de bonheur, seulement
Pour quoi d'autre d'ailleurs, avons-nous fait sonner
Sur la place Venceslas, tant de clés.

Monsieur le Président, mon Anežka, de son vivant
M’aurait tué pour cette lettre
Elle aurait dit : Jaromir, tu n'es qu'un enfant
Il est tellement occupé notre président
Avec toute l'Europe, avec le monde, avec tout ce bataclan.

Vous me comprendrez
Vous qui savez tant
Vous m’écouterez, vous interviendrez
Vous me sauverez
Monsieur le Président,
Je demande un peu de bonheur, seulement
Pour quoi d'autre d'ailleurs, avons-nous fait sonner
Sur la place Venceslas, tant de clés.
Monsieur le Président...