La
Prise de Gorcum
Chanson
française – La
Prise de Gorcum
– Marco Valdo M.I.
– 2018
Ulenspiegel le Gueux – 102
Opéra-récit en multiples épisodes, tiré du roman de Charles De Coster : La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs (1867).
(Ulenspiegel – IV, VII)
Ulenspiegel le Gueux – 102
Opéra-récit en multiples épisodes, tiré du roman de Charles De Coster : La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs (1867).
(Ulenspiegel – IV, VII)
La
Prise de Gorcum
Chanson
française – La
Prise de Gorcum
– Marco Valdo M.I.
– 2018
Ulenspiegel le Gueux – 102
Opéra-récit en multiples épisodes, tiré du roman de Charles De Coster : La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs (1867).
(Ulenspiegel – IV, VII)
Ulenspiegel le Gueux – 102
Opéra-récit en multiples épisodes, tiré du roman de Charles De Coster : La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs (1867).
(Ulenspiegel – IV, VII)
Dialogue
Maïeutique
Bon
sang de bonsoir, mais que vient faire ici ce Gorcum, demande Lucien
l’âne et qui a bien pu le prendre ?
Oh,
Lucien l’âne mon ami, que voilà un bel effet de rhétorique, car
je ne peux pas imaginer que tu ne saches pas que ce Gorcum, comme tu
dis, n’est autre que l’actuelle ville néerlandaise de Gorinchem,
petite cité à présent millénaire, qui se situe quelque part en
Hollande méridionale, au bord d’une de ces voies d’eau qui
servent de delta à la Meuse et au Rhin. À l’époque de Till, au
cœur de la petite ville on trouvait une citadelle et une grande
église ; c’était une place-forte. Il s’agissait de
contrôler la circulation sur le fleuve et l’accès à l’intérieur
des terres et le passage vers la mer, qui étaient les sources de
richesse de ces gens industrieux, très doués pour le commerce.
Certes,
Marco Valdo M.I., je n’ignore pas vraiment ce qu’était Gorcum,
mais il me plaisait de t’entendre l’expliquer. Cela dit, on ne
sait toujours pas qui a pris Gorcum, ni en quoi cela concerne-t-il
notre ami Till.
Eh
bien, Lucien l’âne mon ami, notre ami Till et notre ami Lamme,
comme tu t’en rappelles certainement, ont rejoint les Gueux des
Mers et Till sert efficacement comme artilleur, tandis que Lamme
comme toujours cherche sa femme. Après la prise de Brielle, la
flottille de flibots de Trèslong poursuit son expédition et arrive
ainsi à Gorcum, ville à laquelle les Gueux proposent la
capitulation. Sachant que les habitants n’ont pas très envie de se
battre pour le compte du Roi d’Espagne et moins encore pour les
Espagnols, dont en vérité, ils n’ont que faire, un accord est
vite trouvé et appliqué, dans lequel il est entendu que quiconque
voudrait quitter la ville pourrait s’en aller librement.
Voilà
qui est fort bien, dit Lucien l’âne ; si toutes les
libérations pouvaient se passer ainsi…
En
effet, dit Marco M.I., cependant, il y a un mais. L’accord est
globalement appliqué à l’exception toutefois de quelques moines
et religieux catholiques qui sont retenus prisonniers. Cette
circonstance va ulcérer Till pour qui un accord est un accord, une
parole est une parole, un pas vers la libération et la paix est
chose sacrée et pour qui il convient de préserver le futur, quand
les Espagnols chassés et l’Inquisition muselée et abolie, il
faudra revivre ensemble entre gens du pays.
Oh,
conclut Lucien l’âne, Till se révèle fin politique outre
qu’homme honnête et de parole. Quant à nous, il nous faut tisser
le linceul de ce monde où des nations corrompues par des bateleurs
de foire se mentent à qui mieux mieux, un monde incapable d’assurer
sa propre existence, flagorneur, tricheur, médiocre et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Qui
bat la caisse entend le tambour !
Sur
leurs cogues, sur les canaux et sur la mer,
Les
Gueux vont vêtus de velours,
Pourchasser
l’Espagnol avec leurs buses de fer.
Grand
expert canonnier, au matin tôt,
Till
chante sa joie. Au soleil haut,
Il
pointe, tire et troue comme le beurre
Les
lourdes barcasses des envahisseurs.
Les
Gueux prennent Gorcum par capitulation.
En
échange, il est accordé sauf-conduit
À
tout qui, de la ville ou de la garnison,
Veut
quitter librement le pays.
Marin,
le capitaine, l’a formellement promis,
Mais
il retient dix-neuf moines au fort.
« Parole
de soldat doit être parole d’or,
Dit
Till, et ce n’est pas le cas ainsi. »
« Oh,
ce sont les moines, la lèpre des nations.
Ils
ont porté en ville feux, misères et punitions,
Dit
un vieux Gueux ; ils sont la terreur des familles,
Devant
leur ostensoir, ils font agenouiller les filles.
Si
on les laisse, ils iront avec leurs frères
Dans
les villages prêcher le populaire
Contre
nous et par leurs harangues de mort,
Faire
brûler d’autres gens encore.
Qui
donc, par excommunication,
A
mis les Pays au ban des nations ?
Qui
arma contre nous ciel et terre ?
Qui
de sang a noyé la terre des pères ? »
Par
Charles Quint, premier bourreau,
Par
Philippe, son fils, second bourreau,
Chez
nous, plus de cent mille périrent ;
De
chez nous, plus encore partirent. »
Till
dit : « La libre conscience est notre trésor
Et
le prince de liberté a parole d’or.
De
celui qui se rend sans détour,
On
respecte la personne toujours.
Demain,
sans l’Espagnol, seront nos journées.
En
confiance, il nous faudra revivre alors.
Paroles
de paix sont paroles d’or ;
Promesses
de paix sont choses sacrées. »