jeudi 30 avril 2015

LE DÉBUT DE LA GUERRE MONDIALE EN 1914 (avec l'aide d'un imitateur de voix animales)


LE DÉBUT DE LA GUERRE MONDIALE EN 1914 

(avec l'aide d'un imitateur de voix animales)


Version française – LE DÉBUT DE LA GUERRE MONDIALE EN 1914 (avec l'aide d'un imitateur de voix animales) – 2015
Chanson allemande – Der Beginn des Weltkrieges 1914 (unter Zuhilfenahme eines Tierstimmenimitators) – Einstürzende Neubauten – 2014




Ces deux dames, ne soupçonnant rien, s'en vont promener ...




Maintenant, Lucien l'âne mon ami, je pense qu'elle va bien te plaire cette canzone, qui est une authentique Canzone contre la Guerre, mais en même temps une chanson drôle où interviennent les animaux. En somme, c'est le début de la Guerre mondiale vu par les animaux.


En effet, cela devrait me plaire et j'ai hâte de la découvrir. Cependant, dis-moi Marco Valdo M.I. mon ami, parmi tous ces animaux qui assistent au début d'une des plus grandes tueries parmi les hommes, y a-t-il un âne ?


Malheureusement non. Mais depuis ton intervention ici-même, oui. Cependant, je voudrais te rassurer en rappelant que La Déclaration Universelle des Droits de l'Âne [[49337]] – et cette fois, de l'âne seul – se voulait valoir pour toutes espèces, l'humaine y compris. Inversement, ici, les animaux qui apparaissent et se manifestent parlent pour tous les animaux et donc, aussi bien pour les ânes et les humains.


Mais en quoi est-elle contre la guerre… ? Peux-tu me le dire ?


Certainement, Lucien l'âne mon ami. En premier lieu, il est évident qu'elle ne contient aucune condamnation explicite de la guerre, ni des armées, ni rien de ce genre. Cependant, elle utilise une autre voie : elle présente ce grand moment de l'histoire de manière ridicule, elle vise à la noyer dans l'acide comique. Elle l'évoque avec une ironie décapante et lui signifie son mépris par les cris des animaux. L'oie fait « zschzschGUERRE. ZschzschGUERRE… », approuvée par son époux le canard qui dit : « nanana coincoin. nanana coincoin » ;
le chien déclare « zschzschGUERRE guerre
KRIIIGKRIIIGOU ! » ;
la poule : « cotcot-GUERRE, cotcot-GUERRE » et « kodaakSOLDAAATS… kodaak SOLDAAATS »… et pour finir , un paon qui s'exclame « HIITLER, HIIIIITLER, HIIIIITLER ».


Je comprends et j'apprécie beaucoup. Maintenant, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde grand faiseur de guerres, hautement belliqueux, matamoresque et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




ATTENTION

Nous entendons maintenant le début de la guerre mondiale en 1914
Les jours d'août 1914 sont encore inoubliables pour nous tous :
L'excitation qui saisissait alors l'humanité entière était si grande que même la faune fut saisie par elle.


Il suffisait seulement d'avoir des yeux et des oreilles.
Moi-même, j'eus l' occasion en Alsace de conforter mes observations à ce sujet.
Déjà la mi-août 1914, nous étions installés dans un petit village des Vosges ; et en plus de nous, il y avait là encore
Une oie
Une oie correcte
Une oie merveilleuse
— qui avec un canard, ainsi que je l'ai appris plus tard, eut une fille illégitime, comme j'ai pu comprendre : elle l'avait couvée et par reconnaissance, les deux furent inséparables.

Ainsi : Ces deux dames, ne soupçonnant rien, s'en vont promener sur la route,
Quand tout à coup des nuages de poussière se mettent à tourbillonner
Et derrière lesquels se profilent en rang
Des masses grises d'une armée qui se rapproche.

L'oie, dont la vigilance est bien connue depuis le Capitole, est aussi dans ce cas la première qui remarqua le chahut, car elle fit demi-tour immédiatement, vînt jeter l'alarme dans la basse-cour :
« zschzschGUERRE. ZschzschGUERRE… » ; le canard placide cancane derrière elle, disant « nanana coincoin. nanana coincoin ».
Ils alertent le chien de garde : « zschzschGUERRE guerre
KRIIIGKRIIIGOU ! »
« OÙ ? Woua ? Où Woù ? »

Arrive la famille des poulets, la poule, une dame très curieuse et plus âgée qui veut vérifier la chose de ses propres yeux. Alors, elle saute sur le mur, avec un effort (par suite de son obésité) :« cotcot-GUERRE, cotcot-GUERRE »
Elle est maintenant en haut et elle voit maintenant aussi ce qui arrive :
Et correctement, elle énonce : « kodaakSOLDAAATS… kodaakSOLDAAATS »
Le coq, son époux, beaucoup plus jeune qu'elle, qui en outre se dit, toutefois en tant que son mari
Très rigoureux, il se dit :
Soldats, c'est une notion fort large, mais « Quelle sorte de soldats, quelle sorte de soldats ? ? »
Avec facilité, il saute sur le mur et lève les yeux à sa manière et constate
« IIINFANTRIIIIE ! ! ! ! IIINFANTRIIIIE ! ! ! ! » 

Alors, s'approche également le dindon pépère, il demande au coq qui est encore là en haut :
« CAVALERIE là-bas ?»
« CAVALERIE là-bas ?»
Et maintenant, la cavalerie passe vraiment ; sur un air de musique
CAVALERIE ! ! ! ! CAVALERIE ! ! ! !

L'oie arrive près du mouton : « GUERRE… « Bêêê - bêêê » : le mouton stupide n'y croit pas ! Maintenant nous aussi, nous n'y avions en partie pas cru…
Voici la vache, la vache vorace – elle ne peut manquer d'en dire aussi quelque chose, comme elle entendait subitement la musique :
« MUUUH-SIK ! MUUUUH-SIK »

Et comme l'artillerie lourde défilait devant lui, le porc l'apprécia entretemps tellement disant : « Couiik Artillerie, Couiiik Artelleriiiie »

Mais le paroxysme sera atteint par le fait qu'un paon historique qui avait déjà participé à celle de 1870, sauta sur la plus haute colonne de l'entrée et de là-bas en haut, il reconnut son Excellence le Generalfeldmarschall Graf Нäsе 1ег et de manière plus amusante encore lorsqu'il passa à cheval.


Le paon lui présenta les honneurs d'une roue grotesque en paonnant :
« HIITLER, HIIIIITLER, HIIIIITLER »