dimanche 10 mai 2015

LE TRAVAIL

LE TRAVAIL

Version française – LE TRAVAIL – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – Il lavoro – Piero Ciampi1971





Je t'emmène nager,
Je te fais voir l'écume blanche de la mer...






[...] La très dure rencontre de Ciampi avec le monde social (voir la chanson Il Lavoro) est à l'enseigne du silence et de l'incompréhensible : ils ne lui ont pas donné de travail, mais surtout « ils ne lui ont rien dit » ; il ne sait pas, il ne comprend pas, il fait comme si de rien n'était, il ne s'est rien passé, faisons l'amour, allons voir l'écume blanche de la mer. Combien de précarité dans ce trou inhumain où son ombre doit chercher du travail. Pour un instant, l'abandon sentimental le tire par la manche, mais l'ombre s'est maintenant installée comme un poids.
Enrico De Angelis,
Tutta l'opera (di Piero Ciampi), ARCANAEditrice, 1992, p. 15.



Le travail ? Je ne sais pas encore.
Ils m'ont pris ? Ils ne m'ont rien dit .
Et alors ? Je t'ai dit, je ne sais rien.
Et alors ? Alors, je ne sais pas,
Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas,
Je ne sais pas, je ne sais pas.

Je t'ai apporté quelque chose qui te plaira,
Voilà le journal et un paquet de cigarettes
Et derrière moi, il y a une surprise,
Un hôte, un nouveau locataire :
C'est mon ombre qui demande asile
Car malheureusement cette fois encore
Je dois te dire que ça s'est mal passé.

Mais il ne s'est rien passé, il ne s'est rien passé,
Fais comme si de rien n'était, il ne s'est rien passé,
Allume une cigarette, ferme la fenêtre
Et déshabille-toi…
Je t'emmène nager,
Je te fais voir l'écume blanche de la mer,
Pas un son, toi et moi seuls,
Toi et moi seuls, toi et moi seuls.
Te rappelles-tu ce matin ? Quand je suis venu te chercher
Pour aller nous marier et quand nous sommes entrés
Dans ce bureau… tu m'as dit « mais où m'as -tu amenée ?  »,
Je t'ai dit « ah… Je t'ai amenée ici pour t'épouser »
Et toi tu riais, ensuite peu à peu, tu es devenue sérieuse et ensuite,
Tu pleurais et je riais… te rappelles-tu ce matin ?
Il était comme celui-ci, je t'aime comme alors.

Faisons l'amour, faisons l'amour,
Faisons l'amour, faisons l'amour,
Faisons l'amour…
Ne pas parler, ne pas demander d'explications,
Ne pas me créer de complications,
Rien n'est changé, je m'en occuperai,
Demain, c'est dimanche et je t'emmène nager
Jusqu'à minuit.

Le travail ? Je ne sais pas encore.
Ils m'ont pris ? Ils ne m'ont rien dit .
Et alors ? Je t'ai dit, je ne sais rien.
Et alors ? Alors, je ne sais pas,
Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas,
Je ne sais pas, je ne sais pas.