LE GOÛT DE CONSOMMER
Version
française – LE GOÛT DE CONSOMMER – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson
espagnole - Consumo gusto – Ska-P
– 2002
il suffit de regarder le ciel au-dessus de la ville et de voir toutes ces traînées blanches qui s'entrecroisent… |
Ah,
Lucien l'âne mon ami, autour de nous, comme dit la chaisière, les
hommes, ils ne pensent qu'à ça…
Certes,
ce sont des obsédés, mais foi d'âne, il n'y a pas que ça dans la
vie… Le tout évidemment, c'est de savoir ce que c'est que ce ça…
Le célèbre docteur Freud le disait bien : le ça, ça compte.
Précisément,
Lucien l'âne mon ami, tu as mis le doigt sur le point central de
cette histoire : ça compte et ça n’arrête pas de compter.
Au centre du monde, tirant toutes les ficelles, il y a le comptable.
C'est comme ça dans cette société. Je veux parler de cette société
malade du pognon et de la consommation. Une société qui mène
l'espèce tout droit à sa propre destruction.
C'est
toujours comme ça, disait le hérisson. C'est toujours comme ça
dans cette Guerre
de Cent Mille Ans que les riches font
aux pauvres depuis
tant et tant de temps.
La
société de consommation est là depuis des dizaines d'années et
elle
se maintient , elle croît même malgré
les ravages que manifestement elle crée – à titre d'exemple, mon
ami Lucien l'âne, voici un indice en quelque sorte : il suffit
de regarder le ciel au-dessus de la ville et de voir toutes ces
traînées blanches qui s'entrecroisent… Ce sont les avions. Et
dans les avions, il y a les gens, des millions de gens pris par ce
délire collectif de la vitesse, de la consommation… Et ces avions
ne font pas que tracer des lignes dans le ciel – ce qui est déjà
une infection, mais en outre, ils font du bruit et ils bouffent des
tonnes et des tonnes de carburant et d'oxygène… Je dirais surtout
d'oxygène. Sans compter les crasses qu'ils balancent dans l'air. Et
ce n'est là qu'un début ;
faut
voir comme ils sont fiers de vanter les millions de pékins qui se
pressent dans les aéroports et la plupart pour des futilités. Et
ils font tout, rigoureusement tout ce qu'ils peuvent pour
accroître encore cette surpopulation aérienne. Tout ça, c'est
riches (Les mêmes que décrit Kästner dans Wintersport– c'était en 1929) – candidats et imitations de
riches… On peut résumer la chose par « Je
dépense, donc je suis » ,
comme on le lisait sur une affiche de 1968.
Je
me demande, dit Lucien l'âne en riant, je me demande quand
l'intelligence viendra aux hommes ; j'entends homme, au sens
générique ; car ici, comme dans d'autres domaines, les femmes
ne sont pas en reste. Bref, les hommes sont d'un infantilisme
tellement insondable. Certains arrivent à surmonter cette
addiction ; mais actuellement, c'est une petite minorité et
globalement, l’humanité est atteinte de ce goût de la
consommation (« Consumo gusto », précisément) qui la
mène à sa perte. Alors, Marco Valdo M.I. mon ami, reprenons notre
tâche et tissons le suaire de ce vieux monde perclus d'avidité,
rongé d'envies, infecté par ses consommations, malade du
développement et de la croissance et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Acheter
des choses qui ne valent rien
Acheter pour les oublier au grenier
Acheter est un plaisir divin
Acheter, car on aime gaspiller
Acheter pour les oublier au grenier
Acheter est un plaisir divin
Acheter, car on aime gaspiller
Toute
la journée à bosser comme un con jusqu'au soir
Pour un salaire de merde qui vient toujours en retard
La télé dit de consommer
On accepte avec plaisir, on se laisse persuader
Pour un salaire de merde qui vient toujours en retard
La télé dit de consommer
On accepte avec plaisir, on se laisse persuader
Payer, le collège de l'enfant
Payer, le gaz, l'eau et l'électricité
Payer, la résidence de maman
Payer, la vie consiste à dépenser
On
paye la facture de la voiture, on paye les impôts
On paye la putain d'hypothèque, on paye son compte au bistrot
On paye la facture du vidéo, on paye la facture du téléviseur
On paye l'assurance de la voiture, on paye la facture de l'ordinateur
On paye la putain d'hypothèque, on paye son compte au bistrot
On paye la facture du vidéo, on paye la facture du téléviseur
On paye l'assurance de la voiture, on paye la facture de l'ordinateur
Putain de pognon, putain d'argent
La société de consommation fait de nous ses serviteurs
Putain de pognon, putain d'argent
Toujours le couteau sur la gorge, c'est la vie du consommateur
ESCLAVE DE LA PUBLICITÉ
ON EST ESCLAVE
ESCLAVE DE LA SOCIÉTÉ
C'est l'histoire des travailleurs humbles
Qu'on a utilisés et ne l'ont même pas vu
Qui tire profit, qui tire les ficelles ?