NI
RAISINS, NI AMANDES
Version
française – NI RAISINS, NI AMANDES – Marco Valdo M.I. – 2014
d'après
la version italienne de Riccardo Venturi
d'une
chanson yiddish Nitkayn rozhinkes, nit kayn mandlen – Isaiah Shpigl – Dovid
Beyglman [David Beygelman] – 1943
Ni raisins secs, ni amandes, Papa est parti pour affaires Dors, mon enfant, dors ! Dors, mon enfant, dors ! (Photo du ghetto de Lodz : Henryk Ross) |
Paroles
d'Isaiah Shpigl (1906-1990), écrivain, poète et professeur qui
survécut à la liquidation du ghetto de Łódź et à
l'Holocauste
Musique de David Beyglman, qui par contre fut tué Auschwitz en août 1944, peu de jours après sa déportation de Łódź.
La chanson a été interprétée par beaucoup, par exemple par Abraham Brun dans l'album « Songs of the Ghetto », Folkways Records, 1965.
Le texte translittéré du yiddish a été trouvé sur Music and the Holocaust ; le texte original en caractères hébraïques est par contre une image reproduite de Der Yidisher Tem-Tem, revue pour l'apprentissage de la langue yiddish. L'image reproduit même le portrait de l'auteur des vers, Isaiah Shpigl.
Musique de David Beyglman, qui par contre fut tué Auschwitz en août 1944, peu de jours après sa déportation de Łódź.
La chanson a été interprétée par beaucoup, par exemple par Abraham Brun dans l'album « Songs of the Ghetto », Folkways Records, 1965.
Le texte translittéré du yiddish a été trouvé sur Music and the Holocaust ; le texte original en caractères hébraïques est par contre une image reproduite de Der Yidisher Tem-Tem, revue pour l'apprentissage de la langue yiddish. L'image reproduit même le portrait de l'auteur des vers, Isaiah Shpigl.
Isaiah
Shpigl écrivit cette chanson en mémoire de sa fille Eva, morte de
privations dans le ghetto, la même fin que fit la femme de Beyglman.
Il
l'écrivit en parodiant avec douleur et amertume une célèbre
berceuse yiddish, Rozhinkes mit mandlen, composée en 1880 par le
poète juif russe Abraham Goldfaden. À la tendresse et à
l'optimisme du texte original (un père est lointain pour affaires
mais il reviendra en apportant à son enfant des raisins secs et des
amandes pour qu'il grandisse en bonne santé et puisse devenir un
étudiant et un homme d'affaires lui aussi) se substitue ici le
désespoir d'une mère qui, malgré tout, cherche de quelque façon à
consoler son enfant, en le leurrant mais sans lui cacher la vérité
: "papa reviendra, il n'y a pas doute, avec un sac de petits
raisins et d'amandes, mais il n'y a maintenant rien à manger, car
papa est parti et pas pour affaires ; il est loin, si loin, à la fin
du monde, pendant que tout autour de nous, ululent les hiboux et
hurlent les loups…"
Ni
raisins secs, ni amandes,
Papa est parti pour affairesDors, mon enfant, dors !
Dors, mon enfant, dors !
Papa est parti pour affairesDors, mon enfant, dors !
Dors, mon enfant, dors !
Il nous a laissés,
Au bout du monde, il s'en est allé.Dors, mon enfant, dors !
Dors, mon enfant, dors !
Ululent
les chouettes, hurlent les loups,
Dieu nous aide et ait pitié de nous,
Dors, mon enfant, dors !
Dors, mon enfant, dors !
Dieu nous aide et ait pitié de nous,
Dors, mon enfant, dors !
Dors, mon enfant, dors !
Il
est quelque part et cherche
Des tas de raisins secs et d'amandes Dors, mon enfant, dors !
Dors, mon enfant, dors !
Des tas de raisins secs et d'amandes Dors, mon enfant, dors !
Dors, mon enfant, dors !
Il
reviendra un jour et alors
Il prendra soin de toi, mon trésor,Dors, mon enfant, dors !
Dors, mon enfant, dors !
Il prendra soin de toi, mon trésor,Dors, mon enfant, dors !
Dors, mon enfant, dors !