samedi 13 juin 2015

STEFAN ZWEIG

STEFAN ZWEIG


Version française – STEFAN ZWEIG – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – Stefan ZweigPaolo Benvegnù2014




Moi toujours distrait et hors du temps,
Je cire mes chaussures et je prépare l'infini :
Cent gouttes dans un verre.





J'ai donné une version française (je me garderais bien, comme tu le sais, de parler de traduction, genre qui relève de techniques et de connaissances qui m'échappent ; ceci pour prévenir le lecteur innocent de ce qu'il peut allègrement tout ce qui lui passerait par la tête comme critiques et chicaner sur une chose ou l'autre – voilà pour la version française) de cette chanson italienne intitulée Stefan Zweig, qui eut la chance de naître « Viennois » aux moments où Vienne avait encore en ses murs la plus belle collection d'écrivains, de poètes, de penseurs, de philosophes, de musiciens, d’artistes et de médecins. Le revers de l'Histoire fut aussi que ce fut le moment où l'Autriche entrait en déliquescence et donnait le jour à un tambour de fer blanc qui allait trublionner le monde, chasser le Juif comme d'autres chassent le vivant et détruisent la vie elle-même. Le péril fut conjuré, le dément et ses hordes anéantis (provisoirement ?). Entretemps, Stefan Zweig s'était suicidé.


Il me semble qu'il ne fut pas le seul à fermer les yeux de dégoût…


En effet, de mémoire et sans trop chercher, parmi ceux-là qui – dernier geste – se sont immolés, épuisés après avoir longtemps fait face au tsunami d'imbécillité qu'est le nazisme, je peux te citer : Ernst Toller, Kurt Tucholsky, Klaus Mann, Joseph Roth… Une autre façon de contrer la Bête. D'ailleurs, ils sont toujours là comme dans l'Ode à Kesselring :

«  à nos postes
morts et vivants avec le même engagement
peuple serré autour du monument
qui s'appelle
aujourd'hui et pour toujours
RÉSISTANCE. »


Quant à nous, Marco Valdo M.I. mon ami, dit Lucien l'âne en relevant sa crinière, reprenons notre part de cette tâche prophylactique et tissons le linceul de ce vieux monde encombré de guerres, malade, raciste, nationaliste, fanatique et cacochyme.


Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane





Poursuivis des éclairs,
Sacrifiés à la mer,
Nous aurons des mains blanches pour sentir le Soleil.
Poursuivis des éclairs,
Sacrifiés à la mer,
Nous aurons des mains blanches pour sentir le Soleil.
Parfaits et clairs,
Comme les pas dans la neige
Et les crépuscules d'hier
Dans les récits à sonnailles.

Mais moi moi, où ai-je été ?
Qu'il me semble n'avoir jamais vécu.
Et moi, où ai-je été ?
Qu'il me semble n'avoir jamais vécu.

L'âme de la Tempête,
La danse d'un éventail,
C'est tout ce qui reste.

Je juge sans savoir,
Ce qui fut de moi,
De mes courses légères sur les collines ensoleillées
À la recherche perdue de mon sang imprécis,
De l'impossible amour entre sentiment et instant.

Mais moi moi, où ai-je été ?
Qu'il me semble n'avoir jamais vécu.
Et moi, où ai-je été ?
Qu'il me semble n'avoir jamais vécu.
Pourtant, sortent les perce-neige
Et ils courent les autoroutes,
Sans même se dire adieu.

Comme je voudrais me tromper encore
Et avoir soif.
Comme je voudrais me tromper encore.

Moi toujours distrait et hors du temps,
Je cire mes chaussures et je prépare l'infini :
Cent gouttes dans un verre.