samedi 8 février 2014

NOUVEL HUMANISME


NOUVEL HUMANISME


Version française – NOUVEL HUMANISME – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson italienne - Nuovo Umanesimo – Eugenio Finardi – 2012

http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=it&id=44132


Le futur dont j'ai rêvé
Quand j'avais un futur à rêver





Ah, dit Lucien l'âne en tournant la tête, avec un pareil titre, on dirait une chanson philosophique...

Et c'en est une, dit Marco Valdo M.I. Je peux te le dire, car je viens de la traduire. Je peux même ajouter qu'elle devrait en quelque sorte te ravir, car elle sonne comme un « mea culpa » prononcé au nom de l'espèce humaine.


En effet, dit Lucien l'âne, d'un certain point de vue, il y a de quoi. Mais c'est de la myopie... Peux-tu d'abord un peu préciser ou détailler ce qu'elle met en avant et ce qu'elle invoque pour ce « mea culpa » spécifique.


Je résume, dit Marco Valdo M.I., pour le reste, tu iras toi-même voir les détails. Elle parle, cette canzone, au nom de l'espèce, elle la décrit violente – l'espèce de Caïn, destructrice (de sa propre terre), dépendante (de ses passions et de ses drogues), peureuse face à la liberté...


Oh, Marco Valdo M.I., tout cela est sans doute exact, mais, et c'était le sens de ma remarque sur sa myopie, c'est qu'il y a au cœur de toute cette réflexion comme une confusion et elle est de taille. Si toutes ces caractéristiques sont exactes, elles ne concernent pas toute l'espèce... Souviens-toi de la Guerre de Cent Mille Ans, on ne saurait mettre dans le même panier – peu importe s'il agit de personnes ou de groupes, on ne peut mettre dans le même sac les assassins et les victimes, les destructeurs et ceux qui luttent pour préserver la planète, les dépendants et les insoumis, les fanatiques autoritaires et les libertaires... Ce mélange des genres fait perdre de vue la réalité, noie le poisson et en finale, empêche toute solution au mal qui est dénoncé.


En somme, on se lamente sur le destin commun, sans en désigner les antagonistes et sans voir qu'il pourrait être différent selon comment on agira – action qui elle-même découle des événements et des déterminismes de cet antagonisme. Ce que tu suggères, c'est que l'espèce n'est pas tout entière celle des singes violents, destructeurs, fanatiques, autoritaires, et pour tenir compte de la Guerre de Cent Mille Ans, exploiteurs, oppresseurs, avides, mercantiles...


Et c'est même une minorité, même si elle entraîne de gré ou de force, par l'appât du gain ou par la chicotte, une grande partie de ses congénères. L'espèce humaine n'est pas uniforme... Elle est au minimum duale – les riches et leurs affidés d'un côté, les pauvres de l'autre. Les riches avec leur main invisible, leur « combat pour la vie » (struggle for life), leur confusion, leur propagande ont intérêt à faire croire que l'homme est unidimensionnel, qu'il est naturellement intéressé, qu'il est naturellement conquérant, dominateur, vil, avide, malhonnête... Alors que tout dans l'Histoire et la préhistoire prouve le contraire. Sans la solidarité, sans des relations pacifiques, pacifiées et pacificatrices et non intéressées, sans un sens commun de ce qui est correct et de ce qui ne l'est pas, sans des comportements débarrassés d'ambition, d'avidité, de domination, de supériorité, d'appartenance... il n'y aurait plus eu d'espèce humaine depuis très longtemps.


Cependant, Lucien l'âne mon ami, je t'assure que la canzone est critique vis-à-vis de monde des riches ; elle rêvait d'un autre monde, elle aspire à un autre monde...


C'est bien pour ça que j'ai parlé de myopie... En deux mots, ce qui pose problème, c'est l'unanimisme de l'humanisme ... Cela dit, elle est très bien, cette chanson. Mais j'arrête là, car il nous faut reprendre notre tâche qui consiste, comme tu le sais très bien, à tisser le linceul de ce vieux monde destructeur, dominateur, mercantile, avide et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Il faut un nouvel humanisme maintenant
Car nous sommes les violents
Nous sommes les singes assassins
L'espèce de Caïn

Pleins de nobles motivations, en somme
Mais quel animal est donc l'homme ?
Il détruit et continue à aimer
L'unique terre qu'il peut habiter.

Animal aux instincts troubles
Pris pour des sentiments
Auxquels nous sommes obéissants
Nous, les ombres évanescentes.

Non, ce n'est pas le futur
Ce n'est pas le futur
Le futur dont j'ai rêvé
Quand j'avais un futur à rêver

Il faut un nouvel humanisme maintenant
Car nous sommes si dépendants
De nos lieux communs, de nos substances
De nos geôliers
Nous voulons être esclave ou dominer
Mais ça ne fait aucune différence
Par peur de penser et d'être libres
Nous nous soûlons de ridicule gloire
Nous ne voyons même plus l'histoire.

Non, ce n'est pas le futur
Ce n'est pas le futur
Le futur dont j'ai rêvé
Quand j'avais un futur à rêver

Où sont les voyages vers les étoiles
Et la justice sociale
Et les élans vers l'Utopie
Du bien-être intégral
Et les machines à soulager la vie
Que le travail ne devait plus voler ?
Le Soleil de l'Avenir est déjà levé
Et il brûle à faire mal

Non, ce n'est pas le futur
Ce n'est pas le futur
Le futur dont j'ai rêvé
Quand j'avais un futur à rêver
Non, ce n'est pas le futur
Ce n'est pas le futur
Le futur dont j'ai rêvé
Quand j'avais un futur à chanter.