Oh ! Papa … C'est très beau la liberté
Chanson
française – Oh ! Papa... C'est très beau la liberté –
Marco Valdo M.I. – 2014
Oh ! Papa !
Dis-moi, dis-moi, qui sont tous ces gens-là ?
Oh ! mon gars !
N'aie pas peur, ils viennent de là-bas !
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Oh,
Marco Valdo M.I. mon ami, dit Lucien l'âne tout guilleret, regarde
ces papillons qui se poursuivent là devant ta fenêtre, ces ailes
rousses qui se balancent à l'air libre dans le soleil . On dirait
qu'ils font la danse du bonheur...
C'est
le printemps, Lucien l'âne mon ami. Enfin, celui de la nature...
Mais il y a aussi eu des printemps artificiels, faits de la main de
l'homme... Mais généralement, ils tournent mal... Pour ceux-là,
l'hiver revient vite sur les ailes du vent du Nord... T'en
souvient-en du printemps de Prague ? Eh bien, la canzone raconte
précisément l'histoire d'un printemps de ce genre et même, en
quelque sorte, de tout printemps généralement quelconque de ce
genre, de tout printemps artificiel... Bref, de gens, quelque part,
n'importe où, qui voudraient bien sur leur terre d'un petit coin de
paradis. Oh, ils n'ont pas de grandes ambitions... Ce sont des gens,
comme toi et moi, dont l'ambition peut se résumer à quatre vers de
Ferré :
« On
vit, on mange et puis, on meurt
Vous
ne trouvez pas que c'est charmant
Et
que ça suffit à notre bonheur
Et
à tous nos emmerdements... » [[7794]]
Quoi,
quoi ? Ce serait donc une nouvelle chanson que tu viens de
faire...
Exactement.
Elle parle ou plutôt, ils parlent : la chanson et un garçon,
qui est lui à l'intérieur du monde que décrit la chanson. Ou
plutôt encore, à la relire, c'est une sorte de double monologue...
Le garçon angoissé et son père... Mais ceci dit, ce pourrait tout
autant être une fille... Disons, un enfant... Mais il a déjà l'âge
de raison, qui est l'âge de raisonner. Bref, je te laisse te démêler
ces formes de discours au monde. Quant au fond, c'est un peu la
chanson des envahis ou des secourus, un peu, beaucoup contre leur
gré. On pourrait être en Pologne ou n'importe où ailleurs... On
s'éveille un matin et ils sont là. La liberté qu'on croyait
apprivoiser s'est envolée ; c'est l'effet de l'effroi. La
vida es sueño...
Mais,
dis-moi, dis-moi, comment t'est venue la chanson elle-même ?
Là,
c'est une autre histoire. Mais puisque tu le demandes, voici. Tu suis
sans doute comme je le fais, les événements de Sébastopol et
autres lieux d'Ukraine et donc, mêlant un peu tout ce qui flotte
dans l'esprit de la Crimée, de l'Arménie, de la Géorgie, de la
Hongrie, du pays des Sudètes et d'autres lieux d’Europe centrale
et la méditation allant bien au-delà du moment et du continent, je
cherchais un angle d'attaque pour une chanson appropriée. Et comme
souvent, c'est une espèce de scie qui a fait surface et qui est
sortie du coin où elle traînait dans les limbes de ma mémoire.
J'ai dit une scie, mais une scie sympathique que je me verrais bien
un jour introduire dans les CCG, car l'air de rien, elle est assez
décapante pour certaine institution, fondement de l'ordre sociétal.
De cela, nous reparlerons plus tard. Donc, dans ma tête, une scie
entêtante a surgi... Je m'aperçois que je n'ai pas encore dit de
quelle scie il s'agissait... Elle s'intitule « Scandale dans la
famille » et le premier interprète en français était Sacha
Distel... [http://www.youtube.com/watch?v=hIEAfy9YGrU].
C'est d'elle que vient le « Oh, papa ... » et un peu
(mais pas tout-à-fait, je l'avoue), la structure de la chanson. Le
contenu, c'est tout autre chose. Le contenu, c'est plutôt un épisode
de la Guerre de Cent Mille Ans, cette guerre que les riches et les
puissants font aux pauvres afin de maintenir, d'étendre, de
renforcer leur domination, leur pouvoir, leurs privilèges, leurs
richesses...
Je
l'imagine volontiers ; c'est comme si je la voyais cette
histoire, comme si j'étais là près des deux interlocuteurs dans
cette ville d'Europe ou d'Asie ou d’Afrique ou d'Amérique ou
d'Océanie... attendant avec eux l'arrivée des soldats venus de
« là-bas ». Une raison supplémentaire pour tisser et
tisser encore le linceul de ce vieux monde illibertaire, soldatesque,
impérialiste, hyperréaliste et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Oh
! Papa !
Dis-moi,
dis-moi, qui sont tous ces gens-là ?
Oh
! mon gars !
N'aie
pas peur, ils viennent de là-bas !
Dans
une jolie ville d'Europe ou d'Asie
On
vivait tranquillement notre vie
On
tirait le bon diable par la queue
Depuis
longtemps déjà, on rêvait de vivre mieux
Un
jour, on trouva le régime qu'on voulait
On
dit au pays frère, on veut s'émanciper
Il
a répondu : Mes amis, il n'en est pas question
Sans
protection, la liberté, ce n'est pas bon.
Oh
! Papa !
Dis-moi,
dis-moi, qui sont ces gens-là ?
Oh
! Papa !
J'ai
très peur, ce sont des soldats
En
Ukraine, en Crimée, ou bien n'importe où
Là-bas
aujourd'hui ou demain chez nous
À
voir tous ces soldats, on ne respire plus
On
dit au pays-frère, nous on n'en peut plus
Pour
vivre, il nous faut du grand air
Hélas
mes pauvres amis, le monde est fait comme ça
Tous
les hommes sont frères,
Mais
la liberté en liberté, ça ne va pas.
Pour
la défendre, il faut des militaires.
Oh
! Papa !
Dis-moi,
dis-moi, qui sont ces gens-là ?
Oh
! Papa !
J'ai
très peur, ce sont des soldats
À
bout de patience, on s'en fut écœurés
Raconter
au monde entier toute la vérité
Le
monde a souri, puis il a dit : il faut tout oublier
La
vie est un rêve ; c'est très beau la liberté.
Oh
! Papa !
Dis-moi,
dis-moi, qui sont ces gens-là ?
Hier
soir, ils n'y étaient pas
Ce
matin, ils sont là.
Oh
! Papa !
J'ai
très peur, ce sont des soldats