vendredi 8 août 2014

La marche à suivre

La marche à suivre

Chanson française – La marche à suivre – C. Aloïsio - JC Watrin - 1978







Jean-Claude Watrin


L'auteur compositeur et interprète belge Jean-Claude Watrin est né (1951) et réside à Saint-Mard, petit village gaumais de la province du Luxembourg (quelque part en Wallonie).

Il a sillonné les routes de Gaume et de Belgique avec ses amis musiciens pour interpréter ses propres textes ainsi que ceux de ses amis Claude Raucy, Joseph Collignon

En 1977, il participe au Festival du Temps des Cerises à Floreffe. En 1978, il participe à l'album collectif
Survivre à Couvin (contribution de plusieurs chanteurs à la lutte contre le barrage de l'Eau Noire). Son 1er album Chansons pour la Gaume paraît la même année. Il y interprète, en patois gaumais ou en français, des chansons de révolte (La marche à suivre, El Mimile et les èlections, Prenez le chemin des bois, Tchantans, tchantans, Chant de revendication) ou dépeignant la Gaume et ses habitants (La maîtresse dè Dampicou, El piquet, Tango de Champenois).

Suivent les albums
L'ouvrier du chapeau (80) avec La mauvaise étiquette, adaptation d'un titre de Brassens, Marie-Hélène (81), Hôtel (85), Rendez-vous (89) et Le chemin des bois.

On m'a signalé et j'ai promis de faire suivre... Alors, voilà, je fais ce que j'ai dit...

Évidemment, Lucien l'âne mon ami, je sais bien que tu es du genre « Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis » et je sais comme toi que ce n'est pas le cas de tout le monde... Loin de là... Moi, par exemple, je promets mille choses et je n'en tiens que très peu... Mais ce n'est pas de la mauvaise volonté, je ne suis qu'un homme moi, je fais ce que je peux... et comme je ne veux mécontenter personne... Je mécontente presque tout le monde... cela dit, qui est cet « on » qui t'a envoyé cette chanson ? Ce serait bien de le faire connaître...

D'accord, j'ai eu tort... Voici le message que j'ai reçu :
« Etes-vous intéressé par des chansons rares de lutte, de contestation, de résistance, de dénonciation... même si pas explicitement contre la ou les guerres?
Je vous livre celle-ci, déjà, en apéro: Jean-Claude Watrin « La marche à suivre ».http://www.bide-et-musique.com/song/.html.

Bonne audition.
Merci.
Jacques. »




Dès lors voilà, un nouveau chanteur en langue française... je dis ça, car il n'est pas Français, il est Wallon et plus encore, il est Gaumais. Une drôle de bande, les Gaumais... Des têtes dures comme des pavés... Cela dit, un brave zig, quand même. Enfin, vous lirez sa biographie. Il s'appelle Jean-Claude Watrin ; il a été prof, il a fait d'autres choses, il n'a plus rien fait, il a chanté, il a arrêté de chanter, il a recommencé... Toute une vie... Enfin, tu liras sa biographie. Je suis à l'aise pour dire tout ça, car il ne me connais pas.

Lucien l'âne mon ami, c'est à moi cette fois de te demander... Et la chanson dans tout ça ?

Certes, certes, j'y viens de ce pas. Pour faire court, il suffira de lire la chanson et éventuellement, de l'écouter (c'est mieux pour l'interprète) pour en apprécier la qualité... il s'agit d'une chanson sur le travail, d'une chanson contre le travail... Bref, une chanson qui se place dans le droit fil des chansons contre la guerre... Contre la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin de multiplier leurs bénéfices, d'étendre leur domination, de renforcer l'exploitation, de faire croître leurs richesses... Mais reprenons, veux-tu, car il y faut y mettre la main chaque jour, notre tâche et tissons, tels les Canuts, le linceul de ce vieux monde oppressant, oppresseur, tuant, tueur, exploitant, exploiteur et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Si tu as dix-sept ans
Et qu't'as besoin d'argent
Pendant à peine trois mois
J'ai travaillé dur à
L'usine Levi's d'Arlon
Fabrique à pantalons

Du matin jusque au soir
C'est toujours le même geste
Et si tu manifestes
Gare au licenciement
Du matin jusque au soir
Dans le bruit des machines
Tu dois courber l'échine
Sans faire de sentiment


A l'heure de la sonnette
Il est sept heures quarante
Les poches et les braguettes
Sont déjà en attente
Si tu ouvres la bouche
Pour parler du beau temps
Une contredame débouche
Avec ses arguments

Du matin jusque au soir
C'est toujours le même geste
Et si tu manifestes
Gare au licenciement
Du matin jusque au soir
Dans le bruit des machines
Tu dois courber l'échine
Sans faire de sentiment


On t'met un peu d'Clo-Clo
Du Sheila, du Ringo
Pour faire passer l'idée
Que l'travail n'est pas gai
Si tu demandes du Brel
On t'traite d'intellectuelle
On te r'met du musette
Du brouillard plein la tête

Du matin jusque au soir
C'est toujours le même geste
Et si tu manifestes
Gare au licenciement
Du matin jusque au soir
Dans le bruit des machines
Tu dois courber l'échine
Sans faire de sentiment

A dix heures c'est la pose
Alors tu te reposes
Le temps d'une cigarette
Dix heures à dix heures sept
Et puis ça recommence
Faut tenir la cadence
Les sermons du patron
Poussent à la production

Du matin jusque au soir
C'est toujours le même geste
Et si tu manifestes
Gare au licenciement
Du matin jusque au soir
Dans le bruit des machines
Tu dois courber l'échine
Sans faire de sentiment

Midi c'est l'heure du pain
Du fromage dans la flûte
Et dans dix-sept minutes
Tu reprends le turbin
Juste le temps tu as
D'te priver d'une tartine
Pour tirer deux trois fois
Sur l'mégot d'la copine

Du matin jusque au soir
C'est toujours le même geste
Et si tu manifestes
Gare au licenciement
Du matin jusque au soir
Dans le bruit des machines
Tu dois courber l'échine
Sans faire de sentiment

Si tu veux faire pipi
On t'suit chrono en main
Trois minutes le matin
Et trois l'après-midi
Si tu tombes dans les pommes
Comme moi un beau jour
T'as vingt minutes de bonnes
Pour te remettre au jour

Du matin jusque au soir
C'est toujours le même geste
Et si tu manifestes
Gare au licenciement
Du matin jusque au soir
Dans le bruit des machines
Tu dois courber l'échine
Sans faire de sentiment


Deux heures trente c'est la pose
Alors tu te reposes
Le temps d'une cigarette
Jusque à deux heures trente sept
Et puis ça recommence
Pour la dernière fois
Quatre heure vingt ça sera
L'heure de la délivrance

Du matin jusque au soir
C'est toujours le même geste
Et si tu manifestes
Gare au licenciement
Du matin jusque au soir
Dans le bruit des machines
Tu dois courber l'échine
Sans faire de sentiment


Puis tu t'mets à penser
A tous ces ouvriers
Qui au bout d'la journée
Parlent de se révolter
Plus d'patron plus d'cadences
Plus d'travail à la chaîne
Il faut rompre le silence
Et tous briser nos chaînes