vendredi 6 juin 2014

EN PRISON QUI DEMANDE PAIN ET TRAVAIL

EN PRISON QUI DEMANDE PAIN ET TRAVAIL

Version française – EN PRISON QUI DEMANDE PAIN ET TRAVAIL – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson lucanienne (Italien) – ‘N galera chi pane e lavoro – Rocco Scotellaro – 1951
Dans la section “Canti popolari” du recueil “Tutte le poesie (1940-1953)”, Milano, Oscar Mondadori, 2004.
Texte tiré de Rabatana, bagatelle e cammei tricaricesi.

Rocco Scotellaro






Juste un rappel, dit Lucien l'âne : 

"Noi, non siami cristiani, siamo somari...", disaient les paysans de Lucanie tout comme leurs frères du monde entier.


Exactement, dit Marco Valdo M.I. et nous aussi... Et ce pendant, en effet, nous, on ne lui a rien fait à ce Christ et de plus, on n'a pas l'intention de lui faire quoi que ce soit à ce gars-là.


Surtout qu'il est mort depuis si longtemps... Alors tissons le suaire de ce monde prosélytique, chrétien, apostolique et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Que lui avons-nous fait à votre Christ
Qui veut nous tuer,
Qui veut nous brûler ?
Nous ne lui avons fait rien à votre Christ :
On ne doit tuer personne,
On ne doit brûler personne !



LE DOUX PAYS

LE DOUX PAYS

Version française – LA DOUCE NATION – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson italienne - Il dolce Paese - Sergio Endrigo – 1968




Les deux maròs (avec le béret, à droite )
 ont effectivement tiré et ont effectivement tué
deux pêcheurs indiens 


Je propose cette chanson, toutefois prudemment comme Extra, parce que je trouve que ses strophes et sa marche musicale de fanfare de village un peu débile, avec mandolines et tubas, est le meilleur commentaire de cette journée grondante de rhétorique patriotarde (En Italie, le 2 juin est dite « fête de la république » et jour de la parade militaire nationale) à laquelle on a immanquablement ajouté l'embrassade à « nos » deux « maròs » (fusiliers marins ou commandos de marine italiens) emprisonnés en Inde depuis plus de deux ans, qui justement aujourd'hui ont pensé à bien élever la voix en professant leur innocence et en affirmant avoir seulement obéi aux ordres…
Eh bien, sur cet événement embrouillé, le meilleur commentaire est sûrement la première strophe de cette chanson d'Endrigo. Et en effet, cette histoire des deux maròs est « une affaire gonflée, tuméfiée, une des plus absurdes « narrations toxiques » des derniers temps, dans laquelle les fascistes et les escrocs, les droites politiques et médiatiques de cette douce nation se sont employés à semer des mensonges et irriguer le champ avec l'habituel mélange de victimisme national, de provincialisme arrogant et de lieux communs racistes ». La citation est tirée du livre « Les deux Maròs. Tout ce qu'on ne vous a pas dit », écrit par le correspondant international Matteo Miavaldi, dont on trouve de vastes extraits et la synthèse, par exemple, sur Giap della Wu Ming Foundation.


Post-scriptum :

Et si vous n'avez pas envie de lire le livre ou les longs extraits sur Internet, je vais synthétiser :

- les deux maròs italiens n'étaient pas engagés dans une mission internationale et même pas pour la défense d'intérêts stratégiques nationaux ; ils étaient en mission de protection d'intérêts privés ;
- l'Italie participe à des missions internationales antipiraterie et le fait avec ses navires de guerre ;
- la loi, fut voulue par La Russa (ministre de la défense, fasciste notoire) et votée à très large majorité (gouvernement Berlusconi), introduisait une possibilité qui existe dans le système de très peu de pays, d'avoir des groupes de protection sur les bateaux commerciaux et, comme cette loi ne prévoyait pas la possibilité de recourir à des mercenaires, les mercenaires sont devenus les fusiliers de Marine, prêtés par l'État aux armateurs privés qui en oit demandés et payés par l'État presque 500 Euro par jour de navigation ;
Les deux maròs étaient donc là pour l'argent et avec l'aval des autorités militaires et du gouvernement italiens ; c'étaient, pour ainsi dire, des mercenaires au service de privés mais payés par l'État, et non des soldats au service de la Nation ;
Les deux maròs ont effectivement tiré et ont effectivement tué deux pêcheurs indiens ;
Le bateau sur lequel les deux maròs étaient embarqués, au moment de l'incident, ne se trouvait pas dans les eaux internationales (et dès lors sur le territoire indien).

Ceci dit, il s'agit d'un double homicide né d'une erreur d'évaluation, de deux sots qui se sont laissés éblouir par quelques milliers d'euros « faciles », par des politiciens d'abord incompétents et ensuite irresponsables qui ont posé toutes les prémisses pour créer un cas de deux « démocraties », l'italienne et l'indienne, infectées par leur inefficience, le nationalisme et le populisme…

Et quant à ces deux pêcheurs indiens, les vraies victimes dont personne ne parle jamais, eux c'est sûr, ne pourront jamais plus rentrer chez eux. Au soussigné il plairait que les deux maròs rentrassent en Italie… mais seulement à condition que ce jour-là, ils aillent vite casser la gueule à La Russa et à la racaille comme lui qui les ont mis dans le pétrin si bêtement.
Et ensuite direct en prison au moins pour un temps (car jusqu'à présent ils n'ont pas du tout assumé), et sans manger. Autre chose que des héros !

Bernart Bartleby - 2/6/2014 - 21:56




Je suis né dans une douce nation
Où qui casse ne paye pas les verres
Où qui crie le plus fort a raison
Où il y a le soleil et la mer

Nous sommes nés dans une douce nation
De gens aimables où on chante toujours
Où on parle seulement d'amour
Tellement qu'on a perdu la passion

L'amour y est seulement un prétexte
Avec des rimes de cœur et douleur
Pour vivre à toute allure et oublier au plus vite
Les soucis et les problèmes de l'heure

Dans cette douce et charmante nation

L'amour y est seulement un prétexte
Avec des rimes de cœur et douleur
Pour vivre à toute allure et oublier au plus vite
Les soucis et les problèmes de l'heure

Dans cette douce et charmante nation
Vivent les plus anciennes gens du monde
Et avec deux sous de pain et d'espérance
Boivent un verre et avancent