MONSIEUR
LE PRÉSIDENT
(MOI,
JE NE VEUX PAS TRAVAILLER)
Version française – MONSIEUR LE PRÉSIDENT (MOI, JE NE VEUX PAS TRAVAILLER) – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson
italienne
– Presidente
(io non voglio lavorare) – Mercanti
di Storie – 2011
Comme
tu peux le supposer en lisant le titre et ce qu’il dit entre
parenthèses, Lucien l’âne mon ami, c’est la chanson d’un gars
qui ne veut plus travailler et qui s’adresse au président pour le
lui signifier. C’est une sorte de déserteur, mais du champ de
bataille qu’est le travail. Pour ce faire, comme dans la chanson de
Vian, le protagoniste écrit une lettre au Président – ici, de
l’Italie, mais ce pourrait être de n’importe quel pays et il
pourrait s’agir de n’importe quel chef d’État, quel que soit
son titre : Président, Roi ou Reine, Empereur ou Impératrice,
Rais, Ras, Secrétaire Général, Prince ou Grand-Duc, Duce,
Conducator, Caudillo et autres Chefs.
Si
je t’entends bien, Marco Valdo M.I. mon ami, il s’agit là d’une
chanson inspirée de la chanson Le
Déserteur, mais transposée ailleurs et dans la Guerre
de Cent Mille Ans où les riches et les puissants
imposent par la force le travail aux pauvres, afin d’en tirer les
plus amples profits et bénéfices.
C’est
bien ça, Lucien l’âne mon ami. C’est une chanson qui mêle une
série de thèmes chers à Boris Vian et Henri Salvador et à des tas
d’autres également, mais si je cite ces deux noms, c’est que la
chanson est nettement inspirée du Déserteur de Boris Vian et
d’Henri
Salvador qui
interpréta si bien des
chansons contre le travail, notamment
« Je
peux pas travailler », de
Boris Vian également
et « Le
Travail, c’est la Santé ! » .
Je raconte ça, car la version française que je présente a rétabli
plus nettement cette
filiation, notamment par son interpellation récurrente
« Monsieur le Président », là
où la
chanson italienne dit simplement « Presidente » et
l’assortit d’une autre titre : roi, empereur, d’où ma
précédente énumération.
Si
je comprends bien, dit Lucien l’âne, le gars dit tout haut ce que
beaucoup pensent tout bas et fait écho à cette allergie au travail
qui touche nombre d’entre les humains, surtout quand il s’agit
d’un travail mercenaire, d’une activité répétitive sans grand
intérêt et même, sans intérêt du tout, comme c’est le cas pour
la plupart des « jobs » la plupart du temps, le tout
généralement enrobé dans la maxime aussi libérale, imbécile
qu’inquiétante qui dit que « Le Travail rend libre » –
en langue originale : « Arbeit
macht frei ». Mais voyons donc cette chanson et
puis, reprenons notre tâche libre et volontaire et tissons le
linceul de ce vieux monde zélé, travailleur, actif, créatif et
cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Monsieur
le Président,
Je vous fais cette lettre
Une chansonnette, peut-être
Pour vous dire simplement
Que j’ai décidé
Que le moment est venu de parler.
Monsieur le Président,
Je ne veux plus pourrir,
Je vous fais cette lettre
Une chansonnette, peut-être
Pour vous dire simplement
Que j’ai décidé
Que le moment est venu de parler.
Monsieur le Président,
Je ne veux plus pourrir,
Je
ne veux plus obtempérer,
Je ne veux plus travailler,
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
Dans les bras de femmes aimées
Je ne veux plus travailler,
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
Dans les bras de femmes aimées
Monsieur
le Président,
Messieurs de l’opposition,
Je vous chante ma chanson
Pour vous dire à présent :
Il faut que vous sachiez
Que j’ai perdu ma mère.
Dans la guerre du travail, mon père
Un jour s’en est allé.
Larmes et départs affligés
J’en ai déjà tellement vécus
Que vraiment, je n’en veux plus.
Messieurs de l’opposition,
Je vous chante ma chanson
Pour vous dire à présent :
Il faut que vous sachiez
Que j’ai perdu ma mère.
Dans la guerre du travail, mon père
Un jour s’en est allé.
Larmes et départs affligés
J’en ai déjà tellement vécus
Que vraiment, je n’en veux plus.
Je
ne veux plus obtempérer
Je ne veux plus travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Je ne veux plus travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Monsieur
le Président
Cette chanson-missive
Est une bombe en même temps
Car il faut que je vous dise
Le vôtre et le mien
Cette chanson-missive
Est une bombe en même temps
Car il faut que je vous dise
Le vôtre et le mien
Est
un pays plein
De mondaines, d’incompétents,
De funambules arrivistes
Indifférents, un peu fascistes
Moi, je veux un pays entier
Où on ne doit pas travailler
Pour juste consommer et crever.
De mondaines, d’incompétents,
De funambules arrivistes
Indifférents, un peu fascistes
Moi, je veux un pays entier
Où on ne doit pas travailler
Pour juste consommer et crever.
Je
ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
Dans les bras de femmes aimées
Je ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
Dans les bras de femmes aimées
Je ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Monsieur
le Président, cher ami,
J’en termine ici,
Salut et fraternité !
Et mes respects à votre moitié,
J’en termine ici,
Salut et fraternité !
Et mes respects à votre moitié,
Celle
qui est la plus chère
Et
majeure, j’espère.
Je
ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Je ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Je ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et
si on veut me tuer,
Avec
une femme aimée,
On
pourra me trouver.