L’indépendance
catalane
vue d’une réserve indienne de Wallonie
LE
SAC D’ANVERS PAR LES ESPAGNOLS
1576
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Dans
cette affaire de l’indépendantisme catalan vue de la réserve
indienne de Wallonie, l’analyse qu’on peut en faire en l’état
(de siège) actuel est la suivante :
Posons
certains jalons historiques :
Les
Catalans ont été conquis et colonisés par la
Castille (qui comme dit justement Boby Lapointe, n’est pas
l’Aragon),
comme d’autres régions et peuples en Ibérie et de par le monde.
Comme
d’autres régions et peuples, les Catalans entendent bien se
libérer de l’occupant et en ça, ils ont raison.
On se
souvient encore ici du passage des Espagnols dans nos régions :
massacres, guerres, bûchers, répressions et ruines. Certes, il a
fallu du temps pour s’en débarrasser, c’était au XVIIième
siècle, mais on ne l’a pas oublié.
Ce
fut également le cas de très nombreux peuples et régions dans le
monde, où les victimes se comptèrent par millions.
Actuellement
se pose la question des possessions « espagnoles » sur le
territoire de l’Ibérie. Leur destin est sans doute similaire ;
elles vont de plus en plus s’autonomiser jusqu’à l’indépendance
et l’égalité entre toutes régions.
Récemment,
le gouvernement espagnol (c’était déjà le sinistre barbeau
actuel) a réduit les avancées autonomes de la Catalogne. C’était
une erreur ; il persiste, c’est une faute.
Pour
les derniers événements, contrairement à certaines analyses, pour
les indépendantistes catalans – qui jouent leur indépendance bien
au-delà de l’actualité, qu’ils en soient conscients ou non –
c’est déjà une réussite.
Les
Catalans ont réussi à sortir la question catalane du réduit
espagnol et à ouvrir des voies d’avenir, même et surtout, si on
les met en prison. La répression est le meilleur renfort que peut
avoir le goût de l’indépendance dans le cœur et la détermination
des gens de Catalogne.
La
volonté d’indépendance des Catalans (et non des Espagnols qui
vivent en Catalogne, dont la situation est assimilable à celle des
colons) est à présent connue du monde entier et il est évident que
la répression madrilène, nationaliste et franquiste, a montré son
vrai visage.
Pour
les Catalans, le reste n’est plus qu’une question de temps.
Cela
dit, rien ne nécessite un État national pour que vivent en
coopération, solidarité et amitié le mineur asturien, le paysan
andalou, l’ouvrier basque, l’intellectuel catalan, l’employé
madrilène, etc. Ça s’était déjà produit, c’était la
République espagnole.
Dans
les faits, les régions s’en tirent généralement mieux
lorsqu’elles peuvent contrôler leur développement en Espagne
comme ailleurs.
Quant
à cet argument de la « crise économique et sociale »,
il a toujours été un moyen pour mépriser et faire mépriser les
revendications autonomistes, avec sous-bassement libertaire, des
populations. Les camarillas, les castes en place n’aiment pas
perdre leurs privilèges.
S’il
y a crise (quelle crise ? Selon les sirènes des puissants, on
vit dans une crise éternelle et on connaît l’origine de cet état
endémique de nos sociétés, qui est juste le résultat de la Guerre
de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font
aux pauvres pour assurer leur domination, protéger leurs privilèges,
accroître leurs richesses) économique et sociale en Espagne, on ne
saurait l’imputer aux dirigeants récents de la Catalogne.
L’effondrement espagnol est dû au retard catastrophique de la
Grande Espagne (traduisez : l’Espagne aux mains des Grands
d’Espagne et de leurs affidés – ceux qui ont capté le pouvoir
central à Madrid et veulent à tout prix le maintenir et le
conserver), qui a vécu en vieille douairière et continue à le
faire en consumant les rentes qu’elle tire des possessions –
celles qui lui restent encore.
Maintenant,
comme on habite tous le territoire du continent européen, la
meilleure voie pour nous tous est la fin des États cacochymes qui
craquent de partout et la mise en place d’une véritable Europe
plus décentralisée, plus régionalisée et plus fédérale.
Là
aussi, ce n’est plus qu’une question de temps.
Pour
ce qui est de la réserve indienne de Wallonie, nous on ferait bien
comme les Catalans.
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane