jeudi 9 septembre 2021

LE DROIT DE…

 

LE DROIT DE…

Version française – LE DROIT DE… – Marco Valdo M.I. – 2021

Chanson allemande – BefugnisAchNee, Lieber Doch Nicht – ante 2006



  LUCIEN ET LE PHILOSOPHE

Mosaïque byzantine – Ve S.




Dialogue maïeutique



Oh, dit Lucien l’âne, ça ne fait pas beaucoup de renseignements à propos de ce groupe.


Certes, dit Marco Valdo M.I., d’autant que le site qu’il semblait avoir a disparu. Mais, la chose est fréquente, les groupes sont des choses transitoires. Certains durent plus longtemps, mais ce sont des exceptions. Cela dit, c’était assez prévisible en raison même de la dérision qui brillait de tous ses feux dans le nom de ce groupe. Ce « Ach nee, lieber doch nicht », que je rendrais en français par : « Ah non, j’aimerais mieux pas ».


Dérision, ironie, j’imagine tout cela, dit Lucien l’âne et ça me rappelle quelque chose ou quelqu’un, je ne sais plus trop.


Tu as raison, Lucien l’âne mon ami, c’est manifestement une allusion à la nouvelle d’Herman Melville et à son personnage de Bartleby, qui répondait à toute sollicitation par « I would prefer not to », traduite diversement en français par « je ne préférerais pas », « je préférerais ne pas », « j’aimerais mieux pas » ou encore « j’aimerais autant pas ».


Ah oui, c’est bien lui, c’est bien à Bartleby que je pensais, dit Lucien l’âne. Un étrange personnage, celui-là. Mais quand même, dis-moi quelque chose de la chanson.


La première chose, répond Marco Valdo M.I., que je te dirai, c’est à propos de ma version française. Elle a ceci de particulier que pour donner la sensation de la version allemande, j’en ai fait une version « brute », à la limite d’une traduction littérale. Ainsi, elle a quelque chose de rugueux. Ce qui, dans le fond, correspond assez bien à son contenu, que je te laisse découvrir. Cela dit, elle se situe dans la tonalité et la ligne de ce groupe ; tout comme dans AnklageACCUSATION, elle porte la voix d’un individu face à la société et c’est une voix ferme, une voix forte, celle de quelqu’un qui n’entend pas laisser étouffer sa voix, qui n’accepte pas de se laisser contraindre sans se faire entendre. Celui-là qui parle ou qui crie pose d’ailleurs la question essentielle que chacun devrait poser au monde dans lequel il vit et aux gens qui entendent le dominer. De quel droit ? Qui donne le droit ? Qui prend le droit ? Qui crée le droit ? Comment le droit se crée-t-il ?, me paraît la meilleure formulation et d’ailleurs, la question essentielle. Autre chose est d’y répondre. On ne saurait éluder le droit, il est ou en tout cas, il agit comme une loi naturelle de la société, il lui donne une ossature et une autonomie qui se régule. Pour tout dire, je rappellerais volontiers que la baleine vit dans la mer et que l’humain vit en société dans la nature et qu’il faut chercher dans ces coins-là – un peu comme Spinoza et sa nature, un peu comme Lucien et son aréopage de philosophes sans dieux, un peu comme Albert Camus, un peu également comme Carlo Levi.


Marco Valdo M.I. mon ami, arrête-toi là, c’est bien suffisant, il nous faut conclure ici. Je te rappelle qu’on n’est pas pour faire de la philosophie, même s’il apparaît que je devrais y avoir quelques Lumières. À aller dans cette direction, nous marcherions vers l’infini devisant sans relâche de ce vieux monde idiot, brutal, absurde, aride, avide, arrogant, affameur, assassin et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Qui vous donne le droit de traîner les gens devant les tribunaux ?

Qui vous donne le droit de me prendre ma liberté ?

Qui vous donne le droit de faire les poches aux citoyens ?

Qui vous donne le droit de paralyser ma propre volonté ?


Ceci est aussi mon pays, c’est aussi mon pays…


Qui vous donne le droit d’emmener des soldats à la guerre ?

Qui vous donne le droit de me forcer à faire quoi que ce soit ?

Qui vous donne le droit de ne ressentir aucun scrupule ?

Qui vous donne le droit de tuer des gens régulièrement ?


Ceci est aussi mon pays, c’est aussi mon pays…


Qui vous donne le droit de faire passer les lois avant les gens ?

Qui vous donne le droit de tracer des frontières ?

Qui vous donne le droit de prendre des décisions pour d’autres personnes ?

Oui, qui vous a donné à vous en personne tous ces droits de merde ?


Ceci est aussi mon pays, c’est aussi mon pays…