mardi 2 août 2016

TOUTES LES ARMES CONTRE HITLER

TOUTES LES ARMES CONTRE HITLER

Version française – TOUTES LES ARMES CONTRE HITLER – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson allemande – Alle Waffen gegen HitlerErnst Busch – 1941



Contre la Guerre


Weinert – Tucholsky – Brecht - Eisler




L’appel « Toutes les armes contre Hitler ! » fut écrit par le militant communiste allemand Erich Bernhard Gustav Weinert. Combattant dans les Brigades Internationales pendant la guerre d’Espagne, Weinert se réfugia ensuite en Union soviétique où, après l’agression nazie, il devînt l’initiateur et un représentant de premier plan du « Nationalkomitee Freies Deutschland » (NKFD), le Comité National pour une Allemagne Libre, une des principales organisations anti-nazies allemandes à l’œuvre pas seulement à l’étranger mais aussi en Allemagne.

Malheureusement encore souvent on
croit généralement que le « Widerstand », la Résistance allemande au nazisme, a été un phénomène marginal, soit en raison du consentement populaire dont Hitler jouissait, soit de l’impitoyable et efficace machine de répression de l’opposition intérieure
Ce ne fut pas vraiment ainsi, et le démontrent les histoires de Sophie Scholl, des Weiße Rose, de l’Edelweißpiraten, des Swings Kinder, Otto et d’Elise Hampel…

Réunion du NKFD (Comité national pour la libération de l’Allemagne) Assis à la gauche du général Walther Kurt von Seydlitz-Kurzbach (acteur de la bataille et de la défaite allemande de Stalingrad, condamné à mort par le Troisème Reich), se trouve le communiste Erich Weinert, auteur de cette chanson.

Il faut ajouter que les plus implacables ennemis d’Hitler se trouvaient parmi ses subordonnés, certains à ses côtés. Beaucoup d’officiers de haut rang du Wehrmacht avait pressenti très vite l’immense tragédie dans laquelle Hitler allait précipiter l’Allemagne et l’Europe et s’activèrent depuis 1938 pour chercher à renverser le national-socialisme. Des hommes comme le brigadier général Hans Oster, l’amiral Wilhelm Canaris, le chef d’État-major de l’Armée Ludwig Beck, le feld-maréchal Erwin von Witzleben travaillèrent sérieusement à organiser un coup d’État qui aurait pu conjurer la guerre mondiale ; ils furent trahis par l’indécision de nombre de leurs pairs, mais aussi par l’« apaisement » des Anglais et des Français qui n’avaient rien compris aux visées de Hitler et qui trop longtemps s’illusionnèrent de pouvoir le calmer et contrôler avec quelque « brimborion »…
Le front de l’opposition parmi les rangs militaires s’élargit ensuite énormément après le début des l’opération « Barbarossa ». Des militaires de carrière comme le colonel Henning von Tresckow comprirent immédiatement le danger de l’ouverture d’un second front et en outre, furent dégoûtés des massacres menés par les SS et les Einsatzgruppen en Pologne et en Union soviétique, se convainquant définitivement qu’Hitler n’était rien d’autre qu’un « chien furieux » à abattre sans retard. Tresckow, avec le colonel Claus Schenk von Stauffenberg, fut l’inventeur de l’« Opération Valchiria », le plan pour tuer Hitler qui malheureusement échoua en juillet 1944 : von Stauffenberg fut fusillé, Tresckow se fit sauter avec une grenade, mais Hitler ordonna que son corps soit brûlé dans le four crématoire du camp de concentration de Sachsenhausen, où il fit expédier aussi tous les membres de sa famille.


Après la défaite allemande à Stalingrad, beaucoup d’officiers prisonniers adhérèrent au NKFD. Des militaires aristocrates, comme le général Walther von Seydlitz-Kurzbach, et des conservateurs, comme le feld-maréchal Friedrich Paulus, s’assirent aux côtés de militants communistes – comme Erich Weinert – et mirent au point des plans de propagande pour augmenter les désertions dans le camp allemand et, même, ils offrirent aux Soviétiques – qui refusèrent – d’organiser et d’entraîner quelques milliers de soldats allemands prisonniers pour les joindre à l’Armée Rouge. Beaucoup de membres du NKFD combattirent avec des unités de résistants le long des frontières allemandes, d’autres – les soi-disant « troupes de Seydlitz » – furent effectivement infiltrés en Allemagne et presque tous connurent une fin terrible des mains de leurs compatriotes.


« L’assassinat doit être tenté à tout prix. Même si
elle ne devait pas réussir, il faut faire une tentative de prendre le pouvoir à Berlin. Ce qui importe maintenant ce n’est pas tant l’objectif pratique du coup d’État, que de montrer au monde et à l’histoire que les hommes de la résistance furent assez courageux pour entreprendre le pas décisif. En comparaison à cet objectif, rien d’autre n’est important. » (Major-Général Henning von Tresckow)




Grondent par le monde,
Leurs cris autoritaires.
Sur leurs traces, le feu et les décès abondent.
Leurs hordes amènent l’esclavage et encore
Les gibets, la destruction et la mort.

Par la tromperie, par l’escroquerie,
Par l’assassinat, par les tueries,
Ils ont déshonoré l’Allemagne à la face du monde.
Ils ont volé et ont pillé tous les biens,
Et ont chassé des millions de gens.

Peuples du monde,
Prenez les armes,
Écrasez l’engeance fasciste.
Vous soldats allemands,
Libérez votre pays, en étouffant
Cette folie furieuse, qui répand le sang.

Frappez à mort les chiens qui vous ont précipités dans cette guerre
Et les peuples seront heureux et libres.

Retourne ton fusil
Soldat trompé, mon ami.
Des criminels règnent sur notre pays.
Suivre ces führers est de la haute trahison,
Insensée est la mort sur la berge de la Volga.

Viens de ce côté,
Pas ennemi des ouvriers.
Il n’y a pas trahison, quand on veut et on agit,
Pour une Allemagne libre, quand le peuple s’unit,
Et met fin à l’État nazi !

Peuples du monde,
Prenez les armes,
Écrasez la bête immonde.
Vous soldats allemands,
Libérez votre pays, en étouffant
Cette folie furieuse, qui répand le sang.

Frappez à mort les chiens qui vous ont précipités dans cette guerre
Et les peuples seront heureux et libres.