LA BALLADE DU SOLDAT
Version
française – LA BALLADE DU SOLDAT – Marco Valdo M.I. – 2019
d’après
la version italienne
– LA
BALLATA DEL SOLDATO
– Gian
Piero Testa
– 2008
Texte :
Odysseas
Elytis
Musique : Manos Hatzidakis / Hadjidakis
Première interprétation : Giorgos Moutsios
Musique : Manos Hatzidakis / Hadjidakis
Première interprétation : Giorgos Moutsios
Dialogue
Maïeutique
Une
ballade pour un soldat, mon ami Marco Valdo M.I., il doit y en avoir
eu depuis la nuit des temps. Des temps où il y avait des soldats,
bien entendu.
Bien
sûr, Lucien l’âne mon ami, il est en langue française une de ces
ballades qui est fort connue des mélomanes, une ballade sans doute
parmi les plus célèbres, est
celle de L’Histoire
du Soldat de Charles-Ferdinand Ramuz, un écrivain
vaudois et musiquée par Igor Stravinski,
un musicien russe. A priori, on peut toujours l’adjoindre à
celle-ci. Cependant, à bien considérer la chose, on s’aperçoit
que cet opéra-ballet-chanson est la suite de celle-ci
d’Odysseas
Elytis.
Le
soldat de Ramuz rentre chez lui :
« Entre
Denges et Denezy,
Un soldat qui rentre chez lui...
Quinze jours de congé qu'il a,
Marche depuis longtemps déjà.
A marché, a beaucoup marché. »
Un soldat qui rentre chez lui...
Quinze jours de congé qu'il a,
Marche depuis longtemps déjà.
A marché, a beaucoup marché. »
Peut-être
a-t-il, comme le soldat
de Francis Lemarque,
eu de la chance :
« Quand
un soldat revient de guerre, il a
Simplement eu de la veine et puis voilà. »
Simplement eu de la veine et puis voilà. »
Tandis
que celui de la chanson d’Odysseas Elytis n’est pas encore parti
à la guerre et reçoit les conseils de sa belle – des conseils de
prudence, bien évidemment.
Ah,
dit Lucien l’âne, on pourrait presque les mettre bout à bout et
en faire une seule. Elle instruirait les gens.
Bonne
idée, dit Marco Valdo M.I., d’autant qu’en cherchant un peu dans
les Chansons contre la Guerre – en tapant le mot « soldat »
dans la recherche, on en trouve des dizaines d’autres, par
exemple :
celle(s) du soldat
mort,
du soldat
inconnu
ou du soldat
Chveik ou encore du Déserteur.
On pourrait en faire tout un spectacle à vocation hautement
pédagogique, car il est toujours utile dans cette Guerre
de Cent Mille Ans de savoir certaines choses, même si ici, ces derniers temps, on ne
fait plus beaucoup la guerre déguisés en soldats.
Oui,
oui, Marco Valdo M.I. mon ami, mais tel n’est pas notre rôle à
nous qui ne sommes rien, rien de rien que de simples spectateurs des
guerres et qui n’avons de cesse de tisser le linceul de ce vieux
monde carboné, pétrolé, mazouté, militarisé (avant d’être un
jour, si l’on n’y prend garde) atomiqué, atomisé et cacochyme
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
À
l’heure où le brave
S’en
allait la guerre.
Sa
bien-aimée pleura
Et
le supplia comme ça :
– Quand
tu seras là-bas dans la bataille
Mon
aimé, garde bien en tête.
De
te protéger de la furie
Et
de l’épée ennemies.
Il
ne faut pas aller trop devant,
Il
ne faut pas rester à l’arrière :
Le
feu devant, le feu derrière,
Tu
dois rester au mitan.
Seul
celui qui est au milieu sait
Courir
et sauter
Et
chez lui, seul celui-là
Un
beau jour
reviendra.