Chanson
italienne (sur l'air de la Marseillaise) – Inno
dei lavoratori (Canto di guerra) – Pietro
Gori – 1892
Chanson
écrite par
Pietro Gori dans
la prison de San Vittore, à Milan, arrêté pour sa participation
à la manifestation du
Premier mai
pendant lequel, comme il arriva tous les ans dans la décennie
1888-1898, il avait éclaté le énième
affrontement dur entre les
travailleurs et la police.
Vois, Lucien l'âne mon ami, ceci est un
chant de combat, écrit par Pietro Gori sur l'air de la Marseillaise…
en 1892, soit un siècle après la chanson des volontaires de l'Armée
du Rhin, des paysans, des ouvriers - les fameux citoyens - appelés « Aux armes ! » pour
assurer leur autodéfense et créer un avenir de liberté, d'égalité
et de fraternité. Un avenir qui se fait certes encore attendre et
donne toute leur obsédante actualité à ces chansons.
Il
vaut la peine, je le pense bien, de prendre connaissance de ces
chants anciens.
Même si leur langue est celle d'un autre temps et
impose de lire attentivement, avec tout le recul nécessaire, le
texte original. Il s'agit d'apprendre à lire dans sa propre langue
et de se réapproprier ses mots. C'est un effort, peut-être… Mais
quel bénéfice on en tire en finale. Mieux connaître sa langue,
c'est aussi mieux se connaître, mieux penser.
Et
cela entraîne loin du bêtisme bêtifiant des petits et des grands
écrans… C'est aussi une des raisons pour lesquelles il me plaît
de saluer les Chansons contre la Guerre et ceux qui les ont conçues.
Cela dit, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux
monde infantile, gâteux, bêtifiant et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Ô
prolétaires qui vendez bras et pensée
Aux rois tyrans de l'or, prenez
Les armes pour la justice et la vérité.
Aux rois tyrans de l'or, prenez
Les armes pour la justice et la vérité.
Relevez
vos têtes obstinées.
Le vieux monde déjà croule en ruines
Et à l'horizon monte l'aurore
Où l'idée rebelle marche marche
Aux armes les miséreux, l'heure est arrivée ! …
Le vieux monde déjà croule en ruines
Et à l'horizon monte l'aurore
Où l'idée rebelle marche marche
Aux armes les miséreux, l'heure est arrivée ! …
Haut
les cœurs, haut les fronts
Exaltons, célébrons
Exaltons, célébrons
L'égalité
L'humaine fraternité
L'humaine fraternité
Et
la sainte liberté.
Et
la sainte liberté.
Nous avec nos longues sueurs par les plaines et les vallons
Nous fécondons les blonds champs de moisson.
Nous, pour le ventre de messieurs avides
Nous travaillons le ventre vide.
Nous fabriquons leurs palais magnifiques
Et nous avons à peine un grenier, une mansarde.
L’oisiveté des riches aurait joie et aise
Et nous, honte et misère et de tristes cambuses.
Nous avec nos longues sueurs par les plaines et les vallons
Nous fécondons les blonds champs de moisson.
Nous, pour le ventre de messieurs avides
Nous travaillons le ventre vide.
Nous fabriquons leurs palais magnifiques
Et nous avons à peine un grenier, une mansarde.
L’oisiveté des riches aurait joie et aise
Et nous, honte et misère et de tristes cambuses.
Haut
les cœurs, haut les fronts
Exaltons, célébrons
Exaltons, célébrons
L'égalité
L'humaine fraternité
L'humaine fraternité
Et
la sainte liberté.
Et
la sainte liberté.
Messieurs,
elle devient trop amère
Votre coupable boisson et elle nous brûle la bouche.
Le calice est plein, l'heure est solennelle
Et la mesure du chagrin déborde.
Aux armes, aux armes, hérauts inquiétants
Et détruisons cette vorace oppression.
Ô vaillants travailleurs, ô forts bataillons,
Pour la grande rébellion, en avant ! …
Votre coupable boisson et elle nous brûle la bouche.
Le calice est plein, l'heure est solennelle
Et la mesure du chagrin déborde.
Aux armes, aux armes, hérauts inquiétants
Et détruisons cette vorace oppression.
Ô vaillants travailleurs, ô forts bataillons,
Pour la grande rébellion, en avant ! …
Haut les cœurs, haut les fronts
Exaltons, célébrons
L'égalité
L'humaine fraternité
L'humaine fraternité
Et
la sainte liberté.
Et
la sainte liberté.
Si nous fûmes toujours patients et courtois
Face à chacune de vos impitoyables menaces,
Patrons honnêtes, paisibles bourgeois
Avancez et regardons-nous en face.
Il y a tant de temps qu'opprimés, exploités
Tristes, nous ravalâmes les douleurs et les peines
Mais désormais voyez, nous nous sommes comptés ;
Nous sommes forts et nombreux et nous brisons nos chaînes.
Haut les cœurs, haut les fronts
Exaltons, célébrons
L'égalité
L'humaine fraternité
L'humaine fraternité
Et
la sainte liberté.
De
pourpre et d'or vos dames.
Pour vous, nous créâmes par un dur métier
Les vases et les cristaux lumineux de vos dîners
Mais sous le vent glacé de l'hiver,
Pour vous, nous créâmes par un dur métier
Les vases et les cristaux lumineux de vos dîners
Mais sous le vent glacé de l'hiver,
Vont
tristes et mal fagotées, nos femmes.
Martyrs condamnées vives à l'enfer,
Elles tremblent de froid, chaque jour les affame.
Martyrs condamnées vives à l'enfer,
Elles tremblent de froid, chaque jour les affame.
Haut les cœurs, haut les fronts
Exaltons, célébrons
L'égalité
L'humaine fraternité
L'humaine fraternité
Et
la sainte liberté.
Et
la sainte liberté.
Nous
arpentons les océans immenses
En défiant la colère de mille tempêtes
Et nous vous rapportons de lointains rivages
Des bijoux et des étoffes ornées de gemmes
Et entre temps vous par des menaces et des promesses
Vous avez violé et nos sœurs et nos filles
Et nous couards courbant nos échines,
Nous offrons des richesses à qui nous vole la vie.
En défiant la colère de mille tempêtes
Et nous vous rapportons de lointains rivages
Des bijoux et des étoffes ornées de gemmes
Et entre temps vous par des menaces et des promesses
Vous avez violé et nos sœurs et nos filles
Et nous couards courbant nos échines,
Nous offrons des richesses à qui nous vole la vie.
Haut les cœurs, haut les fronts
Exaltons, célébrons
L'égalité
L'humaine fraternité
L'humaine fraternité
Et
la sainte liberté.
Et
la sainte liberté.
Lorsque les nations seront sœurs
Et les vieilles haines jetées et détruites
Une famille de bons et de sages cœurs
Bénéficiera des choses par tous produites.
Il n'y aura plus qui paressant s'empiffre et dévore
À côté de celui qui se fatigue pour produire.
Haut les cœurs, haut les fronts
Exaltons, célébrons
L'égalité
L'humaine fraternité
L'humaine fraternité
Et
la sainte liberté.
Des
mains fraternellement données,
Des idées d'amour, de grands tableaux,
Des pensées par le seul humanisme éclairées
Et passera sur la libre terre
Un souffle pur de calme et de vie.
Plus jamais l'atroce chanson de la guerre,
Mais la joie immense, mais la paix infinie.
Des idées d'amour, de grands tableaux,
Des pensées par le seul humanisme éclairées
Et passera sur la libre terre
Un souffle pur de calme et de vie.
Plus jamais l'atroce chanson de la guerre,
Mais la joie immense, mais la paix infinie.
Haut les cœurs, haut les fronts
Exaltons, célébrons
L'égalité
L'humaine fraternité
L'humaine fraternité
Et
la sainte liberté.
Et
la sainte liberté.
Et seulement alors parmi les pures et belles
Mélodies du joyeux jeune siècle
À nos pieds, nous jetterons la hache
Pour contempler la danse du monde
Et avec le flambeau levé, chantant
L'hymne entonné le jour des colères
Parmi les splendeurs de ce jour mémorable,
Nous saluerons le radieux avenir.
Haut les cœurs, haut les fronts
Exaltons, célébrons
L'égalité
L'humaine fraternité
L'humaine fraternité
Et
la sainte liberté.
Et
la sainte liberté.