L’Inventeur
Chanson
française – L’Inventeur – Marco Valdo M.I. – 2020
Scènes
de la vie quotidienne au temps de la
Guerre de Cent Mille Ans.
Histoire
tirée du roman « Johnny et les Morts » – du moins de
la traduction française de Patrick Couton de « Johnny and the
Dead » de Terry Pratchett. (1995)
L’invention
du téléphone
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Dialogue
Maïeutique
Par
le grand Onos,
dit Lucien
l’âne, un
inventeur.
Oui,
dit Marco Valdo M.I., un inventeur.
Ce n’est
pas tous les jours qu’il y a une chanson pour vanter les mérites
d’un
inventeur.
Pourtant,
dit Lucien l’âne, souvent, ils les méritent ces mérites.
Surtout,
continue Marco Valdo M.I., quand ce sont des inventeurs
émérites comme Addison
Vincent Fletcher,
un gars presque célèbre qu’on célèbre ici dans cette chanson.
Fletcher
était un
fameux bricoleur, comme l’oncle de Vian, dans
la
Java des bombes atomiques.
Comme
on pourra le mieux encore plus tard, dit Marco Valdo M.I., les
personnages de cette galerie de
portraits ont en commun, étant de la même époque, d’avoir connu
la
Guerre de 14-18.
Ah !
Si la Guerre de Quatorze n’avait pas eu lieu !, dit
sentencieux Lucien l’âne, ils ne l’auraient pas connue et ils
auraient quand même vécu leur vie.
Différemment,
sans doute, reprend Marco Valdo M.I., mais on ne peut changer ce qui
a été et le héros de cette chanson passa ses années de tranchées
et de jeunesse à méditer et à ruminer des inventions, car de par
son caractère, ses penchants, ses goûts, ses talents aussi, c’était
un inventeur. Un inventeur-né, en quelque sorte.
Soit,
dit Lucien l’âne, voici donc après le
Cimetière où paraît l’alderman,
l’Illusionniste,
le
Syndicaliste, la
Suffragette, le
Footballiste et le
Taxidermiste – l’inventeur. Mais
qu’a-t-il pu inventer qui le rende si célèbre ?
Presque,
Lucien l’âne, presque célèbre. Nuance !, car il est presque
célèbre et même localement. Cependant, pour répondre à ta
question directement, il a inventé le téléphone, mais avec au
moins 50 ans de retard. Le monde est déjà rempli de téléphones.
Mais, selon lui, s’il n’avait pas déjà existé, il l’aurait à
coup sûr inventé. Pour se justifier, il déclare qu’il l’a
amélioré, mais il ne dit pas comment et sans doute, ne le
saura-t-on jamais. Par contre, à l’inverse, il a inventé, mais
trop tôt, le téléphone mobile qu’on nomme à présent
« smartphone » – téléphone intelligent. Pareil pour
la radio et pour l’ordinateur, il les aurait volontiers inventés ;
Addison Vincent Fletcher aurait tout inventé si on l’avait laissé
faire. C’était un enthousiaste. C’était une sorte de Leonardo
da Vinci du XXe siècle. Avec son ami Einstein (Salomon),
en tandem, il va animer la vie des morts et introduire la physique
moderne dans leur univers, jusque-là ignorant de la chose. Pour les
autres détails, voir la chanson.
C’est
ce que je vais faire, dit Lucien l’âne, non sans relever tout de
suite deux des clins d’œil dont tu entrelardes la chanson. Le
premier est le « fameux bricoleur », un clin d’œil
à Boris Vian, comme tu l’as signalé déjà ; et le second
est un clin d’œil au jeune Stéphane Mallarmé, clin d’œil sur
lequel s’achève la chanson. Maintenant, tissons le linceul de ce
vieux monde technique, pratique, véridique, technologique,
technicolore et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M. I. et Lucien Lane
La
nouvelle bibliothèque est pleine de couleurs
Et
fourmille d’écrans d’ordinateurs.
Sur
les écrans, tout le Guardian de Blackbury,
Avec
Fletcher l’inventeur parmi les célébrités du pays.
Un
fameux bricoleur, Addison Vincent Fletcher,
Il
avait maturé durant toute la Grande Guerre,
En
Artois, coincé au fond de sa tranchée,
Une
sorte de téléphone, améliorée.
Et
la télégraphie sans fil ? La T.S.F., la radio ?
Inventée
avant le siècle par la comtesse Alicia Radioni,
Ou
alors, par le physicien italien Italo Macaroni ?
Un
savant italien ? Oui, il s’appelait Guglielmo Marconi.
Alors,
qui a vraiment inventé le téléphone ?
N’est-ce
pas Sir Humphrey Téléphone ?
Non,
c’est un Étazunien : Graham Bell.
Fariboles,
bêtises, conneries et des belles !
Le
vrai inventeur, c’est Tony Meucci ;
Et
c’est encore un Italien, Madame Liberty,
Et
moi, j’aurais bien aimé inventer le premier,
Et
dit Fletcher, je l’ai juste amélioré.
Addison
dit : « Pour Salomon, l’espace est une illusion,
Et
si l’espace est nul, il n’y a plus besoin de liaison.
Alors,
plus de problème pour la transmission.
Le
téléphone sans fil, voilà mon invention.
Les
ondes, c’est le secret de tout ce bazar :
Les
petites ondes font les grandes histoires.
Comme
ça, dit Fletcher, j’ai bricolé sur ma table,
En
vingt-deux, un téléphone transportable.
Au
cimetière, il y avait un vieux téléviseur ;
L’écran
était en miettes, un rebut, une horreur.
Addison
Fletcher et Salomon Einstein le bricolaient avec amour :
Bientôt,
l’image et le son étaient de retour.
Dans
son cadre vide, l’écran luisait.
Miroir
de moire rempli de ciel,
Sans
électricité, il se striait
D’éclairs
zébrés couleur de miel,
Et
la Capri bleue dans le canal ?
Avec
Salomon, on va la sortir,
On
lui refera un moteur meilleur
Et
comme les oiseaux, on pourra fuir, là-bas, fuir.