Version
française – APPEL D'UN CONVOI – Marco Valdo .M.I. – 2014
Chanson
tchèque de langue allemande – Ein Transport wird einberufen –
Ilse
Weber – 1944
Paroles
de Ilse Weber (1903-1944).
Musique de Michaela Sehrbrock et Marion Steingötter de l’Opernchor de Essen.
Musique de Michaela Sehrbrock et Marion Steingötter de l’Opernchor de Essen.
Ce n'est qu'un hasard, si nous sommes restés, Sera-ce notre tour demain ? |
La
peur, la douleur mais aussi l'embarras et l'indifférence et le
sentiment de soulagement pour l'avoir échappé belle encore une
fois… ce devait être terrible, une avalanche de terreur et de
mort, qui prenait les prisonniers amassés dans le champ de
Theresienstadt en attente de la déportation vers l'extermination, et
Ilse Weber la décrit terriblement dans sa poésie…
Elle la toucha elle aussi, probablement le 1er octobre 1944, à son départ avec des milliers d'autres vers la Pologne, vers la mort… Durant ce mois d'octobre, il y eut plus de 14.000 Juifs transférés de Theresienstadt à Auschwitz… Ce furent les derniers convois ; fin octobre, le camp-ghetto fut liquidé…
Elle la toucha elle aussi, probablement le 1er octobre 1944, à son départ avec des milliers d'autres vers la Pologne, vers la mort… Durant ce mois d'octobre, il y eut plus de 14.000 Juifs transférés de Theresienstadt à Auschwitz… Ce furent les derniers convois ; fin octobre, le camp-ghetto fut liquidé…
Cinq
mille partent demain
Un convoi gigantesque pour la Pologne .
Amis, voyageurs, cinq mille personnes,
Qui avec nous souffrent, comme nous sans rien.
On se dit : « Longue vie ».
Et
on veut seulement que ce tourment soit fini.Un convoi gigantesque pour la Pologne .
Amis, voyageurs, cinq mille personnes,
Qui avec nous souffrent, comme nous sans rien.
On se dit : « Longue vie ».
Il ne reste aucun bon sentiment,
Quand on est poussé dans l'incertain.
Ils emballent leurs paquets avec des mines fermées,
Entre eux et nous, le gouffre est déjà béant
Ce n'est qu'un hasard, si nous sommes restés,
Sera-ce notre tour demain ?
Qu'est-ce qui nous tient ici à nous lamenter et nous plaindre?
Est-ce la patrie, à laquelle on s'accroche ?
L'étranger est hostile, froid et détestable,
Nous ne pouvons regarder dans les yeux l'ami
S'il admet et comprend qu'il est probable ,
Qu'on reste ici, quand il part lui ?
Alors, il va dans l'autre rang,
Et on reste là, racrapotés dans notre honte.
Non, nous ne sommes pas nobles, nous ne sommes pas grands,
Nous n'en sortons pas de toutes ces affaires
Le train des partants s'est à peine éloigné,
Et nous sommes déjà prêts à oublier.