mercredi 15 février 2023

EXTRATERRESTRE

 

EXTRATERRESTRE



Version française — EXTRATERRESTRE — Marco Valdo M.I. — 2023

Chanson italienne — ExtraterrestreEugenio Finardi — 1978

Paroles et musique : Eugenio Gustavo Finardi

Album : Blitz






NUIT ÉTOILÉE


Vincent Van Gogh — 1888



Je crois qu’à chacun d’entre nous, à un moment donné de sa vie, il est arrivé de vouloir vraiment être recueilli par des extraterrestres et emmené sur une autre planète, pour toute raison imaginable : d’une histoire d’amour qui tourne mal à un revers financier, de l’envie d’être seul (la “planète” est la version moderne de l’île déserte), d’une défaite contre la Juventus à un caprice, d’une guerre qui fait rage autour de vous à l’envie de foutre en l’air la planète Terre, habitée par la race d’êtres vivants la plus stupide qui soit — une race qui se nomme même “sapiens”. Mais sapiens de quoi ?


Le désir, justement, de “recommencer” ailleurs, le plus loin possible, là où personne ne vous connaît et — éventuellement — seul. L’être humain est très étrange, et très peu “sapiens” : il se dit « animal social », mais il aspire à la solitude pour toutes sortes de raisons. Il y aspire, mais en même temps il en a peur ; et lorsqu’il le vit, il le regrette. Il ressent de la nostalgie pour tout ce fatras sans fin qu’il a laissé derrière lui. Il fabrique souvent sa propre “planète” ainsi que les extraterrestres qui l’emmènent, puis il les supplie de le ramener. Sur cette Terre qui, nous le réalisons, est notre maison malgré le fait que nous ayons toujours tout fait pour la détruire. Nous pourrions aussi bien nous y accrocher et laisser les pauvres extraterrestres s’occuper de leur propre monde.


La solitude ne dissout pas les peurs, au contraire, elle les amplifie. La solitude est en fin de compte une extrémité ou un acte d’égoïsme lorsqu’elle est recherchée comme une évasion (d’une pièce, d’une ville, d’une situation, d’une planète, de l’ensemble de la réalité). Ce n’est pas le cas lorsqu’on est obligé de fuir, se retrouvant comme un passager clandestin planétaire. D’accord, je suis en train de me perdre, d’accord. Mais la chanson est là. [RV]



Un type veut s’envoler de sa vie.

Dans une mansarde, il se morfond

D’avoir le ciel toujours tout près de lui.

Il se fiche comme de colin tampon

De ce que les gens font,

Une seule chose importe pour lui :

L’espace et il s’entraîne tout le temps

Pour atteindre son but latent,

Caché dans les plis de son esprit.

Il contemple les étoiles, la nuit,

Par la lucarne, allongé sur son lit,

Il interpelle la Galaxie :

 

Extraterrestres, venez me chercher,

Extraterrestres, emmenez-moi !

Je veux une étoile qui soit toute à moi,

Je veux une planète où recommencer.

 

Une nuit, sa requête est reçue

Il est transporté en un instant,

Sans douleur, sur une planète inconnue

Au ciel d’un bleu plus violent,

Au soleil plus ardent, un bon goût dans l’air,

Une terre à explorer, et une mer,

Une planète entière où poser ses fesses.

Lentement, en sa conscience

Se fond une certitude douce :

« L’univers est ma forteresse ! »

 

Extraterrestres, venez me chercher,

Extraterrestres, emmenez-moi !

Je veux une étoile qui soit toute à moi,

Je veux une planète où recommencer.

 

Après un certain temps, sa certitude

Montre des signes d’incertitude,

L’amertume grandit en lui,

Car son but accompli,

Il sent vides son cœur et son corps.

Rien en lui n’a changé,

Son effroi s’est intensifié,

Son cauchemar empire encore,

Sa solitude l’effraye

À nouveau, il essaye

De contacter, de trouver

Quelqu’un pour le ramener. 

 

Extraterrestres, venez me chercher,

Extraterrestres, emmenez-moi !

Je veux rentrer chez moi,

Je veux rentrer pour recommencer.

 

Extraterrestres, venez me chercher,

Extraterrestre, emmenez-moi !

Je veux rentrer chez moi,

Je veux rentrer pour recommencer.