mardi 8 avril 2014

LA MAISON

LA MAISON


Version française – LA MAISON – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson italienne – La kasa – Ahmed il Lavavetri – 2014
Texte d'Ahmed il Lavavetri
Sur l'air de La Casa de Sergio Endrigo
(1969, Bardotti - De Moraes)







La Maison de Vinícius de Moraes (auteur, écrivain, musicien... brésilien - fr.wikipedia.org/wiki/Vinícius_de_Moraes‎), traduite en 1969 en italien par Sergio Bardotti et chantée par Sergio Endrigo, est une des plus célèbres chansons pour enfants de l'histoire ; qui ne la connaît pas, cette maison très jolie dans la Rue des Fous au numéro zéro, où tout manquait ? Et, au fond, cette petite reconstruction que je me permets de soumettre à votre attention, n'est en rien différente : il y a les enfants (ceux-là jetés hors de la maison avec leur famille, avec bien entendu l'intervention de forces d'ordre et de l'autorité judiciaire), il y a le manque du toit et du cabinet (= se retrouver sur la rue), il y a la loi rétroactive qui coupe les usages et dénié la résidence en cas d'occupation… et il y a même le final. Un final pleinement optimiste, cependant. [Ahmed il Lavavetri]


Il est bien bon le cher Ahmed, mais nous, nous qui ne connaissons que le français et qui sommes bien ignorants de ce qui se fait, se dit, se musique en d'autres langues, nous ne connaissons pas plus le texte de la chanson d'Endrigo que de celle de Moraes...

C'est vrai ça..., cdit Lucien l'âne en riant de tout son cœur d'âne... Mais grâce à toi, nous, on se soigne... Et que disent-elles ces chansons ?

Comme d'habitude, je n'en sais rien, mais je suis là pour le savoir et si possible, en donner une version française... Alors, pour ton édification personnelle et pour la mienne, au demeurant, je t'en présente trois versions : l'originale brésilienne, la version « enfantine » italienne et une version française... Il doit bien en exister une espagnole et qui sait, une anglaise ou une russe... Mais je laisse le soin à Ahmed de compléter la série...

Voilà une bonne idée... Eh bien, allons-y...

En premier, la version brésilienne de Vinicius de Moraes, qui doit forcément être antérieure à 1969, et qui, jusqu'à preuve du contraire, est la version d'origine ; quoique j'aurais tendance à lui voir en effet des allures de comptine anonyme ou des réminiscences de chanson enfantine. Quoique, à mon sens, il convient d'y entendre autre chose aussi, sachant que Vinicius de Moraes est architecte de formation et que pareille maison, par ailleurs, pourrait bien représenter la planète vue du côté des pauvres :

A Casa

Chanson brésilienne A Casa – Vinicius de Moraes – s.d.
Era uma casa
Muito engraçada
Não tinha teto
Não tinha nada
Ninguém podia
Entrar nela, não
Porque na casa
Não tinha chão
Ninguém podia
Dormir na rede
Porque na casa
Não tinha parede
Ninguém podia
Fazer pipi
Porque penico
Não tinha ali
Mas era feita
Com muito esmero
Na Rua dos Bobos
Número Zero


Ensuite la version italienne de Sergio Endrigo  (en fait, pas plus, pas moins « enfantine » que les autres versions...) :

LA CASA
Version italienne – Sergio Endrigo – 1969 

Era una casa molto carina 
Senza soffitto senza cucina
Non si poteva entrarci dentro 
Perchè non c'era il pavimento
Non si poteva andare a letto
Perchè in quella casa non c'era il tetto
Non si poteva fare la pipì
Perchè non c'era vasino lì

Ma era bella, bella davvero
In via dei matti numero zero
Ma era bella, bella davvero
In via dei matti numero zero

et la version française que j'en fais à l'instant :


LA MAISON
Version française – LA MAISON – Marco Valdo M.I. – 2014

C'était une maison très mutine
Sans plafond et sans cuisine
On ne pouvait y entrer
Car il n'y avait pas de plancher
On ne pouvait y aller au lit
Il n'y avait pas de toit
On ne pouvait y faire pipi
Car des toilettes, il n'y en avait pas.


Mais elle était belle, vraiment belle
Rue des Fous numéro zéro
Mais elle était belle, vraiment belle
Rue des Fous numéro zéro
Il ne te reste plus qu'à me faire connaître la version française de la Kasa d'Ahmed Il Lavavetri...Et puis, nous reprendrons notre tâche qui est de tisser le linceul de ce vieux monde assez délabré, moralement en ruines, catastrophique, assez assassin et cacochyme.


Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


C'était une très jolie maison, et
Hier matin, ils m'en ont expulsé
Je ne pourrai plus y retourner,
En un tournemain, ils m'ont évacué.
Ils l'ont fermée avec un cadenas,
Ils ont scellé jusqu'au toit,
Je ne peux même pas faire ma grande,
Et si je fais sur la rue, ils me collent une amende.

Elle était belle, vraiment belle,
Et je payais le loyer en noir,
Elle était belle, vraiment belle,
Et je payais le loyer en noir.

C'était une très jolie maison ,
Un peu clandestine, son occupation
J'y habitais depuis vingt ans à peine,
Ils m'ont évacué sans retenue.
Je ne pouvais déjà plus rien faire,
Le gaz et le courant étaient coupés
Je ne pouvais même plus chier
Le compteur d'eau était fermé

Elle était belle, vraiment belle,
Et je payais le loyer en noir,
Elle était belle, vraiment belle,
Et je payais le loyer en noir.

C'était une très jolie, maison
Libre depuis des années, une trentaine,
Une propriété un peu communale
Une proie pour la spéculation.
Ce matin, le cadenas a sauté,
L'immeuble est à nouveau occupé
On a tous copieusement arrosé ça
En compissant la raie de ces cons-là

Elle est belle, toujours aussi belle,
Et je ne paye même plus de loyer.
Elle est belle, toujours aussi belle,
Et je ne paye même plus de loyer.

BLUES DE FIN DU MONDE

BLUES DE FIN DU MONDE






Version française – BLUES DE FIN DU MONDE – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson allemande – Weltuntergangs-Blues – Fasia Jansen – 1980




Paroles de
Gerd Semmer (1919-1967), poeta, giornalista e traduttore tedesco, autore dei testi di molte canzoni di protesta nel secondo dopo guerra. poète, journaliste et traducteur allemand, auteur des textes de nombreuses chansons de protestation dans la seconde après guerre.
Sur la mélodie de
"St. James Infirmary Blues".
Disque de Fasia Jansen intitulé « Los, Kommt Mit - Ostermarsch-Lieder An Der Abschussrampe », produit par le
Komitee Für Frieden Und Abrüstung Und Zusammenarbeit (KOFAZ), organisation du mouvement pacifiste allemand.




FASIA JANSEN





Une chanson contre la guerre froide et l'escalade nucléaire écrite par Gerd Semmer, considéré comme le « père de la chanson de protestation allemande », sur la trame de la très belle « St. James Infirmary Blues », chanson d'auteur anonyme, rendue célèbre par Louis Armstrong à la fin des années 20 mais qui prend ses racines dans la Grande-Bretagne du 18° siècle

L'interprète, Fasia Jansen, était la fille illégitime d'un consul libérien et d'une bonne allemande. Elle grandit à Hambourg en plein nazisme, Fasia subit inévitablement le racisme réservé à tous les non-aryens. Elle, qui aurait voulu devenir danseuse, fut forcée à 11 ans au service obligatoire dans les cuisines du camp de concentration de Neuengamme, en éprouvant sur sa peau, trop sombre pour ces temps, la brutalité des SS et le désespoir des prisonniers. Ensuite, Fasia Jansen devint auteur-interprète et militante pacifiste, en participant à tous les principaux événements du mouvement allemand, étant arrêtée plusieurs fois pour sédition et résistance aux forces de l'ordre.



Cette nuit, j'étais dans un rêve
Mon cœur était serré de peur et de danger !
J'ai vu tomber la bombe
Et des millions de gens tués !

J'allais à l'hôpital
Chercher mon homme
Il n'y avait plus d'hôpital
Rien qu'un vent d'atome !

Des millions de gens triste
Des millions à l'agonie
J'ai vu cette énorme vilenie
Et le monde en cendres !

Nous pouvions dans la paix et le bonheur
Sans la bombe, vivre si bien
Mais ces politiciens dans leur hauteur
Ont beaucoup, mais ça ne sert à rien !

Une voix est sortie des tréfonds
Elle dit : « Ils ne sont pas les seuls responsables –
Je vais te dire, qui est le vrai coupable ! »
Et j'ai entendu crier mon nom !

Tu as rendu les politiciens puissants –
Ce que tu as vu était un jeu télé !
Tu pouvais éviter l'effondrement –
Tu pouvais les pousser à résister ! »

Ainsi, je veillais dans les affres
J'ai décidé : Ça n'arrivera jamais !
J'ai décidé : On doit faire la paix –
Et je ne veux rien faire d'autre !

Je vous ai dit mon histoire
Vous devez choisir – maintenant on y arrive !
Je dis aux gens, contre la bombe
Chacun doit faire, ce qu'il peut faire!