lundi 16 juillet 2018

FAUDRA-T-IL ENCORE ATTENDRE LONGTEMPS ?


FAUDRA-T-IL ENCORE ATTENDRE 

LONGTEMPS ?



Version françaiseFAUDRA-T-IL ENCORE ATTENDRE LONGTEMPS ? – Marco Valdo M.I. – 2018
d’après la version italienne QUANTO DOVREMO ASPETTARE ? de Riccardo Venturi – 14-07-2018 13:28 (41°C)
d’une chanson suédoise – Hur länge ska vi vänta Hoola Bandoola Band1975
Auteur :
Mikael Wiehe



Le meilleur des mondes possibles ?




Dialogue Maïeutique

Voici, Lucien l’âne mon ami, une chanson qui s’inscrit tout à fait dans le même sens que la Guerre de Cent Mille Ans [[7951]] ; en fait, elle en est une illustration fidèle. Elle se présente comme une complainte de ceux qui doivent tout supporter dans réagir sous peine des plus vives ou des plus sournoises rétorsions. Elle pourrait se définir comme la Complainte des Pauvres ou comme elle le dit elle-même, des déshérités.

« Les enfants des déshérités vivent
Juste assez pour vieillir et mourir »

Par parenthèse, on trouve dans ces deux vers toute la problématique des pensions et la terrible pression exercée actuellement par le pouvoir (des riches et des puissants) pour allonger la durée de l’obligation de travailler (en clair et en français, du Service de Travail Obligatoire, connu sous l’acronyme sinistre STO).

Oh, dit Lucien l’âne, c’est d’une logique assez décapante : avec l’allongement de la durée de vie, le système des pensions bénéficie trop aux pauvres ; il s’agit faire coïncider au mieux – durée de travail et durée de vie. Cyniquement, on pourrait dire que les humains (spécifiquement, les pauvres, évidemment) vivent trop vieux. Quant à la Guerre de Cent Mille Ans, je sais qu’elle est menée systématiquement par les riches contre les pauvres, afin d’assurer leur pouvoir, d’étendre leur domination, de renforcer leurs privilèges et de multiplier leurs richesses.

Et ce qui est intéressant, avec cette chanson, dit Marco Valdo M.I., c’est qu’elle a été écrite, il y a presque un demi-siècle, bien avant la Guerre de Cent Mille Ans et dans un pays et une langue nordiques et qu’il a fallu attendre les Chansons contre la Guerre et leur travail inlassable de compilation internationale et leur œuvre de multi-traduction pour qu’elle nous parvienne enfin. Évidemment, ma version française est une version établie à partir de la traduction italienne et de ce fait, comme de plus j’ignore totalement le suédois (et que je n’ai pas le temps de l’apprendre), je ne peux que dire qu’il s’agit d’un écho de cette voix lointaine.

Certes, Marco Valdo M.I. mon ami, mais c’est le lot de la plupart des chansons du monde et il ne pourrait en être autrement à partir du moment où l’humanité parle et écrit (mais pas toujours) des centaines de langues différentes. Si l’on veut savoir ce qui se dit ou s’écrit ailleurs, il faut nécessairement traduire et comme on l’a déjà souligné ici : « Mieux vaut une mauvaise version que pas de version du tout. »

Avant de te laisser conclure, Lucien l’âne mon ami, je veux te dire que cette canzone – qui pour l’essentiel est une lamentation qui raconte cette guerre civile qui occupe l’humanité – toutes nations confondues – depuis tant de temps, vue du point de vue des pauvres, se termine néanmoins sur une conclusion assez optimiste que je t’invite à découvrir.

Alors à présent, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde prometteur de beaux jours, avide, arrogant, faussement généreux, oppressant et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Nous les avons supportés très longtemps, très !
Et même
tolérés trop, trop près !
Ces gens qui se sont accaparé le pouvoir
Et maintenant jouent les gardes suisses
Ceux qui, quand on veut changer quelque chose,
Disent qu’il faut garder l’espoir
Et ensuite, se hâtent tellement lentement
Que finalement, ils n’avancent aucunement.

Longtemps, nous avons écouté leurs promesses
D’un nouveau et meilleur des mondes.
Oui, ils nous ont promis un paradis sur terre
Mais tout ce que nous avons vu, c’est Saint-Pierre.
Si longs que soient les jours,
Le temps est toujours trop court,
Car ceux qui nous ont fait ces promesses
Savent seulement bavarder.

Combien de temps faudra-t-il attendre ?
Combien d’années devront-elles passer ?
Combien de temps faudra-t-il attendre
Avant que notre futur soit nôtre ?

Les enfants des déshérités vivent
Juste assez pour vieillir et mourir,
Et ceux qui, comme maintenant,
Ont plus que le suffisant,
Peuvent se prolonger aisément.
Mais plus encore que leur avidité,
Nous blesse la générosité des riches
Quand leur main droite récupère le double
De ce que donne leur main gauche.

Combien de temps faudra-t-il attendre ?
Nous comptons chaque jour.
Combien de temps faudra-t-il attendre
Avant que notre futur voie le jour ?

Il y a celui qui se bat pour le droit
De pouvoir raconter ce qu’il voit
Quand ce qui arrive enfin cesse,
Il peut fermer ses yeux sans faiblesse
Et celui qu’on chauffe à l’aide d’électrodes
Jusqu’à ce que son corps, de spasmes, se torde.
Résiste encore, et
Refuse de se laisser museler.
D’autres se battent contre leur peur
Et luttent contre la terreur.
À mains nues, ils affrontent
Les boucliers et les matraques.
D’autres encore donnent de la voix
Pour que nous suivions leur voie.
C’est pour eux que nous voulons
Chanter nos chansons.

Oui, le monde avance,
Chaque jour qui passe,
Nous entendons les cris de lutte.
Quand le vent souffle,
Nous qui avons soif d’amour comme pain,
Comme tous les autres, nous avons faim
Et il nous faut lutter seuls pour nous libérer
Quand nous voudrions tant aider.

Le jour où nous serons fatigués
D’être opprimés par eux,
De toutes leurs promesses sans lendemain,
De toutes les histoires du monde vieux,
Les charlatans et les magiciens
Exhaleront leur dernier souffle,
Et ils imploseront comme les gnomes,
Quand le soleil se lève.

Combien de temps faudra-t-il attendre ?
Combien de jours devrons-nous compter ?
Combien
de temps faudra-t-il attendre
Pour voir notre avenir triompher ?