PETITE
CANTATE ALLEMANDE
ou
PETITE
CANTATE MAÇONNIQUE
Version
française – PETITE CANTATE ALLEMANDE ou PETITE CANTATE MAÇONNIQUE
– Marco Valdo M.I. – 25 décembre 2018
Chanson
allemande
– Eine
kleine deutsche Kantate in C major, oder
Kleine Freimaurerkantate, K619
– Wolfgang
Amadeus Mozart
– 1791
Texte :
Franz
Heinrich Ziegenhagen
(1753-1806)
Musique : Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Cantate K 619 pour ténor et pianoforte
Musique : Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Cantate K 619 pour ténor et pianoforte
Loge
« Zur Neugekronten Hoffnung » de Mozart
|
La
Petite Cantate allemande, également connue sous le nom de Petite
Cantate maçonnique, fut composée par Wolfgang Amadeus Mozart en
juillet 1791 sur des vers du poète strasbourgeois Franz Heinrich
Ziegenhagen (souvenez-vous que Strasbourg était alors une ville
allemande de langue et de culture). Ziegenhagen et Mozart lui-même
étaient tous deux d’ardents francs-maçons, ou ouvriers de la
maçonnerie libérale ; d’une franc-maçonnerie qui avait
comme référence précise le socialisme utopique, c’est-à-dire le
premier courant du socialisme moderne qui se développa en Europe
durant le XVIIIe et le XIXe siècle. Ses origines lointaines se
trouvent dans les idées de Thomas More et Thomas Campanella, le
socialisme utopique de la fin du XVIIIe siècle, qui allait de pair
avec les idéaux et les exigences des Lumières et de la Révolution
française, avait comme figures de proue Charles Fourier, Henri de
Saint-Simon et Robert Owen.
Le
texte de Franz Heinrich Ziegenhagen s’inscrit pleinement dans ces
idéaux, et ce n’est pas un hasard
si son frère maçon Mozart l’a choisi. Mozart a multiplié
ses œuvres musicales avec des références à la Franc-maçonnerie ;
en plus de la Maurerische
Trauermusik
(ou Musique
funèbre maçonnique)
en do mineur K477 et
l’adagio
pour deux clarinettes et trois cors de
basset K411, il
faut noter la Flûte
enchantée, un opéra riche en symbolisme maçonnique. Franz
Heinrich Ziegenhagen, un socialiste utopiste, était un représentant
des Lumières radicales et égalitaires. Son texte est un plaidoyer
passionné pour la tolérance religieuse, contre le fanatisme et pour
la paix entre les peuples. La Cantate est l’une des dernières
œuvres de Mozart ; il l’a composée en juillet 1791. Il est
décédé le 5 décembre de la même année. [RV]
Récitatif
Vous
qui honorez
le créateur de
l’univers incommensurable,
Que
vous l’appeliez Jéhovah, Dieu, Fu ou
Brahma, écoutez !
Écoutez
les paroles du porte-voix du
Tout-Puissant !
À
travers les terres, les lunes, les soleils, leur son éternel résonne
haut et fort,
Écoutez
hommes, écoutez
hommes, vous aussi !
Andante
Aimez-moi
dans mon travail,
Aimez
l’ordre, la symétrie et l’harmonie !
Aimez-vous,
aimez-vous,
aimez-vous-même et vos
frères,
Aimez-vous
vous-même et vos frères !
Que
la force physique et la beauté soient
votre parure,
Lumineuse,
votre noblesse !
Tendez
la main fraternelle de
l’amitié éternelle,
À
celui qui ne vous
a jamais caché ni une folie, ni une
vérité !
Allegro
Cassez
cette sarabande
de folie,
Déchirez
ce voile de préjugés,
Débarrassez-vous
de la robe,
Qui
habille de
sectarisme l’humanité !
La
faucille se forge de fer,
Le
sang humain, le sang du frère versé jusqu’à
présent !
On
explose la roche
avec la poudre
noire,
Le
plomb meurtrier
finit souvent
dans le cœur du frère !
Andante
Ne
pensez pas que le vrai malheur soit
sur ma terre !
L’enseignement
fait le bien,
Seulement
s’il vous pousse à de meilleures
actions,
Hommes
qui êtes dans la misère,
Si,
par sottise
aveugle, vous repoussez
l’aiguillon,
Qui
vous fait
avancer, vous devrez avancer.
Soyez
sages, soyez courageux et
soyez frères !
Alors
descend sur vous
toute
ma satisfaction,
Alors
les larmes de joie
inondent vos
joues,
Alors
vos lamentations deviennent
des cris de joie,
Alors
vous arrivez dans
les vallées d’Éden,
Alors
tout dans la nature vous sourit,
Allegro
Alors
on touche au
vrai bonheur de la vie !