mardi 25 décembre 2018

PETITE CANTATE ALLEMANDE ou PETITE CANTATE MAÇONNIQUE



PETITE CANTATE ALLEMANDE 

ou


PETITE CANTATE MAÇONNIQUE


Version française – PETITE CANTATE ALLEMANDE ou PETITE CANTATE MAÇONNIQUE – Marco Valdo M.I. – 25 décembre 2018

Texte : Franz Heinrich Ziegenhagen (1753-1806)
Musique
 : Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Cantat
e K 619 pour ténor et pianoforte



Loge « Zur Neugekronten Hoffnung » de Mozart




La Petite Cantate allemande, également connue sous le nom de Petite Cantate maçonnique, fut composée par Wolfgang Amadeus Mozart en juillet 1791 sur des vers du poète strasbourgeois Franz Heinrich Ziegenhagen (souvenez-vous que Strasbourg était alors une ville allemande de langue et de culture). Ziegenhagen et Mozart lui-même étaient tous deux d’ardents francs-maçons, ou ouvriers de la maçonnerie libérale ; d’une franc-maçonnerie qui avait comme référence précise le socialisme utopique, c’est-à-dire le premier courant du socialisme moderne qui se développa en Europe durant le XVIIIe et le XIXe siècle. Ses origines lointaines se trouvent dans les idées de Thomas More et Thomas Campanella, le socialisme utopique de la fin du XVIIIe siècle, qui allait de pair avec les idéaux et les exigences des Lumières et de la Révolution française, avait comme figures de proue Charles Fourier, Henri de Saint-Simon et Robert Owen.

Le texte de Franz Heinrich Ziegenhagen s’inscrit pleinement dans ces idéaux, et ce n’est pas un hasard si son frère maçon Mozart l’a choisi. Mozart a multiplié ses œuvres musicales avec des références à la Franc-maçonnerie ; en plus de la Maurerische Trauermusik (ou Musique funèbre maçonnique) en do mineur K477 et l’adagio pour deux clarinettes et trois cors de basset K411, il faut noter la Flûte enchantée, un opéra riche en symbolisme maçonnique. Franz Heinrich Ziegenhagen, un socialiste utopiste, était un représentant des Lumières radicales et égalitaires. Son texte est un plaidoyer passionné pour la tolérance religieuse, contre le fanatisme et pour la paix entre les peuples. La Cantate est l’une des dernières œuvres de Mozart ; il l’a composée en juillet 1791. Il est décédé le 5 décembre de la même année. [RV]



Récitatif

Vous qui honorez le créateur de l’univers incommensurable,
Que vous l’appeliez Jéhovah, Dieu, Fu ou Brahma, écoutez !
Écoutez les paroles du porte-voix du Tout-Puissant !
À travers les terres, les lunes, les soleils, leur son éternel résonne haut et fort,
Écoutez hommes, écoutez hommes, vous aussi !

 
Andante

Aimez-moi dans mon travail,
Aimez l’ordre, la symétrie et l’harmonie !
Aimez-vous, aimez-vous, aimez-vous-même et vos frères,
Aimez-vous vous-même et vos frères !
Que la force physique et la beauté soient votre parure,
Lumineuse, votre noblesse !
Tendez la main fraternelle de l’amitié éternelle,
À celui qui ne vous a jamais caché ni une folie, ni une vérité !

 
Allegro

Cassez cette sarabande de folie,
Déchirez ce voile de préjugés,
Débarrassez-vous de la robe,
Qui habille de sectarisme lhumanité !
La faucille se forge de fer,
Le sang humain, le sang du frère versé jusqu’à présent !
On explose la roche avec la poudre noire,
Le plomb meurtrier finit souvent dans le cœur du frère !



Andante

Ne pensez pas que le vrai malheur soit sur ma terre !
L’enseignement fait le bien,
Seulement s’il vous pousse à de meilleures actions,
Hommes qui êtes dans la misère,
Si, par sottise aveugle, vous repoussez l’aiguillon,
Qui vous fait avancer, vous devrez avancer.
Soyez sages, soyez courageux et soyez frères !
Alors descend sur vous toute ma satisfaction,
Alors les larmes de joie inondent vos joues,
Alors vos lamentations deviennent des cris de joie,
Alors vous arrivez dans les vallées d’Éden,
Alors tout dans la nature vous sourit,


Allegro

Alors on touche au vrai bonheur de la vie !