LA
NEF DES FOUS (GL)
Version française – LA NEF DES FOUS (GL) – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson italienne – La nave dei folli – Gianluca Lalli – 2015 (?)
LE BATEAU FOU Adolphus Knelle – circa 1880 |
Das Narrenschiff – LA NAVE DEI FOLLI est un ouvrage satirique en allemand alsacien de Sebastian Brant, dont la première édition a été publiée en 1494 à Bâle.
La chanson de Gianluca Lalli est un hommage à l’anthropologue Michael FOUCAULT et s’inspire de l’essai « Histoire de la folie à l’époque classique » dans lequel l’anthropologue français fait allusion au mythe de la « Nef des Fous » en affirmant qu’il peut être basé sur des faits réels, puisque certaines époques antiques et médiévales mentionnent des navires avec une « cargaison insensée ». Selon ces récits, les imbéciles n’étaient pas autorisés à accoster dans les ports.
Moi, dit Lucien l’âne, je voudrais juste rappeler une autre chanson italienne intitulée pareillement – La Nave dei folli ; une chanson qu’interprétait, c’était il y a bientôt presque un demi-siècle Ivan Della Mea et dont tu avais fait une belle version française sous le titre La Nef des Fous en 2009.
Éternels prisonniers de la mer,
Du vaisseau dont on ne s’évade pas,
Confié à la rivière aux mille bras
Et aux mille routes de la mer.
Venus de pays ignorés,
Nous ne savons pas où accoster.
Sans patrie, ni vérité,
Eau et sel pour purifier.
C’est la nef des fous
Où au rythme de l’onde, nous dansons,
Où la vague agitée nous berce, et où
À la mer, nous nous abandonnons.
La danse macabre des possédés
Sur les notes d’une vie insensée
Où la folie saine a exorcisé
Notre mort anticipée.
Tout autour, ces masques malitornes
Rient de nous et n’ont pas de visions.
Castrés et castrateurs forment
Un carnaval de figures de télévision.
Cet oiseau au cou excessif
Est la pensée au hurlement sinistre,
Au relent transgressif,
Persécutée depuis le Christ.
L’arbre sacré est inaccessible
À mi-chemin entre la proue et la poupe
Cette demande, cette requête impossible,
Ce tourment sans jamais de réponse.
Sous le vent, on déploie les voiles
Et par le soleil, on se laisse chauffer.
Nous purifions les blessures de nos âmes
Par les eaux et les étoiles.
Au-delà de la ligne invisible
Au turquoise contour,
Errent les âmes inquiètes
Dans cet absurde voyage sans retour.
Sur les mers depuis tant d’années,
Nous sommes les lépreux sans mémoire
Et de la folie exorcisée
Nous chantons la gloire.
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