lundi 14 décembre 2020

LA NEF DES FOUS (GL)

LA NEF DES FOUS (GL)

 

 

Version française – LA NEF DES FOUS  (GL) – Marco Valdo M.I. – 2020

Chanson italienne – La nave dei folliGianluca Lalli – 2015 (?)


LE BATEAU FOU

Adolphus Knelle – circa 1880




Das Narrenschiff – LA NAVE DEI FOLLI est un ouvrage satirique en allemand alsacien de Sebastian Brant, dont la première édition a été publiée en 1494 à Bâle.

La chanson de Gianluca Lalli est un hommage à l’anthropologue Michael FOUCAULT et s’inspire de l’essai « Histoire de la folie à l’époque classique » dans lequel l’anthropologue français fait allusion au mythe de la « Nef des Fous » en affirmant qu’il peut être basé sur des faits réels, puisque certaines époques antiques et médiévales mentionnent des navires avec une « cargaison insensée ». Selon ces récits, les imbéciles n’étaient pas autorisés à accoster dans les ports.


Moi, dit Lucien l’âne, je voudrais juste rappeler une autre chanson italienne intitulée pareillement La Nave dei folli ; une chanson qu’interprétait, c’était il y a bientôt presque un demi-siècle Ivan Della Mea et dont tu avais fait une belle version française sous le titre La Nef des Fous en 2009.



Éternels prisonniers de la mer,

Du vaisseau dont on ne s’évade pas,

Confié à la rivière aux mille bras

Et aux mille routes de la mer.


Venus de pays ignorés,

Nous ne savons pas où accoster.

Sans patrie, ni vérité,

Eau et sel pour purifier.


C’est la nef des fous

Où au rythme de l’onde, nous dansons,

Où la vague agitée nous berce, et où

À la mer, nous nous abandonnons.


La danse macabre des possédés

Sur les notes d’une vie insensée

Où la folie saine a exorcisé

Notre mort anticipée.


Tout autour, ces masques malitornes

Rient de nous et n’ont pas de visions.

Castrés et castrateurs forment

Un carnaval de figures de télévision.


Cet oiseau au cou excessif

Est la pensée au hurlement sinistre,

Au relent transgressif,

Persécutée depuis le Christ.


L’arbre sacré est inaccessible

À mi-chemin entre la proue et la poupe

Cette demande, cette requête impossible,

Ce tourment sans jamais de réponse.


Sous le vent, on déploie les voiles

Et par le soleil, on se laisse chauffer.

Nous purifions les blessures de nos âmes

Par les eaux et les étoiles.


Au-delà de la ligne invisible

Au turquoise contour,

Errent les âmes inquiètes

Dans cet absurde voyage sans retour.


Sur les mers depuis tant d’années,

Nous sommes les lépreux sans mémoire

Et de la folie exorcisée

Nous chantons la gloire.

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