samedi 12 juillet 2014

CHÔMAGE TECHNIQUE

CHÔMAGE TECHNIQUE


Version française – CHÔMAGE TECHNIQUE – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson italienne – A zero oreNed Ludd – 2007



Une lettre recommandée
Salutations distinguées






Marco Valdo M.I. mon ami, il faut que tu m'expliques... La chanson italienne s'intitule « A zero ore », ce qui devrait se traduire – littéralement s'entend – par « À zéro heure » et toi, tu l'intitules : « Chômage technique ». Moi, je ne comprends pas.


Lucien l'âne, mon ami, tu comprends très bien, car « Chômage technique » est en réalité l'exacte traduction de l'expression italienne « a zero ore » dans le contexte de l'entreprise, de l'économie et de l'assurance sociale. Simplement d'un pays à l'autre, les mots, les façons d'organiser et de réglementer les choses changent. Même quand le mécanisme est le même ou à peu près. « A zero ore » est le régime de « chômage technique ou économique » qui en Italie, permet de mettre un travailleur en quelque sorte « en attente » (sans prester une seule heure de travail – d'où le « zero ore ») de la reprise des activités dans son secteur, dans l'entreprise où il travaille (quand il travaille). Ici, on l'appelle tout simplement « chômage technique complet ». Cela me semble suffisant comme explication.


Oui, en effet et je t'en remercie bien. Maintenant, si tu veux bien me dire deux mots de la canzone...


Elle le mérite, car elle est assez complexe et elle raconte une histoire terrible et de surcroît, elle tient un double discours. En fait, on peut considérer qu'il y a un personnage qui parle alternativement à deux groupes de personnes différents. Ce personnage est, semble-t-il, un chef d'entreprise et il s'adresse d'une part, aux travailleurs de l’entreprise et d'autre part, à ses associés. Ce sont les deux faces de la même pièce : aux associés, propriétaires de l'entreprise, il explique comment profiter au mieux de la conjoncture – notamment d'un régime qui permet de jeter les travailleurs âgés ; aux travailleurs, il dit ses regrets de « devoir » les virer.


En somme, elle raconte la réalité quotidienne de notre monde et dévoile ce terrible double discours, cette hypocrisie du discours de « paix sociale » que diffuse par tous ses canaux « notre société ». Discours que la presse et la télévision et les radios rabâchent, rabâchent. Il est vrai que sans cette hypocrisie, sans ce double discours, sans ces perpétuels mensonges, leur société (celle des riches) ne tiendrait pas. La « société », leur société ne peut survivre que si elle cache ses véritables intentions. Il y a des choses qu'on n'avoue jamais ; par exemple, l'exploitation, l'iniquité du droit d'exploiter... et gare à celui qui ose le mettre en cause ce droit mortifère. Ainsi, au cœur de la Guerre de Cent Mille Ans que mènent les riches contre les pauvres afin d'assurer leurs richesses, de tenir ferme leur pouvoir, de conquérir toujours plus de richesses, d'étendre toujours plus la misère, de mieux asservir les autres humains et les autres espèces et la nature toute entière, au cœur de la Guerre de Cent Mille Ans, il y a cette terrible escroquerie, ce mensonge primitif, ce premier moteur... Oh, Marco Valdo M.I. mon ami, il nous faudra encore et encore tisser le linceul de ce vieux monde mensonger, propagandiste, trompeur, inique et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Comme on le sait, notre société
Connaît une baisse d'activités
Qui nous force à décider

On est désolé, mais
Nous devons à notre grand regret
Vous mettre au chômage technique complet

Toutefois, vous pourrez être rappelé en service
À tout moment durant cette période

Au cas où vous déménageriez
Nous vous prions afin de pouvoir vous contacter
De nous informer par écrit au plus tôt et en personne
Et nous fournir votre nouveau numéro de téléphone

Salutations distinguées
Par lettre recommandée

Alors messieurs les associés
Comme vous le savez
Notre société
Offre maintenant de belles possibilités
Nous ne pouvons pas laisser passer
Cette formidable opportunité

Avec la nouvelle loi,
Nous avons la possibilité
De rénover tout ça.
On renvoie les anciens sous contrat
Et on engage des jeunes moins payés

Le truc est toujours le même
Nous les transférons dans une entreprise plus petite
Et puis après deux années
Salutations distinguées

Dans la liste dont je vous ai parlé
Souvenez-vous des syndiqués
Ce sont les moins disposés à changer
Ce sera même un beau signal pour les autres
Un beau signal surtout pour les autres

Couper les branches mortes
Se passer de ceux qui créent des problèmes
Souvenez-vous : c'est fini le temps des vaches grasses

Aujourd'hui, je vous ai réunis ici
Pour cette importante communication
Je vous ai choisis
Car vous êtes le moteur de notre maison

50 ans et du travail, il n'y en a plus
Il s'est envolé vers l'est - tout droit
Briser le dos et plus
De jeunes gens sans droits
50 ans et hop, la dernière fournée
Une lettre recommandée
Salutations distinguées


Au chômage, sans discussion
Vous êtes le moteur de notre maison