FRANKENSTEIN
Version
française – FRANKENSTEIN – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson
italienne – Frankenstein – Mercanti
di Liquore (Zoo)- 2002
Mon
cher Lucien l’âne mon ami, j’espère que tu connais, au moins de
réputation, le docteur Frankenstein, Victor Frankenstein, ce
malheureux créateur d’une malheureuse créature, qui tous deux
sont de malheureuses créatures de Mary Shelley, fille de l’écrivain
de tendance anarchiste anglais William Godwin. Mary Shelley les –
Victor Frankenstein et son monstre, plus une série de personnages
annexes – avait mis au monde – si j’ose dire ainsi – lors de
l’édition en 1818 de son roman « Frankenstein ou le
Prométhée moderne ». Pour le cas où les détails te
seraient sortis de la mémoire, ou pour assurer une compréhension
plus immédiate du texte de la canzone, je résume l’affaire.
Je
t’arrête là, Marco Valdo M.I. mon ami, car moi, j’ai connu tout
le monde dans cette affaire. D’abord et avant tout, Prométhée, un
bien brave jeune homme qu’il était lorsque nous avons voyagé
ensemble dans les montagnes de Thessalie, il y a bien des temps et
des temps. On était plutôt copains à cette époque. Après, il y a
eu cette malheureuse histoire avec Zeus et puis, Prométhée buvait
un peu trop d’ambroisie, puis de tous les vins qu’il pouvait
trouver ; à la fin, il souffrait assez d’une sorte de
cirrhose, qui le fatiguait beaucoup ; alors, arrivé à la fin
de l’après-midi, il se tenait le ventre ; on voyait bien
qu’il avait très mal ; il se couchait exténué et il dormait
dessus, comme on dit, et le lendemain, il n’y paraissait plus rien,
jusqu’à ce qu’avec Zeus, il se remette à boire. Fallait
entendre les fariboles qu’ils pouvaient se raconter ces deux-là et
puis, ils se disputaient souvent et violents avec ça ; ça
cognait dans tous les coins, un vrai combat de Titans, quand ils s’y
mettaient. À part ça, de braves garçons. Mary Shelley, c’est
évidemment une autre époque. Je me souviens d’avoir fait une
promenade avec elle – sur mon dos – dans les Alpes. C’est là
qu’elle m’a raconté l’histoire de Victor Frankenstein et de
son monstre. Cela dit, elle avait des idées un peu sombres, mais
dans l’ensemble, c’était une bonne fille.
Donc,
tu sais ce que docteur Victor Frankenstein avait comme idée fixe. Il
voulait créer un nouvel homme à partir d’éléments disparates,
de morceaux d’hommes. Il y est arrivé, mais son personnage avait
comme un défaut, qui va lui gâcher l’existence et le conduire à
de tristes extémités. Il était spécialement laid ;
repoussant même. Il va suivre et poursuivre Victor Frankenstein et
j’arrête là, ce qui se passe dans le roman de Mary Shelley est
connu et de toute façon, se trouve dans ce roman. Pour ce qui est de
la canzone qui nous intéresse ici, il s’agit d’une conversation
entre ces deux-là : Victor et le monstre, comme il l’appelle,
car moi, je n’ai jamais entendu d’autre appellation à son
propos. En tous cas, pas un nom ou un prénom. Donc, dans la chanson,
c’est le monstre qui parle à son créateur et il décrit le
comportement des hommes à son égard et sans doute, à l’égard de
tous ceux qui sont étrangers aux us et coutumes locaux. Comme tu le
verras, il n’a pas une haute opinion de cette humanité.
Et
je le comprends, dit Lucien l’âne. J’ai connu les mêmes
attitudes à mon égard depuis que je suis âne. Je t’assure, Marco
Valdo M.I. mon ami, l’humanisation de l’espèce humaine est
encore à faire. Alors reprenons vite notre tâche et tissons,
tissons le linceul de ce vieux monde triste, sombre, méchant,
stupide, brutal, assassin et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane